Guy Pedroncini reste selon moi un des plus grands historiens de la Grande Guerre. Vous avez parlé de sa précision, sa thèse est un modèle du genre. Certains historiens utilisent parfois, de plus en en plus rarement certes, l'adjectif de "pedronciniesque" pour souligner la précision d'une thèse. Maintenant, il y a un problème chez cet historien, c'est Pétain bien sûr. Ses travaux sur les mutineries l'ont amené à s'intéresser au général. Peu à peu, il a pris son parti et cela se ressent clairement dans ses écrits. Antoine Prost parle même d'apologie. Pedroncini devait finir sa biographie de Pétain pour la période après 1940, mais il n'a pas eu le temps, et probablement pas l'envie non plus. A travers son Pétain d'avant 1940, il réhabilite clairement le maréchal de Vichy. Nous voyons ici toute la complexité de la biographie, car Pedroncini est un très grand historien, un modèle même de rigueur, pourtant (tout comme de Felice avec Mussolini) il perd son objectivité en étudiant un homme et ses actions.
_________________ "Si, dans la pratique démocratique anglaise, l’opposition, selon un mot admirable, remplit un service public, dans les États totalitaires, l’opposition devient crime ", Raymond ARON.
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