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Message Publié : 13 Avr 2016 12:26 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
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Oui mais ezio-auditore dit que dans les campagnes les familles hésitent à faire plus d'un enfants par peur de fragmenter le patrimoine et pareil chez les ouvriers à causes des mauvaises conditions de vie. Or il me semble que la volonté des gens n'a rien à voir dans les mécanisme de reproduction par rapport au conditions environementales du milieu social . Qu'est ce qui a changé fondamentalement après la guerre de 14. Peut être un espoir d'accéder à un autres statut avec de meilleure conditions de vie.

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Message Publié : 13 Avr 2016 13:48 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

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Bonjour,

Almayrac a écrit :
Oui mais ezio-auditore dit que dans les campagnes les familles hésitent à faire plus d'un enfants par peur de fragmenter le patrimoine et pareil chez les ouvriers à causes des mauvaises conditions de vie.

J'ai cité certains endroits et pas "les campagnes" ni évoqué la "fragmentation du patrimoine" quant aux ouvriers, j'ai mis en avant les maladies dues aux conditions de vie mais il y a d'autres facteurs.
Il faudrait planter le décors du moment qui est considéré comme un moment de prospérité nationale, une vie plus aisée, des moeurs plus modernes, une existence plus socialisée d'où le sujet d'inquiétude avoué : la situation démographique. En explication il y a aussi les tensions nouvelles et anciennes (campagnes/villes), les études comparatives entre régions doivent peut-être être évoquées à travers quelques exemples. Pourquoi dit-on par exemple "... que le Midi gouverne..." et comment l'entendre vu le déclin ?
Faut-il comprendre cette baisse démographique comme une évolution née de la bourgeoisie et qui gagne la classe ouvrière et la paysannerie ? Ne faudrait-il pas mettre cette évolution en relation avec un certain mieux être des travailleurs, une moindre insécurité, des échanges plus fréquents ? Une vie quotidienne moins soumise à la fatalité, à l'ignorance et au malheur ? Tout en ayant à l'esprit une inégalité profonde entre la France du Nord et les hautes terres du Massif central, la façon dont la région lyonnaise hésite entre son passé et son avenir etc.
:wink:

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Message Publié : 13 Avr 2016 18:02 
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Polybe
Polybe

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Almayrac a écrit :
Au milieu du xxeme pourtant la règles dans les campagnes du sud ouest est plutôt de grande familles de 8 enfants ou plus. Comment expliquer ce revirement autrement qu'une baisse de mortalité infantile ?

Non le taux de mortalité infantile est resté plutôt stable de 1875 à 1900.
Ce qui semble avoir été déterminant, c'est tout simplement qu'il y avait moins de naissances en France et que son nombre couvrait à peine le nombre de morts, d'où cette quasi-stagnation de 1880 à 1910.


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Message Publié : 13 Avr 2016 18:29 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
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Inscription : 28 Déc 2011 12:34
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Localisation : St Valery/Somme
J'ai trouvé une référence sur le net ici : https://eps.revues.org/5666#tocto2n3
Citer :
Des populations rurales prolifiques ou malthusiennes ?
La diversité des situations socio-démographiques dans les campagnes françaises au XIXème siècle

La ou on voit une réduction des naissances chez les petits propriétaires : la déchristianisation, l'élévation de l'instruction et la transmission du patrimoine semblent être les ressorts de cette réduction. Voila à gros traits les causes.
pour les conséquences : on a des cycles générationel qui alternent :
1880-1913 : stagnation démographique
1914-1943 : basse fécondité et effondrement du nombre des naissances (aggravé par la perte de nombreux hommes jeunes lors de la Première Guerre mondiale).
1944-1974 : haute fécondité et baby-boom.
1975-2005 : basse fécondité, mais partiellement compensée par la baisse de la mortalité infantile et par l'apport migratoire

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Message Publié : 16 Avr 2016 16:17 
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Polybe
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Inscription : 23 Mai 2015 14:22
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Il n'est pas inenvisageable qu'une inquiétude existait dans le monde agricole. Le progrès technique vers plus de productivité , le changement d'époque, l'ouverture des marchés, une conscience politique plus aiguisée, la baisse continue des effectifs et même en légère accélération au tournant de 1900, certaines productions peu efficaces et en difficulté , tout cela a pu créer une incertitude du lendemain, un sentiment général et personnel.
Les villes ont gardé une dynamique de fécondité, la tradition catholique y était parfois moins présente alors que celle-ci peut aider à maintenir la natalité . Il est possible qu'à l'image du Royaume-Uni champion de l'industrie et de l'urbanisation galopante, que ces nouveaux citadins français aient pu garder une certaine confiance pour l'avenir de leur progéniture.
Une mortalité plus élevée qu'à la campagne a pu également poussé les femmes à faire plus d'enfants, ce qui aurait relevé la moyenne nationale.


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Message Publié : 16 Avr 2016 17:32 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 18 Avr 2015 15:58
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Localisation : Kaamelott
Bonjour,

Dans la balance démographique, la France rurale pèse toujours plus lourd que celle des villes (56 % de la population globale en 1911). La perte, environ 10 % en 30 ans, est modérée. On est attiré par les nouvelles sirènes d'usine.
De ceux qui partent beaucoup n'appartiennent pas au secteur primaire -les jeunes filles vont se placer en ville- car au village la vie s'est empaysannée. Beaucoup d'artisans traditionnels n'ont pas été remplacés après leur mort ou s'en sont allés travailler à l'atelier, à l'usine, à la mine.
Beaucoup de "Messieurs" ont aussi quitté les villages à la recherche d'une activité mieux adaptée aux goûts plus dispendieux de leur famille alors que le produit de la rente du sol a pourtant fléchi. Le village est voué au secteur primaire bien plus que par le passé.
Les progrès techniques de l'agriculture -engrais, sélection des espèces- restent lents et même si le commerce extérieur des bovins atteint un seuil positif, l'agriculture ne suffit pas à nourrir la France. L'arrivée du protectionnisme, soutien rassurant des pratiques passéistes, son renforcement en 1910 n'ont rien arrangé.
Alors que la faiblesse relative de l'exode rurale ne contraignait pas à la mécanisation, l'Etat républicain modéré, soucieux de conserver une clientèle plus sûre a longtemps joué le rôle d'endormeur.
Le profit du producteur de betteraves dépend du prix fixé par le distillateur. La modernisation accroit cette dépendance : qui fixe le prix des engrais ? Des engins mécaniques ? A ces pressions, tous ceux qui vivent de la terre n'ont pas les mêmes possibilités ; quoi faire ? D'autres bras qu'il faudra nourrir sans trop d'espoir d'une réussite pour la génération à venir ou moins d'enfants mais l'espérance d'un mieux. Pour la plupart, le choix est sans doute vite fait d'autant que la ville est tellement attractive, le retour-son souvent enjolivé...
- "Statistique agricole" - 1912 - Lévy Leboyer

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Message Publié : 02 Mars 2020 4:15 
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Hérodote
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Inscription : 15 Sep 2015 9:06
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Ce qui est intéressant c'est de mettre la démographie française en relation avec la démographie québecoise/acadienne à la même période.
Français et québecquois sont de même origine mais vivent dans un contexte totalement différent depuis 1763.

A la même période on a d'un côté des québecquois/acadiens qui font jusqu'à 14 enfants par couples et les français a peine plus de 2.

Le Québec était très peu industrialisé, un Québecquois moyen avait une vie certainement plus rude qu'un français moyen ouvrier ou paysan. Mais l'église encourageait la natalité pour conserver l'identité francophone et catholique (guerre des berceaux). Les francophones ne pouvaient prétendre à des très bons postes dans l'administration, gardés pour les anglophones. Le territoire rural était vaste, peu peuplé, et les industries des états-unis attiraient de nombreux travailleurs (certains se sont sédentarisés dans le Maine).

Après la révolution tranquille, le Québec est devenu très libéral, l’Église a perdu énormément d'influence au profit d'un système éducatif performant, d'une facilité d'accès à la contraception et de la reconnaissance des droits de la femme. Le Québec une des régions du monde où l'on fait le moins d'enfants, mais les travailleurs francophones sont reconnus par leur compétences.


Dans l'ordre des facteurs qui ont joué au déclin démographique français je mettrais :

1/ Politique natalistes vs politique malthusiennes / droit du sol, droit des femmes
2/ Influence ecclésiastique (morale) vs performance du système éducatif (avec forte influence sur le système de santé et facilités de contraception)
3/ Conflits : après les guerres napoléoniennes, les récits de soldats étrangers qui occupent le territoire font état de villages peuplées que de femmes, enfants et vieillards. Les pertes françaises furent des plus importantes pour la démographie, tout comme celles sous louis XIV et les famines qui les ont accompagné, on a tendance à les minimiser.
4/ Alimentation : retard français pris dans la culture de la pomme de terre. En terme de nutrition la patate aurait évité des famines et permis de rentabiliser davantage les cultures comme l'ont très bien fait l’Angleterre, Belgique, Allemagne et Pays-Bas.
5/ Progrès techniques et industriels, sociétés de services.

La France ne s'est pas remise des guerres de Louis XIV, sur le plan financier et sur le plan démographique. La révolution française et sont libéralisme sociétal n'a fait que consolider ce déclin démographique. La 1ère guerre mondiale l'a encore plus achevé.


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