Bonjour,
Il semble, qu’en dehors du système des Concessions, le seul territoire chinois ayant été colonisé par la France fut celui de Kouang Tcheou Wan, (E.F.E.O.), cédé à bail de 99 ans le 22 avril 1898, en même temps qu’Allemands, Russes et Anglais obtenaient des cessions de territoires dans des conditions similaires. D’autres sources indiquent la date du 27 mai 1898.
Le territoire de Guang Zhou Wan, (Pinyin), était situé sur la côte orientale de la péninsule de Leizhou, au nord de l’île de Hainan, et occupait un quadrilatère côtier et insulaire d’environ trente kilomètres sur dix. La capitale Fort Bayard – Zhan Jiang – semble avoir été occupée dès 1898.
Fin 1899 un soulèvement chinois amena l’intervention d’environ un millier d’hommes sous le commandement du lieutenant colonel Marot qui écrasa le foyer de la rébellion à Vong Luoc le 16 novembre 1899. Ce combat, avec ceux de Na Moun, le 9 octobre et de Ma Tchiang, le 5 novembre provoquèrent la mort d’au moins deux cents Chinois au prix de quinze tués dans le contingent français composé d’éléments des 2ème régiment de tirailleurs tonkinois, 9ème et 10ème RIMa et 2ème RAMa.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le territoire de Kouang Tcheou Wan rallia la France Libre dès juin 40. Il fut occupé, en février 43, par les Japonais qui imposèrent à Vichy la rétrocession au gouvernement chinois (dit Fantoche) de Nankin.
Réoccupé par les Nationalistes en 45, il fit officiellement retour à la Chine le 28 février 1946.
Quelques cartes postales témoignent de cette occupation qui est surtout connue des philatélistes par les surcharges figurant sur les timbres d’Indochine.
En guise d’annexe, un court extrait tiré de l’Almanach du Drapeau, (Livret du patriote, du marin et du soldat), de 1901 donnant une vision contemporaine de la cession du territoire :
« Tout à l’Est de nos possessions indochinoises, s’étendent une vaste baie et un large territoire appuyé sur une chaîne de montagnes. Longtemps la France réclama inutilement au Céleste Empire cette frontière naturelle. Là était le repaire ordinaire de tous les pirates et de tous les brigands qui assaillaient sans cesse nos postes frontières. Ils y trouvaient un refuge assuré, presque impénétrable, pouvaient s’y concentrer à l’aise et impunément, et même rencontraient dans l’indolence voulue des autorités chinoises une aide précieuse.
Il fallait en finir. La Chine fut, une fois de plus, contrainte de nous céder une partie de son territoire, puisqu’elle était incapable d’en assurer la sécurité. ( … ) ».
Cordialement.
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