Bonjour,
Ma femme écrivant un roman sur cette période, j'aimerais savoir s'il était possible que des Français puissent continuer à vivre à Vienne en Autriche-Hongrie voire à s'y installer après la &début de la guerre en 1914? A première vue, ça me semble difficile, mais il y a peut-être des cas particuliers (sans tomber dans la diplomatie)?...
Merci pour vos réponses.

Il devait certainement y avoir des françaises mariées à des sujets austro-hongrois et qui ont préféré passer la guerre auprès de leur belle famille et de leurs enfants à Vienne plutôt que de revenir en France.

On peut imaginer 3 cas :
- dans la haute société des jeunes femmes ayant rencontré des nobles austro-hongrois à Paris (par exemple lors d'un bal à l'ambassade d'Autriche sise hôtel de Matignon rue de Varenne ... chez M Fillon aujourd'hui) - lisez Braises de Sandor Marai (qui raconte le mariage d'une jeune fille de bonne famille française avec un magnat hongrois vers 1900)
- dans la "moyenne" société des jeunes femmes issues de familles de bourgeois exportateurs de produits français (cognac, bordeaux, champagne...) et qui auraient épouser les fils des relations commercialse de leur famille
- et ne pas oublier les preceptrices et autres lectrices qui après leur bachot seraient venus à Vienne enseigner le français et auraient alors rencontrer l'âme soeur ...

Pour des hommes ça devait être impossibles : ils furent pour la plupart mobilisés par l'armée française, vraisemblablement expulsés par les autorités autrichiennes

en fait sur l'expulsion des ressortissants d'une puissance ennemie je ne suis pas convaincu qu'un état de guerre entraine obligatoirement cette conséquence (?)
par contre comme pendant la 2nde Guerre il y'a eu des camps de regroupement, je ne sais pas si ce fut le cas aussi en Autriche-Hongrie et de toute façon cette mesure ne concerne sans doute pas tous les civils immigrés ou éxilés quand bien même ils ont le passeport d'un Etat en guerre...

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"A moi Auvergne"

En France, les ressortissants allemands et austro-hongrois (masculins d'âge mobilisable) ont été expulsés dès la déclaration de guerre. Certains ont ils été internés ? peut-être ceux qui étaient trop âgés pour être mobilisés et auraient pu faire de l'espionnage. Aucune mesure n'était prise semble-t-il contre les épouses étrangères.

En tout cas les biens appartenant aux sujets des Etats ennemis ont été séquestrés jusqu'en 1918 (voire 19).

Si vous lisez le journal de guerre de la princesse Blucher qui était anglaise mariée à un prince prussien (comme son nom l'indique !), vous verrez qu'à partir de septembre 14 on n etrouvait plus à Berlin que des hommes neutres d'âge mobilisables : les allemands étaient mobilisés, les ennemis expulsés- les ressortissants américains furent expulsés en avril 1917 lors de la déclaration de guerre.

En fait j'ai des doutes car aussi tard qu'en 1917 on trouve encore des Austro-Hongrois à interner qui étaient dans la région,

à ce sujet

Dès le 20 mars 1914 le gouvernement français a élaboré le plan qui doit être appliqué à l’égard de chaque étranger lors de la mobilisation : autorisation de quitter la France sous les 24 heures (jusqu’à la fin du 1er jour de la mobilisation), ceux qui restent en France devant évacuer la zone de guerre supposée (départements frontaliers : pour l’essentiel, Nord et Est) ; par la suite chacun d’eux doit avoir un permis de séjour et un laissez-passez pour ses déplacements. En ce qui concerne plus particulièrement les Austro-allemands, une fois écoulé le délai d’un jour pendant lequel ils sont libres de quitter la France, ceux qui résidaient dans le nord-est, le sud-est et dans le périmètre du camp retranché de Paris, devaient être évacués puis transportés dans l’ouest du pays où ils seraient regroupés en plusieurs centres. Ce plan est appliqué à la lettre, mais les difficultés de surveillance des Austro-allemands résidant hors des zones précédemment citées ont fait que tous, quelle que soit leur résidence, furent considérés comme indésirables et internés dans une cinquantaine de dépôts, après avoir parfois séjourné temporairement dans les établissements pénitentiaires
http://www.joseph-wresinski.org/Les-cam ... rance.html

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"A moi Auvergne"

merci Loic pour ces détails que j'ignorais.

Cela dit je vous recommande à nouveau la lecture du journal de la princesse Blucher : certes elle est anglaise à Berlin et pas française à Vienne - mais son texte fourmille de détails et pourrait vous donner à votre épouse l'idée de quelques situations personnelles...

Merci a vous deux pour votre contribution.