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 Sujet du message : Précision de l'artillerie
Message Publié : 15 Avr 2007 23:04 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
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Sujet reconstitué après le crash de Pâques.

vauvert a écrit :
Quelle était la précision de l'artillerie ? 1 m ? 10 m ? 20 m ? 50 m ? Je n'ai jamais compris comment une tranchée pouvait tenir. L'ennemi n'était pas capable en réglant son tir d'envoyer des obus précisément dans la tranchée ?
Faget a écrit :
Je vous donnerai une première indication : il ya les tirs directs, les tirs indirects et les tirs courbes .Peut-être que vous trouverez des sites chez le père Google qui vous éclaireront. J'avoue que par post ce n'est pas évident de vous l'expliquer. Cependant, peut-être un jour où j'aurai l'inspiration, et si personne de plus compétent que moi ne se présente, je ferai un effort.
Ungern a écrit :
our la guerrede 14 il faut aussi dire que jusque 1916,
le parc d'artillerie était des plus usagés vu l'usage soutenu,
ce qui fait que les "tubes" étaient "surqualibrés" par l'allésage du aux tirs,
ce qui modifiait sensiblement la précision du tir .

Fort heureusement ,comme on tirait sur "tout ce qui bouge" et aussi sur "tout ce qui ne bouge pas" ,
ce n'était pas trop génant ... (en tous les cas "côté "expédition" ... pas côté "réception" ...
Cuchlainn a écrit :
Les barrages sur une colonne d'attaque dont était capable le 75 semble indiquer une précision de quelques dizaines de mètres. Mais cela ne devait pas aller au-delà. Il suffit de voir les cas où l'artillerie renonçait à appuyer tel secteur du front parce que les positions étaient trop imbriquées. Dès lors, pour loger un obus dans une tranchée de deux à trois mètres de large grand maximum, il fallait en consommer un certain nombre...
Ungern a écrit :
Les tranchées sont construit "exprès" en zigzag pour qu'on ne puisse pas donner àl'artillerie en relevement "convenable",
et surtout pour qu'en cas de coup au but,le souffle ne balaye toute la tranchée .
Cuchlainn a écrit :
...et aussi pour qu'il soit impossible à une mitrailleuse opportunément mise en batterie (lors d'une attaque, des mitrailleuses légères suivaient les vagues d'assaut, cf Jünger "Feu et sang") de prendre la tranchée d'enfilade.
Ungern a écrit :
Oui,mais ça c'est la tactique d'assaut de 1918 ...
Savinien a écrit :
Observez les gravures représentant les sièges "d'antant" vous verrez que le même prinçipe règne car un boulet pouvait lui aussi prendre une tranchée en enfilade et en 15, un avion !
Cuchlainn a écrit :
Certes. Mais même sans parler des mitrailleuses emportées dans un assaut; il suffisait qu'un mamelon voisin soit pris, à 1 km de là, et la tranchée pouvait être balayée. Bref, le dessin en zigzag, les parapets qui coupent de temps en temps l'espace, contre les tirs d'enfilade de toute nature, c'est aussi vieux que les retranchements contre l'artillerie à poudre Wink
A mon avis, cela ne diminuait pas la possibilité d'un relèvement de la position ni d'y faire tomber un obus, on bombardait un secteur assez grand pour inclure des zigs et des zags. Mais cela protégeait, sans doute, du vol des éclats, et du souffle.
Nebuchadnezar a écrit :
L'effet de l'artillerie sur les tranchées semble difficile à évaluer. Il est évident qu'elle pouvait faire quelques dégâts aux soldats dans les tranchées, mais pas s'ils étaient dans des abris sauf si, par hasard, des bombes tombaient juste dessus.
Ainsi, on dit que les offensives de la Somme et du Chemin des Dames ont échoués car les Allemands n'ont pas souffert des bombardements dans les abris.
En revanche, elles interrompaient les communications entre les troupes : pas question de quitter les abris. De plus, l'usure des troupes bombardées devait être considérable par les blessés non soignés, les chocs nerveux, les surdités. Après le bombardement, les tranchées devaient être encombrées d'éboulement - même s'il semble que les cas de tranchées entièrement comblées relèvent de la légende, comme celle de la "Tranchée des Baïonnettes". De plus, les défenses fixes - barbelés, nids de mitraiilleuses - devaient être détruits. L'assaut d'une tranchée bombardée devait être facilité pour un temps.

Je crois qu'il a été établi après la guerre qu'il fallait une centaine d'obus pour tuer un homme. Quelqu'un peut-il confirmer ce chiffre ?

En revanche, l'artillerie pouvait avoir un effet énorme sur les soldats à découvert. Verdun fut une bataille terrible pour l'armée française car le sol gelé empêchait de creuser des tranchées, avant que le bombardement continuel ne le rende meuble.

Dans le cadre de la préparation d'une attaque, l'artillerie devait donc en priorité détruire ou rendre inutilisable l'artillerie adverse. Sait-on si cette mission était remplie efficacement ? La reconnaissance aérienne, et donc la maîtrise du ciel, devait être primordiale pour cela. Sans elle, les tirs de contre-batterie devait être effectué au jugé, en essayant de se régler sur les tirs adverses. Les résultats ne devaient pas être fameux.
Ungern a écrit :
Question "obus" ,je ne sais pas .

Question "bombe d'avions" :

1 homme non averti en terrain découvert = 10 tonnes de bombes .
1 homme averti en terrain avec tranchées = 30 tonnes de bombes .

Chiffre : guerre du Vietnam .
Cuchlainn a écrit :
Un bombardement de tous calibres cause cependant des pertes. A Verdun, la première ligne française a été presque volatilisée. Si les 75-77 sont évidemment trop légers pour causer des dégâts aux abris, les plus gros calibres, comme les 155 et sans même aller chercher les monstrueuses pièces sur voie ferrée, peuvent les écraser, faisant jouer au couvercle de terre le rôle de trappe à souris - comme l'explique Jünger pour justifier le fait qu'on préfère, en pareil cas, s'aplatir au fond de la tranchée. (in Orages d'acier).
Citer :
En revanche, l'artillerie pouvait avoir un effet énorme sur les soldats à découvert. Verdun fut une bataille terrible pour l'armée française car le sol gelé empêchait de creuser des tranchées, avant que le bombardement continuel ne le rende meuble.
Ca n'a pas traîné, puisque dès leur première offensive, les Allemands ont été considérablement gênés par la boue créée par leurs propres tirs, ce qui a contribué à l'efficacité de la résistance d'isolés que l'on appelle parfois "le phénomène Verdun".
Citer :
Dans le cadre de la préparation d'une attaque, l'artillerie devait donc en priorité détruire ou rendre inutilisable l'artillerie adverse. Sait-on si cette mission était remplie efficacement ? La reconnaissance aérienne, et donc la maîtrise du ciel, devait être primordiale pour cela. Sans elle, les tirs de contre-batterie devait être effectué au jugé, en essayant de se régler sur les tirs adverses. Les résultats ne devaient pas être fameux.
Cela dépendait en effet étroitement de la maîtrise du ciel, ballons y compris. Songeons au célèbre "Balayez-moi le ciel ! Je suis aveugle !" de Verdun. Au Chemin des Dames, plus de la moitié des batteries allemandes seront mises hors de combat pour le jour J grâce notamment à des attaques simulées destinées à les faire se dévoiler. Lorsque ces informations étaient disponibles, le tir de contre-batterie pouvait être terriblement efficace. Dans le reste des cas, le camouflage, les pièces défilées, rendaient les résultats assez risibles. Un ami m'a transmis le carnet d'un ancêtre artilleur dans la lourde, du côté de Mourmelon. Les tirs de contre-batterie subis qu'il y décrit tombaient, neuf fois sur dix, à des centaines de mètres voire pire...
vauvert a écrit :
Qu'est-ce qui limitait la précision d'un tir, d'un tir de 75 par exemple ?
Le vent ? Le fait que la pièce bougeait à chaque tir ? Une modification infime du canon à chaque tir ? Une modification infime de l'explosion à chaque tir ?
Cuchlainn a écrit :
Tout cela à la fois sans doute. Sans oublier le seuil de précision des réglages du canon. Tant de paramètres rentrent en jeu qu'il est quasi impossible qu'une même pièce envoie deux obus consécutifs au même endroit. Cela arrivait, mais par hasard pur (voir une anecdote racontée par Genevoix : un premier obus qui ouvre un petit trou dans un abri, un second qui s'enfile par le trou et tue tout le monde à l'intérieur), d'où peut-être la superstition de soldats selon laquelle c'est dans l'entonnoir le plus fraîchement ouvert qu'on est le moins exposé.
Les variations de qualité de la poudre devaient jouer un rôle important, si l'on se souvient que, dans le cas des mitrailleuses, elles ont empêché des ingénieurs français de mettre au point le tir à travers l'hélice dès avant le conflit.
Faget a écrit :
Je vais essayer de ne pas paraitre cuistre, mais il existe la "loi de la dispersion". Voir une encyclopédie papier sérieuse pour m'éviter un long exposé. Pour vous donner une anecdote plaisante, dans les régiments d'artillerie, il y a une tradition, quand un lieutenant de tir met un coup au but (en tir indirect, bien sûr) il paie sa tournée à ses camarades de la popote.Car suivant les lois de la dispersion , le coup au but est un coup anormal.
J'insiste sur la notion de tir indirect (où on ne voit pas l'objectif), ce qui n'a rien à voir avec le tir direct où on voit l'objectif: fusil, mitrailleuse, canon de char.
C. Douville a écrit :
Bonjour,

L'efficacité des 75 Français face à un ennemi en rase campagne fut bien réelle et s'explique tout autant par le caractère très meurtrier de l'obus que par la tactique peu prudente de troupes Allemandes attaquant en masse (en 1914 et même en 1916).

Pour l'efficacité de l'artillerie lourde Française dans des offensives à objectif limité, elle peut tout d'abord être psychologique. Par exemple, suite à une longue et pénible préparation d'artillerie, des soldats ennemis, totalement découragés, peuvent décider de se rendre en petits groupes. Les nerfs ont définitivement lâchés pour ses soldats Allemands (un épisode de l'offensive de Douaumont, en octobre 1916). Toujours dans ces mêmes offensives à objectif limité, les canons Français arrosent tout le terrain. Cela a pour conséquence d'infliger de lourdes pertes à l'adversaire mais lorsque l'infanterie Française attaque, de nombreux nids de mitrailleurs sont encore intacts. L'on en vient donc à la conclusion qu'une préparation d'artillerie de plusieurs jours, d'une grande consommation d'obus et paramétrée sur tout le terrain ne vas pas exterminer tous les défenseurs, mais du moins elle va en éliminer assez pour soulager la progression de l'infanterie. Mais cela ne concerne que les offensives à objectif limité. Le problème de ces offensives, c'est que l'on constata qu'elles coûtaient trop chers. Prenons le cas de la Malmaison, succès tactique, peu de pertes Françaises, pertes Allemandes très lourdes, revanche morale au Chemin des Dames. Cependant, elle coûta 300 millions de francs en munitions d'artillerie. Il était donc urgent de changer de tactique...

C'est pourquoi on lui préféra les chars d'assauts, bien plus efficaces et certainement plus économes financièrement. Malgré tout, l'artillerie lourde Française sera encore employée mais dans un autre registre tactique, le barrage roulant, un feu d'artillerie accompagnant l'infanterie Française lors de certaines attaques de 1918 (quand les chars ne sont pas disponibles). Au fur et à mesure que les troupes d'assauts avancent, le feu des canons s'allonge pour être toujours devant nos soldats. Ce feu doit gêner la défense Allemande et empêcher les soldats Allemands de sauter sur leurs mitrailleuses. Toujours pour 1918, l'artillerie lourde Française sert également d'arme défensive. Pour la bataille de Champagne, dernière offensive Allemande, les batteries Françaises changent de place au tout dernier moment. Si bien que le tir de contrebatterie Allemand tombe dans le vide et les canons Français, hors de danger, peuvent arroser les troupes d'assauts Allemandes et leur infliger des pertes catastrophiques (40 000 soldats en une ou deux journées).
Ungern a écrit :
C. Douville a écrit :
Malgré tout, l'artillerie lourde Française sera encore employée mais dans un autre registre tactique, le barrage roulant, un feu d'artillerie accompagnant l'infanterie Française lors de certaines attaques de 1918 .
Le barrage roulant date de 1918 ?

Personne n'y avait pensé avant ?

Je ne sais pas je pose une question .
L'affaire me semblant "évidente" ....
C. Douville a écrit :
Effectivement, en plus de la classique préparation d'artillerie, le barrage roulant était déjà employé en 1916 à Verdun. Mais, en 1918, on abandonne assez la longue et trop coûteuse préparation d'artillerie, on généralise beaucoup plus le feu roulant d’artillerie ou l'assaut blindé.
Cuchlainn a écrit :
Je viens de vérifier et de m'apercevoir que je me suis trompé dans mon post sur les tirs de contre-batterie. L'exemple auquel je pensais se situe en réalité à Verdun, et prend place lors de l'offensive Mangin de reprise du fort, le 24 octobre. Le 22, un simulacre d'offensive pousse les batteries allemandes à se dévoiler, 158 sont prises à partie, et une soixantaine mises hors de combat pour l'attaque du surlendemain. In "Douaumont, vérité et légende" d'A. Denizot.

Dans le même ouvrage je lis quelques chiffres : la tentative manquée (de peu) de reprise du fort en mai 1916 a vu le fort recevoir quelque 450 000 coups, dont 300 000 de 75; c'était insuffisant. Mangin, en octobre, disposera de 700 000 coups avec une proportion bien supérieure (non précisée) d'artillerie lourde. Le fort recevra notamment 170 obus de 370 et plus d'une cinquantaine d'obus de 400 sur une centaine tirés.

Quant au barrage roulant, il a été utilisé lors de cette attaque du 24 octobre 16, mais aussi sur le Chemin des Dames où il a montré ses limites : il avance au rythme convenu, alors que les hommes sont bloqués par une résistance imprévue, les Allemands ayant encaissé sans dommage la préparation à l'abri des fameuses "creutes". Limites qui tiennent bien entendu à la quasi-impossibilité technique, à l'époque, de disposer de communications "en temps réel".
Citer :
C'est pourquoi on lui préféra les chars d'assauts, bien plus efficaces et certainement plus économes financièrement.
L'efficacité n'a pas sauté aux yeux d'entrée tant les premiers chars étaient handicapés par leur faible vitesse... En fait, ils n'ont réellement commencé à être efficaces que lorsque la rupture du front par les offensives Ludendorff ont ramené le combat sur des champs de bataille non défoncés par les tranchées. Même les lourds Schneider ont dès lors trouvé une utilité comme bunkers mobiles en quelque sorte. Il fallait aussi ce changement de terrain, je pense, pour que les Renault FT, les premiers vrais chars "modernes" où la mobilité est préférée à l'armement, puissent jouer un tel rôle. Armés d'un canon léger et le plus souvent de mitrailleuses, ils ne constituent plus de la véritable artillerie d'assaut et inaugurent un autre genre de guerre.
Nebuchadnezar a écrit :
Effectivement, le barrage roulant fut mis au point au cours de la guerre. En 1918, une autre tactique fut inaugurée : l'offensive tournante. Un secteur est attaqué - au moyen du barrage roulant. Puis, dès que l'offensive s'essouffle, en général car on est arrivé à la limite de portée de l'artillerie, une autre offensive est lancée dans un secteur voisin, que l'ennemi a forcément dégarni pour parer la première offensive. Cette tactique permet d'user le protagoniste en infériorité numérique. Ici aussi, la précision de l'artillerie était importante, puisque c'était elle qui préparait les axes d'offensive successifs.
C. Douville a écrit :
L'auteur de La Chair et l'acier l'explique bien. En 1918, si les soldats Français collent bien au barrage d'artillerie ou aux chars, la position est conquise sans difficultés. Par contre, il peut arriver que les soldats perdent le "contact" avec le barrage ou les chars. Là, l'infanterie doit manœuvrer seule pour réduire les nids de mitrailleuses, chose qu'elle réussit mais avec un peu plus de difficulté.

L'innovation en 1918 vient aussi des "attaques surprises". Les Allemands étaient habitués depuis plusieurs années à ce que les Français précèdent leurs attaques par de longues préparations d'artillerie. Les Allemands ne se préparaient alors à se défendre que si le canon Français s'était mis à arroser leurs tranchées. C'est pourquoi, en 1918, la majorité du temps, les Français ne précèdent plus leurs attaques avec une préparation d'artillerie. Ils s'élancent hors de leurs positions de départ et s'emparent des premières tranchées Allemandes avec l'effet de surprise, surprenant parfois les officiers Allemands en pleine toilette matinale. N'ayant pas reçu la traditionnelle préparation, les Allemands ne se préparent pas pour la défense.

Au sujet des premiers chars, les Saint-Chamond et les Schneider, ils pouvaient être utiles également en terrain bouleversé. C'est le cas à la Malmaison. Cette opération offensive réunit à la fois une préparation d'artillerie et l'assaut des blindés, chose qui fut plutôt rare il me semble. En fait, les deux tiers des chars vont tomber en panne dans le terrain bouleversé par la préparation d'artillerie, mais le dernier tiers va réussir à nettoyer les nids de résistance adverses et donner un bon coup de main à l'infanterie. Ces deux types de chars participeront aussi aux attaques de 1918 avec les FT17.
Cuchlainn a écrit :
Citer :
Ils s'élancent hors de leurs positions de départ et s'emparent des premières tranchées Allemandes avec l'effet de surprise, surprenant parfois les officiers Allemands en pleine toilette matinale. N'ayant pas reçu la traditionnelle préparation, les Allemands ne se préparent pas pour la défense.
Mais même avec une armée française entièrement réorganisée en grenadiers-voltigeurs-mitrailleurs formés à la tactique d'infiltration comme les Stosstruppen d'en face, c'eût été difficile contre le front fortifié des années 15-16-17. Face aux fortifications plus légères établies en rase campagne, c'était plus simple. Avez-vous des cas où des attaques de ce genre auraient été menées et réussies face à un réseau de tranchées complet ?

Nebuchadnezar> malgré tout, ce genre de tâche ne nécessitait pas une précision métrique ! Là comme ailleurs, il suffisait d'arroser quelques centaines de mètres de front d'un tel déversement de projectiles qu'il y aurait bien des coups au but dans le tas.
C. Douville a écrit :
Donc si l'on doit chercher des offensives contre des positions fortifiées en 1918, je pense qu'il faut chercher du côté de la ligne Hindenburg. L'offensive de Champagne de septembre 1918, avec la IV armée Gouraud, fait partie de la conquête de cette fameuse ligne de défense Allemande. La première phase tactique fut la suivante : une préparation d'artillerie de six heures à peine, suivie d'un assaut général de l'infanterie sans soutien blindé. L'infanterie Française réussit à conquérir des positions assez fortes. Ensuite, c'est l'intervention des chars pour conquérir le reste des positions. Donc en ce qui concerne la première phase tactique, pas d'attaques surprises, une préparation d'artillerie certes mais assez courte finalement (quelques heures à peine).

Je vais continuer à chercher..
Cuchlainn a écrit :
Un sujet à creuser, car sur le papier on se demande comment ce genre d'affaire ne s'est pas terminé comme un Chemin des Dames. Quelles furent les pertes de l'infanterie française ? Les tactiques d'infiltration ont été si efficaces ?

Ou les troupes allemandes qui défendent ce secteur sont-elles de si mauvaise qualité - le choix allemand de suréquiper et surentraîner des Stosstruppen, dans un pays exsangue, laissa en contrepartie des troupes de seconde zone d'une qualité franchement mauvaise et le résultat fut désastreux quand Ludendorff eut usé le tranchant de son arme sans espoir de pouvoir le refaire. Côté français, Foch refusa d'adopter une telle approche et préféra renvoyer toute l'armée par roulement à l'instruction.

_________________
Qui contrôle le passé contrôle l'avenir.
George Orwell


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Message Publié : 16 Avr 2007 5:39 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 14 Avr 2005 20:03
Message(s) : 1649
Localisation : Tournai
Citer :
L'infanterie Française réussit à conquérir des positions assez fortes. Ensuite, c'est l'intervention des chars pour conquérir le reste des positions


Est ce bien logique cette procédure ?

Pourquoi les chars n'ont-ils pas ouverts la marche ou accompagné l'infanterie de 1° Ligne ?

Est ce du à des raisons techniques ou une mauvaise utilisation du matériel ?

Merci .

_________________
A Berthold le Noir,
Et Hiram Maxim ,

L'Humanité reconnaissante !


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Message Publié : 17 Avr 2007 13:37 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 23 Mai 2002 23:54
Message(s) : 601
Localisation : N France / Haute-Normandie / Seine-Maritime / Rouen
Bonjour,

L'ouvrage "la guerre des chars" nous informe peu la dessus mais nous donne tout de même une idée de la réponse. Il nous explique que le terrain ayant été bouleversé pendant trois ans d'intenses combats, le commandement décida que l'infanterie donnerait en premier pour ouvrir le passage aux chars.

Je pense que l'auteur veut faire comprendre que le terrain avait été tellement bouleversé que même les fameux chars légers FT17 ne pouvaient avancer sérieusement. L'infanterie devait alors conquérir seule la première ligne de réseaux. On peut supposer que suite à la conquête de cette première ligne, les sapeurs ont travaillé toute la nuit en terrain conquis pour permettre aux blindés d'intervenir dans les futures attaques sur la seconde ligne. L'infanterie aurait alors "ouvert le passage" si l'on peut dire.


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Message Publié : 19 Avr 2007 11:06 
J'ai un vieux bouquin de 1920 qui donne une précision du 75mm de 1%, soit 50m pour un tir à 5000m.

Un tube usé donne une précision de 2 à 3%.

Ce ne sont pas des données officielles mais une bonne approche, selon l'auteur.

Il signale également que la mauvaise qualité des poudres (en 1916, au moins), donne de fortes disparités entre obus. L'utilisation d'un même lot pour le réglage et le tir devenant nécessaire, et s'avérant difficile.

Il signale également que le 75mm est un calibre inadapté à la guerre de tranchées: prévu pour une armée mobile non protégée, les 700g d'explosif qu'il contient sont insuffisants pour bouleverser la tranchée. Un coup direct est efficace sur 4 à 5m, mais un tir sur le parapet ne l'est pas. La solution consiste à utiliser de plus gros calibres, ou des mortiers de tranchée.

Pour finir sur l'envoi de l'infanterie avant les chars, il faut prendre en compte également que la première ligne de défense est aussi la plus amoindrie avant l'assaut: proche des lignes de départ, elle est bien reconnue et surveillée par l'artillerie, qui tire de plus près. Elle est très bouleversée, alors que les lignes suivantes le sont moins ou pas du tout, car à la limite ou hors de portée de l'artillerie "classique" ou de tranchée.

Contrairement à ce que l'on peut croire, avant l'utilisation des chars, la première ligne est relativement facilement prise. Ce sont les lignes suivantes qui stoppent l'attaque. L'artillerie qui doit se redéployer plus en avant pour soutenir l'assaut ralentit le mouvement, l'infanterie ne pouvant attaquer des lignes quasi intactes sans des pertes énormes. L'ennemi à alors le temps de renforcer ses positions.


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