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 Sujet du message : 25 juin 1876 ...
Message Publié : 13 Juin 2019 23:04 
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Jean Froissart
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Dans l'histoire récente des Etats-Unis, deux moments majeurs marquent encore l'imaginaire : la guerre de sécession et les guerres indiennes.

Les guerres indiennes ....

Tous les enfants ont joué aux cow-boys et aux indiens depuis plus de cent ans.

Longtemps, dans notre imaginaire collectif, la cavalerie américaine a été la représentation des sauveurs venant à la rescousse des pionniers retranchés face à des hordes d'indiens déchaînés.

Ca, c'était avant ...

Avant que le cinéma américain, saisi d'un ahurissant retour sur soi, commence dès le début des années 60 à saper le mythe pour aboutir à une reconstruction militante de l'histoire des Etats-Unis avec particulièrement deux films qui ont marqué leur époque.

En 1970, Sean Penn tourne "Little Big Man", qui présente les indiens comme une population pacifique et écolo avant la lettre, victime d'un fou fascisant du nom de Custer.

Vingt ans plus tard, en 1990, Kevin Costner qui tourne et prend le rôle titre, réalise "Danse avec les loups", inspiré du roman éponyme de Michael Blake.

Le même Michael Blake, peu de temps avant sa mort, écrira un dernier livre intitulé pour la version française "le paradis des héros", dans lequel il se livrera, ayant effectué avec honnêteté des recherches sur la question, à une ode au 7ème régiment de cavalerie US, détruit à la bataille de Litlle Big Horn le 25 juin 1876.

Ainsi, et alors que le bon ton reste de célébrer les indiens et de traîner dans la boue les troupes américaines qui les combattirent entre 1846 et 1882, des historiens américains contemporains ne cessent de remettre l'histoire à l'endroit.

Nous allons les suivre, et avec eux suivre la cavalerie américaine dans les grandes plaines.

Pour se donner un axe, nous allons nous concentrer sur le personnage le plus médiatique des Etats-Unis dans ces années, et le plus controversé : Georges Armstrong Custer.

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"Notre époque, qui est celle des grands reniements idéologiques, est aussi pour les historiens celle des révisions minutieuses et de l'introduction de la nuance en toutes choses".

Yves Modéran


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 Sujet du message : Re: 25 juin 1876 ...
Message Publié : 13 Juin 2019 23:06 
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En 1865, à la fin de la guerre de sécession, le jeune général Custer est à la fois un héros fédéral de la guerre, le plus jeune général (encore de nos jours) de l'histoire des Etats-Unis, et le commandant de cavalerie qui, à la tête de sa division, a fait subir le plus de pertes à la cavalerie confédérée tout en ramenant le plus grand nombre d'étendards sudistes.

Il est aussi celui qui, avec le général Chamberlain, a fait présenter les armes aux confédérés lors de la reddition d'Appomatox.

Custer a alors donné l'ordre à la musique de jouer l'hymne confédéré en respect pour les glorieux vaincus ...

Mais une fois la paix survenue, il faut démobiliser une armée gigantesque et formée à 90% de régiments formés de volontaires ou d'engagés "pour la durée du conflit" : fin 1865 l'armée fédérale retombe à un effectif très réduit de l'ordre de 45 000 hommes pour un gigantesque territoire.

Or, à l'ouest, depuis la fin des années 1840, se développe lentement mais sûrement un conflit larvé mais permanent que nous connaissons sous le nom de guerres indiennes.

Le conflit entre les indiens et les colons est évidemment plus ancien. Il a pris une ampleur inédite lors de la guerre de sept ans lorsque dans les colonies américaines, français et anglais se sont livrés à une lutte à mort pour le contrôle des grands lacs; chacun des deux camps s'est alors allié à telles ou telles confédérations indiennes.

Après la défaite française de 1763, puis la guerre d'indépendance de 1776 à 1781, les jeunes Etats-Unis se retrouvent seuls face aux nations indiennes, mais restent marqués par les idées de Benjamin Franklin : il faut donner du champ aux anciennes colonies de la couronne anglaise, et pour ce faire refouler ou, au mieux, détruire les nations indiennes vivant à l'est des Appalaches.

Il s'en suit plus de vingt ans de guerres locales, plus ou moins brutales, dont l'un des moments sera la destruction en 1799 d'une armée américaine de 1 600 hommes par les iroquois.

Dans les années 1840 la carte a considérablement changé ...

Refoulées vers l'ouest, les nations indiennes ont, soit disparu par des guerres internes, soit percuté les peuples des plaines : les sioux et les cheyennes, que les américains rencontrent alors pendant qu'au sud les texans coexistent plus ou moins avec les tribus apaches.

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 Sujet du message : Re: 25 juin 1876 ...
Message Publié : 13 Juin 2019 23:09 
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Entre 1849 et 1862 ont lieu les premiers heurts, d'une extrême violence entre les troupes américaines et les pionniers partant vers la Californie, et les nations indiennes des plaines.

Ces heurts, s'ils sont meurtriers, sont sans commune mesure avec le grand massacre qui va se déclencher à partir de 1861 entre les Etats : à l'ouest on qualifie de bataille un combat qui met aux prises 200 ou 300 hommes, et en laisse 20 sur le carreau. On est loin des dizaines de milliers de morts des batailles de la guerre de sécession.

En 1865, la guerre terminée, le département de la guerre fédéral doit gérer d'un coup deux problèmes contraires : licencier une armée géante d'une part et recomposer une armée professionnelle d'autre part.

Lors de ce stupéfiant effet d'accordéon, la plupart des colonels et généraux nordistes sont tout simplement priés de retourner dans le civil ...

Ceux qui étaient passés par l'académie militaire de West Point parviennent, pour certains, à rester dans les rangs de la nouvelle armée ... à condition d'être ramenés brutalement aux grades auxquels ils seraient parvenus sans la guerre.

Le général de division de cavalerie Custer devient alors capitaine, et il a de la chance ...

Il a de la chance car, très apprécié du général Sheridan, proche d'Ulysse Grant, il est rapidement remonté au grade de lieutenant-colonel, grade qui restera le sien jusqu'à sa mort.

Chance au demeurant relative, car dans la foulée en 1866 on lui confie le 7ème régiment de cavalerie US.

Qu'est ce que c'est que ce 7ème régiment de cavalerie ?

La cavalerie fédérale ne comptait en 1861 que six régiments, tous ou presque postés à l'ouest. Les dizaines de régiments de cavalerie formés pendant la guerre par les Etats du nord ont été démobilisés.

Un 7ème régiment est formé en 1866 pour tenir les postes du nord et de l'ouest en direction de la Californie par les territoires du Wyoming et du Montana.

Ce régiment à l'effectif initial de 960 hommes est formé d'engagés volontaires de toutes origines sociales, et s'avère rapidement peu fiable.

Ses officiers, pour la plupart, sont comme Custer des anciens de la guerre de sécession.

Le régiment est mal armé, mal équipé, mal approvisionné par une administration militaire lamentable, et il est littéralement ravagé par l'alcool et les désertions.

Il perd en six mois plus de 450 déserteurs, et son major qui, après n'avoir pas dessoulé pendant une journée, se met une balle dans la tête ...

Ca ne commence pas très bien pour le nouveau commandement de l'ex général Custer, qui de surcroît ne connaît rien aux indiens ni aux particularités de la guerre dans les grandes plaines.

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Message Publié : 13 Juin 2019 23:11 
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Mais Custer apprend vite, et comprend rapidement ce qui se passe à l'ouest, tout en mettant de l'ordre dans son régiment.

Ce qui se passe à l'ouest est dû à plusieurs facteurs : la pression continue des pionniers qui tentent d'avancer pour s'implanter (pour la plupart) et créer des fermes dans les territoires indiens, la réaction des tribus hostiles qui se battent entre elles et opèrent des raids meurtriers contre les fermiers isolés, et la politique complètement absconse de Washington qui, d'une part tente de passer des accords avec les nations indiennes tout en les dénonçant dans la foulée en raison d'un "go west" de plus en plus irrésistible.

Entre la fin 1866 et le printemps 1868, Custer reprend en main son 7ème régiment. Lui ne boit pas une goutte d'alcool et est sans pitié sur ce point, y compris et surtout avec ses officiers; il se livre à un conflit permanent avec l'administration militaire pour que ses hommes soient, au moins, nourris et équipés, et soutenu par Sheridan reconstitue l'unité à l'effectif opérationnel de plus de 750 cavaliers.

Ces 750 hommes vont construire la légende de l'ouest et sauver la vie à des milliers de fermiers et de villageois.

A l'été 1868, plusieurs bandes de guerriers sioux déclenchent une série de raids meurtriers sur des fermes isolées : c'est rapidement la panique dans les environs du Fort Laramie ou stationne le régiment.

En octobre, sous le commandement général de Phil Sheridan, Custer lance son 7ème régiment recomposé vers les camps d'hiver sioux, afin de sauver les femmes et les enfants blancs que les indiens ont capturé et emmené avec eux.

Le territoire est immense, le 7ème dispose cependant de deux unités d'élite : une unité de tireurs de précision formée des meilleurs fusils des bataillons (un régiment de cavalerie US est formé de compagnies et de bataillons, le 7ème a 3 bataillons) et surtout l'unité d'éclairage.

Les éclaireurs, les scouts, sont des indiens pour la plupart Oglala, ralliés aux américains par haine des sioux qui ont martyrisé leurs propres campements.

Mi novembre, les scouts Oglala repèrent une série de campements sioux le long de la Washita river.

Celui qui attire leur attention, le plus à l'est, est celui du chef Black Kettle, qui mène en bateau les agents des affaires indiennes depuis six mois tout en protégeant dans ses camps les guerriers menant les raids.

Le 27 novembre 1868, Custer et son régiment se livrent à une attaque extrêmement risquée afin de "serrer" le campement et de libérer les otages blancs.

Cette attaque reste aujourd'hui connue sous le nom honteux de "massacre de la Washita river".

Qu'en est-il en effet ?

Avec 8 compagnies, Custer déferle sur le camp de Black Kettle; ordre a été donné aux cavaliers d'épargner femmes et enfants. Des dizaines de guerriers, surpris, sortent des tipis et sont frappés par la charge du 7ème.

On comptabilisera après les combats 92 morts chez les indiens, dont 9 femmes et 6 enfants : il s'avèrera qu'ils ont été tués par les scouts Oglala voulant venger leurs propres morts...

Des 6 otages blancs repérés, 3 sont assassinés par les indiens dans leur fuite : une jeune femme de 24 ans et deux enfants dont un nourrisson que les cavaliers retrouveront, l'un éventré et l'autre le crâne fracassé contre un arbre.

Custer replie aussitôt ses compagnies car les autres camps sioux le long de la rivière peuvent rapidement envoyer vers lui tous leurs guerriers.

Un de ses officiers, contrairement à ses ordres, poursuit vers la Washita les fuyards : lui et les 36 hommes de son unité seront retrouvés, massacrés, trois jours plus tard.

Moyennant quoi en décembre 1868, lorsque le 7ème de cavalerie regagne ses bases, la presse américaine se déchaîne : si la plupart des journaux chantent les louanges du beau cavalier et de ses hommes partis sauver des femmes et des enfants, certains commencent à entonner un autre air : Custer est un affreux tueur d'indiens pacifiques, un assassin qui ne cherche que la gloire la plus futile dans le sang d'innocents ...

Et ainsi la légende noire de Custer commence à se créer de son vivant.

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Message Publié : 13 Juin 2019 23:12 
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Entretemps la politique et le "go west" bouleversent rapidement des équilibres déjà fragiles.

Par un traité avec les nations sioux et cheyennes, Washington a accepté de sanctuariser un territoire gigantesque entre les rocheuses et la rivière Platte; au centre de ce territoire se trouvent les "black hills", les collines noires, territoire sacré des sioux qui s'en sont emparés dans les années 1750.

Mais le chemin de fer avance, et la ligne arrive en plein cœur des territoires indiens en 1872.

En 1873, le président Grant doit faire face à une crise économique majeure (qui secoue aussi l'Europe) et doit trouver une solution; la sienne sera d'une extrême simplicité, il indique aux chômeurs et aux immigrants qui arrivent que la nouvelle frontière, vers le Montana, est leur Eldorado.

Il faut dire qu'en 1871 des prospecteurs ont trouvé de l'or dans les black Hills ....

L'effet d'annonce par les journaux est terrifiant : des milliers d'hommes partent vers les Black Hills au mépris des traités officiels. Custer reçoit l'ordre de déployer le 7ème pour stopper net ces hordes de prospecteurs, mais 750 hommes dans un territoire grand comme la moitié de la France ...

Les sioux pour leur part ne font pas dans le détail, et découpent littéralement tous les blancs qu'ils trouvent. Début 1874 l'affaire commence rapidement à sentir la fumée ...

A l'été 1874, le 7ème régiment est envoyé dans les Black Hills pour récupérer les prospecteurs égarés. Custer mène 8 compagnies, et se replie rapidement car les bandes de guerriers sont de plus en plus nombreuses et menaçantes. Lui n'a pas reçu l'ordre d'aller au contact.

Nous arrivons au printemps de 1876 ...

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Message Publié : 13 Juin 2019 23:14 
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Au printemps 1876, le Général Sheridan décide de lancer une offensive définitive sur les camps indiens : trois unités vont converger vers les Blacks hills et écraser les sioux et leurs alliés cheyennes.

Venant de l'ouest, une colonne commandée par le Général Gibbon refoulera les indiens depuis les Rocheuses vers la Platte.

Arrivant du sud, le général Crook remontera avec 1 600 hommes vers le nord et empêchera les sioux et les cheyennes d'échapper au piège dont l'élément principal viendra de l'est :

Depuis Fort Laramie et Fort Lincoln, le 7ème de cavalerie va remonter le long de la rivière Platte, accompagné et suivi de 1 500 fantassins et artilleurs.

L'étau va se former et broyer dans les environs de la Platte ou de la rivière Big Horn les tribus en pleine rébellion.

Tout va bien sur les cartes, sauf un élément très simple : il est question de tenir plus de 5 000 km² avec moins de 6 000 hommes face à des guerriers extrêmement mobiles ....

Le général Crook, qui mène depuis plusieurs années une guerre permanente contre les apaches, est considéré comme le meilleur spécialiste en matière de guerre indienne; son unité de près de 1 600 hommes doit faire la différence en remontant du sud au nord.

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Message Publié : 13 Juin 2019 23:15 
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24 juin 1876

Vers 9h00 du matin ce 24 juin 1876, les éclaireurs Crows reviennent au camp et préviennent que plusieurs camps sioux et cheyennes sont positionnés sur les rives de la Little Big Horn.

Aucune nouvelle, ni des unités devant arriver de l'ouest, ni du sud.

Les unités du général Gibbon partent trop vers le nord depuis quinze jours, et Gibbon ne comprend pas pourquoi il ne rencontre pas de tribus hostiles.

En revanche, au sud, le général Crook, trop confiant, a été pris par surprise par une attaque de plus de 800 guerriers le 23 juin : ses cavaliers ont refoulé la charge indienne, mais inquiet et sans information, il a décidé de rester sur place.

Le spécialiste des guerres indiennes ne bougera pas dans l'attente d'informations qu'il ne recevra que plus tard, trop tard ...

La colonne Est est seule et elle l'ignore.

Ce 24 juin au matin Custer lance son 7ème de cavalerie vers les collines qui surplombent la rivière Platte et la Big Horn. Un officier du 2ème de cavalerie, dont le bataillon est intégré à la colonne, propose à Custer de le suivre avec ses 245 hommes : Custer refuse cet appui, car il part en avant-garde avec son régiment, et il est essentiel que la colonne de fantassins et d'artilleurs qui suivent lentement soit accompagnée et protégée par une couverture de cavalerie.

Les informations des éclaireurs Crows lui permettent de savoir ou sont postés les camps de recueil sioux et cheyennes : il sait ou il va, et il sait ce qu'il va faire.

Avec 650 cavaliers opérationnels, il va saisir par surprise les camps rebelles, en tenir au moins un ou deux, et ainsi obliger les guerriers à se regrouper contre lui cependant que les renforts d'infanterie et d'artillerie seront arrivés.

Ordre a été donné avant la campagne de laisser les sabres et leurs fourniments, car le bruit qu'ils font contre les selles préviennent au loin, plus que les trops des chevaux ...

Les 650 cavaliers du 7th partent donc, sans armes blanches, équipés de leurs revolvers et de leurs mousquetons, des carabines Sharps à chargement par la culasse.

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Message Publié : 13 Juin 2019 23:16 
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25 juin 1876

Custer découple le régiment en trois unités lorsqu'il approche des collines surplombant la Litlle Big Horn : il est 11h00 du matin.

6 compagnies commandées par le Major Reno vont avancer le long de la rivière et refouler les guerriers s'ils se présentent.

Le capitaine Benteen, avec 4 compagnies et les approvisionnements en munitions du régiment, restera dans les hauteurs, prêt à intervenir.

Custer lui-même avec 8 compagnies débordera par les hauteurs le camp indien et foncera vers la rivière dès que Reno aura attiré à lui et bloqué les guerriers.

13h00 : le régiment se scinde en ses trois éléments et Custer avance alors sur les hauts vers le grand camp des sioux.

Reno et ses compagnies descendent vers la rivière quand d'un coup ils voient se jeter sur eux des dizaines, puis des centaines de cavaliers sioux et cheyennes.

C'est rapidement le chaos; les unités US forment d'abord une ligne de défense de feu, les cavaliers descendant de leurs montures pour tirer, puis, rapidement débordés, l'ensemble des six compagnies entame un repli accéléré et rapidement c'est un début de panique.

Reno envoie alors un courrier à Benteen pour lui demander de venir le soutenir avec ses compagnies et les munitions du régiment : Benteen fonce pour aider son camarade mais laisse alors Custer seul et sans soutien.

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Message Publié : 13 Juin 2019 23:18 
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Sans nouvelles de ses deux unités, Custer pour sa part avance le long des crêtes au nord de la Little Big Horn quand il repère à son tour le camp principal indien.

Il dispose de 276 hommes, bien armés certes, mais il sait que son effectif est réduit, très réduit ...

La surprise et la puissance de feu peuvent faire la différence.

Il renvoie alors vers Benteen un clairon de la compagnie A, nommé John Martin.

Son vrai nom est Gino Martini : c'est une ancienne chemise rouge de Garibaldi; parti aux Etats-Unis dans les années 1860, Gino Martini devenu John Martin a combattu dans les rangs de l'armée fédérale, et ce jour fatidique de juin 1876, c'est lui qui reçoit des mains de Custer un message à porter vers l'arrière.

Ce message, griffonné sur la selle, est aussi laconique que clair : "Benteen, grand village en vue, venez avec les munitions" (Benteen, great village, come with ammunitions)

John Martin, survivant des guerres italiennes de 1860 et de la guerre de sécession, sera également le seul survivant du 7ème de cavalerie engagé à la Little Big horn ...

Après avoir envoyé son "bugle" porter le message essentiel, Custer avance vite, très vite, et descend avec ses compagnies les approches de la rivière vers le camp.

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Message Publié : 13 Juin 2019 23:20 
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Mais quand les premiers pelotons de cavaliers arrivent sur les rives de la Little Big Horn, ce sont des centaines de guerriers indiens à cheval qui se précipitent tout à coup de toute part sur l"unité encore concentrée par compagnies et en rang par quatre.

Comment se fait-il que le régiment, qui devait enserrer le camp principal, se retrouve ainsi, bloqué pour les unités de Reno et Benteen, et dangereusement "en l'air" pour Custer lui-même ?

Deux hommes, déployant une vision tactique rare, sont à la base de ce qui va devenir la catastrophe de la Little Big Horn : les chefs indiens Crazy Horse et Sitting Bull.

Si Sitting Bull a réussi à regrouper l'ensemble sioux et cheyenne présent dans le secteur, c'est Crazy Horse qui prend la tête des guerriers. C'est lui qui a refoulé Crook, et c'est lui qui lance ses hommes en furie, d'abord contre Reno, puis les a replié brutalement pour revenir vers le camp principal en ne laissant que quelques dizaines de guerriers en couverture. Commandant plus de 2 500 cavaliers, il se jette alors sur Custer et ses 276 hommes.

Custer n'a pas le temps de se demander d'où viennent tous ces guerriers : il réagit en ordonnant un repli immédiat des compagnies, qui remontent alors au grand trot les collines vers les hauts de la Little Big Horn.

Ce sont alors, non plus des centaines mais plusieurs milliers de cavaliers sioux et cheyennes qui les suivent, les entourent et rapidement les contournent.

Ca commence à sentir la fumée ...

Les 8 compagnies font demi-tour et remontent à toute vitesse vers les collines, rapidement elles se séparent les unes des autres car la pression de la charge indienne est inouïe.

L'ordre de marche se fracture alors, les deux compagnies en queue de bataillon dérivent vers l'ouest et sont rapidement encerclées sur une petite colline à 300 mètres de la position générale de repli.

Lorsque Custer sort du piège des abords de la rivière, son unité en plein repli est entourée de toute part : il doit à tout prix trouver un point de recueil pour ses cavaliers.

Ce point, connu sous le nom de "last stand" (dernière position) se trouve à environ 1 km de la rivière : deux collines sur lesquelles le 7ème va tenter de se reformer pour constituer une ligne de feu.

Sans leur sabres, les cavaliers ne peuvent pas envisager une charge de dégagement : il leur reste leurs armes à feu.

Les cavaliers de Custer vont alors combattre selon les "standards" de la cavalerie US : on démonte, et on se déploie en tirailleurs. Le rang par quatre s'explique alors parce que l'un des cavaliers tient les montures pendant que les trois autres font feu avec leurs mousquetons.

C'est de cette manière que, le 1er juillet 1863, la division de cavalerie de John Buford s'est déployée face aux brigades sudistes et les a tenu à distance.

Mais là ... reployées sur trois petites collines, les compagnies du 7ème sont rapidement encerclées, et luttent maintenant pour survivre.

Les cavaliers sont équipés de revolvers à six coups, et de carabines Sharps.

Le mousqueton Sharps est une arme exceptionnelle : il envoie une balle plus lourde que celle d'un fusil, et est à chargement par la culasse.

Son défaut est que la chaleur de tirs répétés agit dangereusement sur les douilles en cuivre, qui finissent par coller à la culasse : il faut alors les éjecter avec un canif parce qu'elles bloquent le système de percussion.

Les revolvers à six coups n'en contiennent en général que cinq, car les vibrations en selle risquent de faire partir l'arme, sauf le Remington qui est équipé d'un étonnant système de semi-armé : le chien peut être bloqué entre deux cheminées de tir.

En face, de quoi disposent les près de 3 000 guerriers sioux et cheyennes qui sont en train de déferler sur les compagnies de Custer ?

Nombre d'entre eux disposent d'arcs et de flèches : ne riez pas, car c'est mortel à courte distance.

Mais beaucoup ont aussi des armes à feu, dont pas mal de fusils à répétition, les célèbres carabines Winchester, que l'armée américaine a refusé d'adopter en raison du risque de gaspillage de munitions qu'entrainerait leur usage ...

La winchester n'est pas une bonne arme : sa précision est nulle, mais à courte distance elle aussi peut faire des dégâts, et dans les collines qui surplombent la Little Big Horn, on en arrive très rapidement à se tirer dessus à vue.

La noria des sioux et cheyennes empêche les compagnies de reprendre leurs marques et de se repérer les unes par rapport aux autres.

C'est donc en quelques minutes un combat terrifiant et sans visibilité qui se développe autour des trois positions.

En quelques dizaines de minutes tout est consommé ...

Les 276 hommes commandés par le Brigadier Général Georges Armstrong Custer sont tous morts.

Pas de blessés, pas de survivants.

Les cadavres sont alors dépouillés et suppliciés par les guerriers qui récupèrent les équipements, les armes, les scalps ... sauf celui de Custer lui-même dont le corps sera repéré deux jours plus tard car il a conservé sa longue chevelure blonde.

En cette fin d'après-midi du 25 juin 1876 les coups de feu s'éparpillent, puis s'éteignent; retranchés près la rivière, les unités du Major Reno et du capitaine Benteen, tétanisées par les assauts dont elles ont fait l'objet, restent prostrées.

Terrorisées à l'idée d'être chargées à leur tour, ces compagnies restent sur place au point de souffrir de la soif car les hommes n'osent même pas aller jusqu'à la rivière puiser de l'eau.

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Message Publié : 13 Juin 2019 23:26 
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26 juin 1876 ...

Dans la matinée du 26 juin, les avant-gardes du général Terry approchent de la Little Big Horn.

Ses unités n'ont aucune nouvelles depuis trois jours du 7ème de cavalerie, quand elles trouvent les compagnies de Reno et Benteen, blotties et terrorisées.

Terry, un vieux combattant de la guerre de sécession, s'agace des rapports délirants et abscons des deux officiers du 7ème, et envoie des éclaireurs vers les hauts des collines surplombant la Little Big Horn.

Lorsque le premier rapport "dead men and horses above hills" lui revient, il aura cette phrase terrible à l'égard des survivants : "qu'avez vous fait de Custer ?" ...

Benteen et Reno, qui étaient heureux d'avoir sauvé leurs hommes, prennent tout à coup conscience que leur régiment a été anéanti, et qu'ils n'y étaient pas ...

Pendant ce temps, les éclaireurs de Terry arrivent sur les collines et découvrent un spectacle effrayant, dont la description va dans l'est faire dans les journaux des dégâts énormes.

Sur trois collines sont éparpillés des dizaines de cadavres, dépouillés, scalpés ...

Tous morts sur place, la position des malheureux permet tout de suite de déterminer comment les compagnies du 7th de cavalerie ont été anéanties sur leurs positions de défense ultime.

Les indiens, pour leur part, après avoir dépouillé les cadavres, ont emporté leurs morts, et surtout ont évacué leur grand camp avec femmes et enfants : l'ensemble est parti vers le nord.

Compter les morts est une chose, avertir Washington et l'opinion publique en est une autre ...

La nouvelle de la destruction du légendaire 7ème de cavalerie atteint l'est, et est repris par les journaux, le ... 4 juillet, jour anniversaire de la déclaration d'indépendance.

Le 4 juillet 1876 devait être la grande célébration du centenaire de l'indépendance, et permettre au Président Ulysse Grant de préparer sa réélection : ce sera pour lui le début de la fin.

Mais Ulysse S. Grant a un autre souci à gérer : son administration n'est pas vierge, loin de là ... et le lieutenant-colonel Custer avait, depuis plusieurs années, dénoncé par la presse une situation scandaleuse de détournement d'argent public via les affaires indiennes dont le principal responsable était ... le propre frère du président des Etats-Unis.

Grant avait dès 1872 essayé de mettre de côté Custer mais ses principaux soutiens historiques, des hommes incontournables : Sherman et Sheridan, lui avaient imposé ce fichu cavalier comme le meilleur officier en territoire indien.

La catastrophe du 25 juin 1876 offre alors à Grant une porte de sortie inespérée.

La Maison Blanche va alors être le premier vecteur de propagande anti-Custer et, par effet de retour, anti-cavalerie.

Si en effet Custer est un tueur d'indien, et que de surcroît il a envoyé à la mort son régiment pour tuer des femmes et des enfants, non seulement c'est une ordure de la pire espèce, mais en plus sa personnalité de salaud fait de lui un officier incompétent et criminel.

De ce fait ses dénonciations concernant les trafics des affaires indiennes et l'environnement du Président n'ont pas de sens : des racontars colportés par une ordure de tueur d'indien, qui est mort frappé par la justice divine.

Et c'est ainsi que va se créer, dès juillet 1876, une légende noire et ignoble traînant dans la boue le lieutenant-colonel (Brigadier Général) Georges Armstrong Custer, ses hommes et ses officiers.

J'évoquais au départ de ce propos le film "Little Big Man".

J'évoque aussi à nouveau Michael Blake, scénariste de "Danse avec les loups".

Michael Blake, farouchement militant des droits des indiens, se mit après le succès mondial du film dont il avait écrit le synopsis, à étudier sérieusement les guerres indiennes.

L'homme était honnête : ce qu'il découvrit l'amena à écrire dix ans plus tard un livre intitulé "le paradis des Héros".

Il y décrivit la réalité et la mort des cavaliers du 7ème régiment de cavalerie US, exterminés à la Little Big Horn, alors même qu'eux n'étaient pas des assassins ni des tueurs d'indiens.

Encore aujourd'hui, le désastre de la Little Big Horn est ce que l'on appelle un évènement "clivant".

Si pour la plupart, peu au fait de la réalité de la réalité historique, cette bataille reste au mieux un souvenir de western, et au pire un argument haineux contre les "suprémacistes blancs", pour les historiens contemporains ce combat reprend sa place dans l'histoire des Etats-Unis.

Le désastre du 25 juin 1876 a en effet profondément marqué les Etats-Unis des années 1880, et les 276 morts de la Little Big Horn ont eu plus de conséquences que les 600 000 morts de la guerre de sécession, car ces morts ont profondément marqué la conquête de l'Ouest, le "Go West".

Il reste aujourd'hui un évènement incroyablement fort de l'histoire des Etats-Unis, et l'un de ses épisodes dont tout le monde se rappelle.

Aujourd'hui encore, si un jour vous allez faire du tourisme dans l'Etat du Montana, on vous conseillera le circuit des Black Hills et vous pourrez aller sur le site de la bataille ou l'on vous montrera, stèle par stèle, ou moururent le 25 juin 1876 dans l'après-midi les 276 hommes des compagnies du 7ème de cavalerie partis refouler les rebelles sioux et cheyennes dans un printemps brûlant de 1876.

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Yves Modéran


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 Sujet du message : Re: 25 juin 1876 ...
Message Publié : 13 Juin 2019 23:28 
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Le 7ème régiment de cavalerie, formé en 1866, est détruit le 25 juin 1876.

Au printemps 1961, le lieutenant-colonel Moore, parachutiste, reçoit l'ordre de former un bataillon de rangers aéroportés; il est dans un camp militaire de Caroline du Nord.

Son unité reçoit l'ordre de partir pour le Viet Nam à l'été 1961, et est endivisonnée avec le numéro du 1er bataillon du 7ème régiment de cavalerie aérotransporté par hélicoptères.

Le 14 novembre 1961, le 1er bataillon du 7ème de cavalerie est héliporté pour chasser des unités communistes repérées à la frontière du Cambodge.

Pour la première fois depuis 1876 le 7ème régiment de cavalerie US est au combat.

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Yves Modéran


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 Sujet du message : Re: 25 juin 1876 ...
Message Publié : 13 Juin 2019 23:40 
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Inscription : 03 Jan 2008 23:00
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Pour conclure mon petit propos, du 14 au 17 novembre 1961, le 1er bataillon héliporté du 7th de cavalerie sera enserré dans la vallée de Na Drang par une division nord-vietnamienne.

L'unité, formée en grande partie d'appelés, perd une centaine de jeunes conscrits, et seule l'intervention de l'aviation lui permet d'évacuer le site, à nouveau par hélicoptères, en ramenant ses morts et ses blessés.

La bataille de Na Drang est une erreur stratégique monumentale de l'état-major américain, qui se moquait par principe de l'expérience douloureuse que les français avaient essayé de lui faire passer ...

Elle est aussi le véritable point de départ de la guerre du Viet Nam et du mécanisme infernal de montée en puissance de l'armée américaine qui la mènera à un repli honteux 14 ans plus tard, sans parler des dégâts terrifiants dans l'opinion publique.

Aujourd'hui encore, la marche "Garry Owen" du 7th cavalry est devenue celle de la 1ère division de cavalerie aéroportée de l'armée américaine.

Au fait, comment se fait-il que cette marche de fantassins soit devenue l'une des plus célèbres marches au monde d'une unité de cavalerie ?

https://www.youtube.com/v/W9_eEjc7fxQ

A votre avis chers lecteurs ?

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Yves Modéran


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 Sujet du message : Re: 25 juin 1876 ...
Message Publié : 14 Juin 2019 8:27 
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Merci La Saussaye ! Encore un superbe récit.

(Vous revenez quand vous voulez ! :mrgreen: Les lecteurs en redemandent.)

Je me demande si l'auteur qui a été votre source principale n'a pas, selon la règle inévitable, en voulant détruire sa légende noire, forcé un peu en sens inverse, en faveur de Custer. Il y a quelques détails qui m'ont posé question.

Le point principal est le fait qu'il ne souligne pas l'erreur majeure de Custer, qui n'a pas cessé de fractionner son unité, jusqu'à se trouver avec une force trop réduite pour faire face.

Cela dit, les hommes du 7e se sont bien battus. Sitting Bull a déclaré quelques temps plus tard que vers 15h00 il avait donné l'ordre aux squaws de démonter le campement en urgence : il croyait la bataille perdue ! (De fait les pertes indiennes sont élevées, sans doute à cause de l'obligation de venir au contact, quasiment.)

J'avais lu une fois - mais où ? - que trois hommes n'avaient pas été scalpés. L'un d'eux aurait été un journaliste que les Sioux respectaient, le second parce qu'il portait un scapulaire, et évidemment Custer, et là c'est un honneur posthume.

Il faut aussi souligner (mais ça n'était pas le fait de Custer) le cynisme de l'envoi de ces trois régiments dans les Black Hills, concédées aux Sioux par traité, au motif qu'il faut protéger... les prospecteurs d'or, arrivés par milliers. Le gouvernement US piétine ce traité avec les Sioux et décide leur expulsion !

Je ne sais même pas où les Sioux étaient supposés aller ? :?:

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 Sujet du message : Re: 25 juin 1876 ...
Message Publié : 14 Juin 2019 9:27 
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Bonjour,

Merci pour ce récit.
Pour vos derniers messages : il s'agit de la bataille de Ia Drang (ia drang), en novembre 1965 (et pas de la Na Drang en 1961) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Ia_Drang

Par ailleurs, le 7e de cavalerie ne disparaît pas en 1876 jusqu'en 1961, puisqu'il combat encore dans les guerres indiennes jusqu'en 1890, est déployé à Cuba entre 1899 et 1902 puis aux Philippines de 1904 à 1907, dans le conflit avec le Mexique en 1916-1919, dans le Pacifique entre 1942 et 1945, en Corée entre 1950 et 1953 : https://en.wikipedia.org/wiki/7th_Cavalry_Regiment

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