Bonsoir !

Voila, vous l'avez compris j'ai un exposé sur ce sujet. J'ai bien évidemment travaillé de mon côté, lu ( notamment René Rémond ), à vrai dire ce n'est pas un problème pour les connaissances.
C'est plus le plan qui me fait peur, j'ai peur de partir à côté... Je pensais procéder selon un plan chronologique, histoire de bien montrer les évolutions des droites ( la première partie étant bien sûr la Restauration et ainsi de suite ).
Sauf qu'il ne s'agit pas seulement de décrire leurs évolutions mais aussi leurs rapports avec le pouvoir...

Pour les Ultras/légitimistes, je pensais dire qu'ils ne sont au pouvoir que durant les gouvernements Villèle et Polignac et que sous le reste de la Restauration ils sont dans l'opposition parlementaire; le grand changement étant l'usurpation de 1830 et une bonne partie choisissent l'abstention pour ne pas prêter serment... Mais il y avait aussi une opposition légitimiste au Parlement ( Berryer ) et puis il y a la tentative d’insurrection de la duchesse de Berry.

Pour les doctrinaires, faut-il considérer qu'ils sont de droite ? René Rémond ne le pense pas et assimile l'orléanisme au parti de la Résistance. Pour le coup, ce sont des bourgeois et des intellectuelles, qui occupent le pouvoir de 1830 à 1848 et sont habitués au jeu parlementaire.

Pour les bonapartistes, le glissement à droite s'opère sous la IIème république, avec le soutien des notables et du parti de l'Ordre ( d'ailleurs, même si c'est une alliance orléanistes-légitimistes, on peut dire que ce sont les premiers qui dominent, non ? ). Il est bien sûr incarné par Louis-Napoléon qui a tenté plusieurs coups d'état contre Louis Philippe.

Bon voila, désolé du pavé mais c'est mon premier exposé à la fac... Ça m'inquiète un peu...

En vous remerciant d'avance pour vos réponses !

L'essentiel parait être la conception du pouvoir des uns et des autres, les légitimistes ont une conception encore traditionnelle de la royauté, aristocratique, accomodée à la Révolution par Louis XVIII, moins par Charles X qui veut reprendre ce que son frère a concédé et restaure l'arbitraire royal. Ils mettront au point en France une vie parlementaire brillante.
Les Orléanistes reprennent en 1830, les idées politiques très anglaises de leur branche familiale, une royauté plus populaire, des classes moyennes avec Guizot, moins autoritaire, partageant le pouvoir avec le parlement et la société, mais Louis-Philippe ne tiendra pas ses promesses.
On peut recenser les différences entre légitismistes et orléanistes sur le plan constitutionnel et de la pratique du pouvoir: Juillet est une monarchie constitutionnelle, bourgeoise, tricolore, post-révolutionnaire, avec un roi choisi et non plus héréditaire, anti-cléricale dans l'esprit ...
Le fossé restera fondamental.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

Ah ben mince alors... Je pensais plutôt qu'il fallait dire comment ils ont agi une fois au pouvoir... Pas comment ils le concevaient.

Les deux, comme René Rémond, à mon avis avec justement en partant de conceptions opposées du pouvoir, le fait que parfois ils pratiquent des politiques voisines. Louis XVII restera conciliant, alors que Louis-Philippe se révèlera autoritaire malgré sa titulature et son drapeau. Furet (la Révolution II) dit qu'il a toujour voulu tout diriger, ayant oubliant le contexte.
Faites comme vous le sentez.
Sur la partie 1848-51, je connais mal le rôle des droites, sauf que s'installe le bonapartisme à partir de ses principes de contact direct avec le peuple, la révérence aux idées républicaines et son aspect autoritaire.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

Comme souvent j'approuve le point de vue d'Alain G.

Pour donner un peu d'originalité à votre exposé, je vous propose trois pistes "cum grano salis".

Primo, l'incapacité des ultras puis des légitimistes à peser sur l'évolution politique et sociale du pays. De facto ils acceptent de parlementarisme et cherchent à imposer leur vision au Roi quand ils ont la majorité dans les chambres - quand ils ne l'ont pas ils échouent à metre en oeuvre un régime autoritaire contre le sentiment profond du pays.

Secundo, les orléanistes sont plutôt "à gauche" en 1815 comme en 1830. Ils rejettent la dictature napoléonienne comme la monarche traditionnelle et seraient sans doute républicains si la République ne courait pas le risque de déboucher sur le pouvoir des jacobins. Ils vont dériver à droite sous Louis-Philippe et Guizot.

Tertio, les bonapartistes sont parfaitement marginaux de 1815 à 1848 et pourtant c'est eux qui "rafflent la mise "en 1848 puis en 1851 - car ils sont les seuls à comprendre et à admettre la nouveauté incontournable que forme le suffrage universel. Ce fut tout le talent de Louis Napoléon de trouver dans les idées politiques relativement floues de son oncle l'argumentaire adapté pour battre les républicains ... Sont ils de droite ? les préoccupatios sociales de Napoléon III et sa confiance (au moins en théorie) dans les vote populaire conduisent au moins à poser la question.

Bref de 1815 à 1851, la paysage politique n'est pas structuré de façon définitive. Il ne le sera qu'après 1870 quand l'enracinement du suffrage universel ira de pair avec la reconnaissance des libertés publiques fondamentales (scrutin, presse, associations, réunions, etc...) permettra l'épanouissement d'une vie politique concernant tous les Français (et les Françaises à partir de 1945).

Pour ma part, je pense que le cabinet de Villèle (1821-1828) était aussi encré a Droite.