Duc de Raguse a écrit :
Alors que si c'était la Bavière qui avait fait l'unité...
Je viens avec plus de questions car ignorante du moment, je dois avouer que c'est le mot "Bavière" qui m'a intéressée...
Je suis étonnée. Pourquoi vouloir une alliance dont la France serait ?
Ce côté de l'Europe a déjà goûté en début de siècle de l'oncle. J'imagine qu'il en a tiré les conclusions. Arrive le neveu de la manière dont chacun sait, manière qui peut choquer les trônes et ceux qui y sont assis si on remonte le temps. Quel est cet homme ? Combien de temps va-t-il se maintenir dans un pays où l'opinion est jacobine mais l'amour des ors récurrent ? Pas question d'ailleurs de lui fournir une épouse.
Arrive l'affaire du Mexique : on peut voir Charlotte de Belgique supplier diverses Cours de l'aider. Rien. C'est un problème franco-autrichien. Le ton est donné. Rien plus jamais ne pourra rapprocher l'Autriche de la France.
Le Royaume-Uni. Victoria a fait du forcing et réussi à marier son aînée au konprinz Frédéric. Leurs opinions sont connues, ils sont libéraux. Entre temps des liens se sont tissés avec la Russie et la Hesse-D. Par union. Enfants et petits-enfants de Victoria sous le règne d'Alexandre III.
Alexandre III est l'époux d'une princesse danoise (Dagmar) et l'affaire du Schleswig est resté très présent dans la famille, le rejet de la Prusse total. Le prince de Galles est l'époux de la sœur de Dagmar, Alexandra.
La Russie est la plus attachée aux petits états allemands familialement et toujours les mêmes. Je suis étonnée de son silence face à l'annexion du Hanovre, de Nassau et autres états (des unions sont passées depuis Nicolas Ier avec le duc de Nassau aussi grand duc de Luxembourg, proche aussi familialement des Pays-Bas). Il faudra une poussée sur la Hesse-D. Pour que le tsar commence à gronder. L'union de son frère Serge Alexandrovitch ? Le tsarévitch Nicolas Alexandrovitch épousera la cadette. Une réelle crainte ? Mais le rapprochement de la Russie et du Royaume-Uni donne un étrange silence lorsque le Hanovre est happé. L'Autriche ne semble pas intéresser la Russie.
La Bavière. Maximilien II est libéral. Son décès prématuré amène au trône un jeune homme. Par alliance lié à l'Autriche, il saura "négocier" avec Bismarck. La Bavière sera présente mais se laissera vite "enfoncer" moyennant certains avantages. A ce moment déjà, c'est dit que la Bavière va basculer côté prussien. Bismarck a ses espions (il les aura pour 1870 et l'état de santé lamentable de Napoléon III, il les possède pour l'évolution de Rodolphe de Habsbourg). Il doit savoir que la Bavière n'aura d'autre choix que Othon, frère de Louis II c'est à dire une régence. Les ministres sont germanophile" et celui qui devrait être régent (en cas de régence et vu la stabilité, ceci devient de plus en plus évident) est aussi germanophile.
Comment alors une union serait possible ?
Elle aurait pu être lorsque Guillaume propose la couronne à son fils qui refuse. A ce moment une union de la Prusse avec Frédéric III, le Royaume-Uni et la Russie, Bavière comprise aurait pu être. Avec ou sans la France.
Je comprends que l'on puisse être méfiant : voir défiler en 50 années un empereur, deux rois, une révolution, un autre roi, une autre révolution, une république et un Président qui devient empereur : ceci fait peur, au mieux non crédible et puis il reste encore un demi-siècle à tirer ? L'empereur semble tenir mais... L'Italie semble être le repos de Napoléon III, sa petite folie... Laissons... Il fait un bon camarade mais de là à s'appuyer sur un pays qui semble ingouvernable ? Et puis après l'empereur du moment ? Quid ?
La Prusse. Le refus du Kronprinz est la porte ouverte à Bismarck et là, pourquoi traiter lorsque l'on peut se servir par la force sans rien lâcher ? Le décès prématuré de Frédéric III et l'accession de Guillaume II fera le reste.
L'Autriche est isolée après Sadowa et se débat dans sa politique interne et sa mozaïque mais le souverain est du même tonneau que Guillaume Ier.
Je suis étonnée lorsque je regarde les blasons des belligérants pendant la guerre austro-prussienne. Beaucoup de petits états sont au final du côté prussien, c'est à n'y rien comprendre : on peut y voir l'Oldenbourg, l'Anhalt, les deux Mecklimbourg, les branches cadettes de Saxe. En face on note "Confédération germanique" : c'est ronflant mais ceci est limité. Pour la Bavière, on sait ce qu'il en sera. Certains sont étonnant (Bade, Wurtemberg).
Face à la Prusse les états allemands sont très partagés.
A ce moment, j'imagine que Bismarck ne "pense" plus Autriche -avec l'alliance- comme un empire mais en millions d'hommes pour d'éventuels annexions ou conflits.
Pourquoi une union initiée par la Bavière et comment ceci aurait-il été possible en l'état ?
Maintenant si c'est une piste simplement en faisant fi des régnants et de leurs décisions : une Prusse où le Kronprinz aurait accepté la couronne alliée à la Russie et au Royaume-Uni (entraînant par là les Pays-bas, le Hanovre, La Saxe et toutes branches comme Cobourg-Gotha, la Hesse et tous les micro-états de la "famille russe" : Wurtemberg, Bade, Mecklimbourg etc.) sans compter avec un obligatoire rapprochement avec la Suède et le Danemark donc la Grèce et la Roumanie. Pourquoi ceci n'a pas été envisagé simplement comme "piste" égale à celle de la Bavière ?
Pour les lacunes
soulignez simplement en couleur, je creuserai afin de trouver ce qui "bloque". Merci.