Isidore a écrit :
La question coloniale ne me parait devenir réellement un sujet de mobilisation politique qu'après la guerre, avant il y a d'autres chats à fouetter avec les conditions de travail par exemple. Et elle ne devient un ferment de mobilisation de la gauche ouvrière classique que bien après la décolonisation : fin des années 90.
La question coloniale divise l'opinion dès le fin du 19è siècle. Ferry est contesté pour sa politique coloniale à la fois par Clémenceau, violemment hostile, par l'extrême gauche et par ... la droite qui pense qu'on déstabilise l'armée, qu'on lui demande trop au profit des milieux d'affaire. Bonapartistes et royalistes sont hostiles au colonialisme.
L'acquisition de la Tunisie reçut l'opposition de ces deux camps, par exemple. idem pour l'Indochine.
A cettte époque l'extrême gauche (à gauche des radicaux vers 1880) annonce ses priorités qui comportent des réformes sociales. Gambetta est battu sur la réforme constitutionnelle mais aussi sur ses ambitions en Egypte.
L'opinion publique conteste en partie le colonialisme, notamment pour son cout et l'envoi de militaires du contingent. Le mouvement ouvrier alors naissant puise son hostilité, encore peu affirmée, dans l'opposition de l'extrême gauche, notamment de nombreux radicaux qui sont à la fois patriotes et anti-colonialistes ainsi que de socialistes. Jaurès, ancien opportuniste, va évoluer dans ce sens
Mais ce mouvement ouvrier a d'autres préoccupations que le colonialisme à la fin du siècle. il est en voie d'organisation et d'affirmation d'une légitimité contestée.