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Message Publié : 31 Oct 2007 12:50 
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Polybe
Polybe

Inscription : 16 Nov 2006 12:55
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on doit bien constater leur caractère très bref et sporadique


Je pense que ces caractéristiques sont surtout dues à la répression par la hiérarchie de telles fraternisations.

Pour faire court, il existe une maxime qui dit à peu près ceci: la guerre est initiée par des gens qui se connaissent mais ne se combattent pas et qui commandent à des gens qui ne se connaissent pas, de s'entretuer.


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Message Publié : 31 Oct 2007 13:47 
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Eginhard
Eginhard
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Inscription : 30 Juil 2007 13:17
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Localisation : Var
Je ne partage pas ce point de vue. Encore une fois, les officiers seraient responsables de tous les maux de la guerre. Ils auraient envoyé (de gré ou de force) des hommes au combat qui ne demandaient qu'à passer un bon moment avec l'ennemi.

Je ne nie ni les fusillés pour l'exemple, ni les farternisations. Mais ces phénomènes ne peuvent pas permettre de réinterpréter toute la guerre. Selon un courant historiographique, les hommes auraient été au combat avec un fusil dans le dos. C'est peut-être vrai pour une certaine période mais pas pour toute la guerre.

Pourquoi les phénomènes de fraternisation ont été sporadiques? Quand dans une escouade de 25 hommes, certains de vos amis (qui deviennent peu à peu votre famille) tombent sous les balles ennemies, je pense que la seule envie qu'ont les autres c'est d'en découdre avec l'adversaire et non d'aller faire une partie de foot avec ce dernier.

_________________
"Si, dans la pratique démocratique anglaise, l’opposition, selon un mot admirable, remplit un service public, dans les États totalitaires, l’opposition devient crime ", Raymond ARON.


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Message Publié : 02 Nov 2007 12:50 
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Polybe
Polybe

Inscription : 16 Nov 2006 12:55
Message(s) : 80
Je ne visais pas les officiers, qui dans les premiers échelon de la hiérarchie étaient soumis aux mêmes dangers que la troupe mais les politiciens au plus haut niveau. C'est le pouvoir politique qui déclare la guerre et fixe les buts de cette guerre, donc qui définit la stratégie à suivre ("la guerre est la poursuite de la politique par d'autres moyens").

Vous avez raison, la fraternisation ne peut pas survenir pendant une période de combats (intenses); la première condition pour qu'elle survienne dans la guerre des tranchées, est une période de calme. Comme les accalmies n'étaient pas la règle, les fraternisations ne pouvaient être que sporadiques.


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Message Publié : 02 Nov 2007 12:59 
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Marc Bloch
Marc Bloch
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Inscription : 09 Août 2006 6:30
Message(s) : 4160
Localisation : Allemagne
Ne pensez vous pas que ces histoires de fraternisations- qui ont très peu existé au vu des témoignages fiables- ont été montées en épingle par l'humanitarisme larmoyant d'aujourd'hui ? Quitte à en rajouter une louche :!:

_________________
" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "


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Message Publié : 02 Nov 2007 18:19 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 16 Oct 2007 19:54
Message(s) : 27
Non je ne pense pas. Dès 1914 il y a eu de tel scène, il est vrai à Noël, mais bon.
de la revue anglaise 'the Graphic' :
Image

Lettre écrite par un collaborateur de la République de l'Isère

Citer :
Front Nord, 26 décembre 1914. - Je vous ai laissé, hier soir, vers minuit, car j'avais été invité à un plantureux réveillon par des sous-officiers d'infanterie. Jusqu'à a heures du matin, nous avons fait bombance et chanté autour d'une longue table dressée dans une chambre de chauffe, salle souterraine de 7 à 8 mètres de long sur 2 de large, creusée dans l'épaisse couche de terre glaise et couverte au moyen d'énormes madriers, de portes, de volets, de fagots, de paille et de terre. A minuit presque simultanément, comme si l'on, se fût accorde sur l'heure, une pièce de ma batterie et une pièce allemande ont tiré douze coups.

Du côté de S..., à 800 mètres au nord de mon poste, un quinquagénaire grisonnant, engagé pour la durée de la guerre, est allé planter un immense drapeau tricolore dans les réseaux de fils de fer allemands. Il n'a pas essuyé un seul coup de mauser, car les Boches faisaient, paraît-il, une ripaille effrénée et ne s'inquiétaient pas des Français.

Un adjudant nouvellement promu et un patrouilleur audacieux ont planté près du drapeau un superbe pin orné de rosés en papier: ils ont pris soin d'adapter au tronc de cet arbre de noël singulier un fil de fer aboutissant à un grelot dans une tranchée française. Si quelque Boche prend l'idée d'arracher le sapin, il fera bien de prendre certaines mesures de prudence!

À F..., toujours près d'ici, nos fantassins se sont montrés beaucoup moins machiavéliques; hier matin, l'un d'eux a brandi un drapeau blanc au-dessus de la tranchée; les Boches ont répondu de la même manière. Comme les tranchées sont à 80 mètres les unes des autres, un dialogue s'est établi en français. Il a été convenu que de chaque côté cinq hommes sortiraient de la tranchée et se rencontreraient en avant du réseau de fils de fer français.

Les Boches sont sortis les premiers. Les dix hommes se sont serré la main et ont échangé du chocolat contre des cigarettes. Sous les regards curieux de leurs camarades restés dans les tranchées, ils ont conversé quelques instants; de part et d'autre on tenait à fêter la Noël en toute tranquillité; d'un commun accord il a été décidé que l'on ferait trêve de coups de fusil pendant quelques jours. Au cas où, sur l'ordre des officiers ou par suite d'une relève des contractants, l'un des deux camps voudrait rompre la trêve, un coup de fusil devrait être tiré en l'air.

Depuis hier, le pacte a été fidèlement observé; ce matin une nouvelle rencontre a eu lieu entre les deux tranchées; les Allemands ont apporté aux Français deux bouteilles de Champagne d'excellente marque. Le notaire et le médecin de F... devaient avoir des caves bien garnies.

H. A. P.

République de l'Isère. 6 janv. 1915


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Message Publié : 02 Nov 2007 18:36 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 29 Oct 2006 23:34
Message(s) : 588
C'est pour cela que je dis que c'est à la mode aujourd'hui + puisqu'on en parle pas c'est donc tabou, caché...
Et puis je crois aussi que les sujets s'épuissant sur la 1GM on monte en épingle des éléments mineurs

_________________
le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder (Oscar Wilde)


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Message Publié : 02 Nov 2007 19:02 
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Eginhard
Eginhard
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Inscription : 30 Juil 2007 13:17
Message(s) : 771
Localisation : Var
100% d'accord avec vous Escalibure et Faget.

J'avais assisté à une conférence de Frédéric Rousseau au cours de laquelle il expliquait que toute l'historiographie "dominante" (je reprends ses termes) de Pierre Renouvin à Stéphane Audoin-Rouzeau avait occulté ces phénomènes car cela aurait desservi leur interprétation générale de la guerre.

Ces phénomène n'ont jamais été occultés, ils ont seulement été considérés comme ce qu'ils étaient: des phénomènes secondaires.

Faget a écrit :
Ne pensez vous pas que ces histoires de fraternisations-qui ont très peu existé au des témoignages fiables-ont été montées en épingle par l'humanitarisme larmoyant d'aujourd'hui?


Vous avez très certainement raison. Ce qui est plus grave c'est qu'un courant historiographique se sert de cela pour torpiller tout ce qui a été construit par les plus grands historiens de la Grande Guerre depuis les années 1920.

_________________
"Si, dans la pratique démocratique anglaise, l’opposition, selon un mot admirable, remplit un service public, dans les États totalitaires, l’opposition devient crime ", Raymond ARON.


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