Pouzet a écrit :
Clemenceau participa à 47 duels durant sa vie.
A t-il tué des personnes durant ces duels ?
En a t-il blessé beaucoup ?
Y avait-il des chose plus précises que d'autres qui le poussait à lancer un duel ?
Duroselle consacre plusieurs pages de sa biographie au duel - dans le chapitre consacré à la vie mondaine de Clemenceau ! Il évoque "une douzaine" de duels, entre 1871 et 1898 - le chiffre reste vague car on ne peut exclure des affrontements restés dans l'ombre, après tout dans les années 1870 Clemenceau n'était pas encore une personnalité très connue. Il faudrait voir ce que dit Michel Winock par exemple.
Ces affrontements avaient toujours un cadre politique ; il s'agit de laver des mots insultants, qu'on estime avoir dépassé le cadre admissible de la vie politique. Clemenceau était un escrimeur et un tireur confirmé, aussi était-il un adversaire redouté. Ainsi en 1892 Clemenceau affronta Déroulède, qui l'avait calomnié avec force à la Chambre (des accusations infondées mais qui eurent du poids, Clemenceau étant battu aux élections en 93). Les hommes échangèrent six balles, sans résultat ; du fait des compétences habituelles du Tigre au pistolet la victoire revint symboliquement à Déroulède.
Clemenceau fut en outre souvent témoin, comme cela a été dit. Il a aussi servi d'arbitre. Duroselle cite des cas où il fut sollicité comme expert pour donner son avis sur un duel dont un des participants estimait qu'il s'était mal déroulé, ou pour savoir si telle injure méritait ou non d'en venir aux armes.
Jean R a écrit :
les règles étaient devenues tellement strictes qu'il était difficile de seulement se blesser un peu sérieusement, à l'épée comme au pistolet (je me rappelle d'une anecdote où Léon Blum, chargé de mesurer la distance, allongeait ostensiblement le pas au maximum de ses capacités physiques). Ce qui a fini par discréditer totalement la coutume.
Je crois qu'il faut aussi prendre en compte les événements : les duels disparurent surtout après la Première Guerre, prendre les armes pour régler un différend symbolique étant sans doute devenu bien dérisoire ! Duroselle cite un livre d'André Billy de 1951 :
"le duel n'a pu fleurir qu'en période heureuse et pacifique".
Le dernier duel politique connu implique Gaston-Deferre, qui affronta un autre député en 67 je crois.