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Evidement on a pas présenté les choses "ainsi" .
Mais tout quiconque voulait bien réfléchir ne pouvait arriver qu'à cette conclusion ...
A condition d'être extralucide.
Si vous voulez comprendre l'état d'esprit juste après la fin de la guerre, il existe quelques ouvrages de Genevoix comme "Jeanne Robelin" ou "La Joie".
Il se résume en : nous avons payé cher, mais nous avons repris le morceau amputé de notre pays, et nous allons réduire l'Allemagne à un état tel que la guerre ne reviendra plus jamais.
A partir du moment où vous considérez que tout un chacun imaginait remettre ça dans vingt ans, évidemment, il y aurait eu explosion.
Mais on s'attendait à avoir terminé et remporté la Der des Der, et donc, là, ça en valait la peine.
Il faudrait du recul pour comprendre que cela ne la valait pas.
Quant à l'explosion, certains l'espéraient. Les soldats entendaient fermement se faire entendre et que, selon la formule consacrée, "les gros ne les auraient plus". Mais chacun est rapidement retourné à sa terre, ses problèmes, et a défendu son bout de gras individuellement. Avoir combattu ne faisait pas de l'homme un bon politique et les anciens combattants ne changèrent pas l'ordre des choses, des rapports entre les peuples, les classes, les hommes comme ils en avaient rêvé.
Et la suite vous la connaissez.
Mais il n'y avait pas de vingt heures et surtout on ne connaissait pas la suite.