3 à 4% (Emmanuelle Loyer, Pascale Goetschel) des soldats français, en 1914, étaient analphabètes ou illettrés, ce qui nous informe sur les progrès de l'alphabétisation en France à la Belle Époque. Cependant, quand, comment et où ce taux d'alphabétisation des conscrits a-t-il été calculé ?

Merci.

Chaque fiche de registre matriculaire de conscrit comporte une case "Degré d'instruction" accompagnée d'un chiffre (mais je ne connais pas les catégories), remplie au moment du recrutement.

Le taux était calculé avant même la création de la fiche matricule, lors de la mise en place des conseils de révision des conscrits. On donnait un chiffre seymbolisait le degré d'instruction. Voici leurs significations (sources : forum 14-18)

Degré 0 : ne sait ni lire ni écrire
Degré 1 : sait lire seulement
Degré 2 : sait lire et écrire
Degré 3 : possède une instruction primaire plus développée
Degré 4 : a obtenu le brevet de l'enseignement primaire
Degré 5 : bachelier, licencié, etc. (avec indication de diplôme)
Degré X : dont on n'a pas pu vérifier l'instruction

Par expérience des registres pour la guerre de 14-18, on trouve relativement peu de 0, la majorité reste à 1-2.

En outre les registres contiennent souvent des infos intéressantes, comme la maîtrise de notions musicales, savoir monter à cheval, conduire une voiture ou même savoir faire du vélo.

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"Il n'y a point de place faible, là où il y a des gens de coeur." Pierre du Terrail

"Qui est le numéro 1 ?
Vous, Numéro 6. " Le Prisonnier

Merci à vous deux pour ces précisions. Leur alphabétisation a-t-elle donc été calculée avant la mobilisation générale ou après ?

Avant, pendant les 3 jours. Il y a de nombreuses études sur les carnets de conscriptions qui regroupent toutes ces données pour des classes entières.

Notre taux d'alphabétisation officiel actuel est de 99% et nous classe à la 40ème place au niveau mondial : http://www.indexmundi.com/g/r.aspx?v=39&l=fr

Le taux d'illettrisme est plus élevé. Il a été d'environ 12% au début des années 2000 et serait redescendu aux environs de 7%. Il est très variable en fonction des populations. Il atteindrait 40% dans les prisons d'arrêts. J'avais lu une étude sur la question, mais je ne l'ai pas retrouvée pour l'instant.

Pendant longtemps, l'armée française à lutté pour l'alphabétisation des conscrits et contre l'illettrisme. Il y avait des cours de français donnés dans de nombreuses unités et on incitait les conscrits à y participer.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie

Merci Polycarpe de nous fournir le descriptif de ces catégories !
Pour avoir compulsé des matricules de Saône-et-Loire, je me souviens qu'on trouve une majorité de 2.

Pas de problème. Moi-même après avoir fait des recherches familiales, j'étais tombé sur ce problèmet j'avais posé la question sur le forum 14-18.

J'ai remarqué que les qualités les plus répandues sont notamment les notions de musiques et la maîtrise de chevaux.

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"Qui est le numéro 1 ?
Vous, Numéro 6. " Le Prisonnier

En 1986 ,au cours des 3 jours, les illettrés étaient repérés et les dossiers annotés.
Aussitôt après les formalités d'incorporation ,nous avons eu droit à une dictée .
Sans être le dictée de Mérimé ou de Pivot , elle a permis de faire apparaitre illettrisme d'un appelé et la faiblesse de plusieurs autres.
Il ont eu droit durant l'année passée sous le drapeaux à deux cours de 1h30 par semaine avec un professeur de français .




Afin d'approfondir le sujet :Existe t'il des statistiques de réussite au
Certificat d'Etude Primaire pour la même époque ?

61 % de réussite en 1920.

http://www.sauv.net/dep96.php

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Parler des "3 jours" est absurde. Ces derniers avaient été crées à la fin des années 40 ou au début des années 50. Avant celà, il n'existait que le conseil de révision.

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "

Merci .
39 % n'avait pas le niveau permettant d'obtenir le CEP, peut on penser à une faiblesse dans la lecture et l'écriture dans une grande partie de la population?

Certes, mais il faut voir les critères éliminatoires comme le nombre de fautes d'orthographe. Encore en 1971, année où j'ai passé le BEPC, cinq fautes étaient éliminatoires.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Et le certificat d'études n'était pas limité à des épreuves de français.

En revanche, si j'ai bien compris ce qui m'a été raconté, le taux de 61% n'est pas non plus représentatif de la population capable de décrocher le certif : il est surestimé car les instituteurs, voulant obtenir un bon taux pour leur classe, ne présentaient pas "au certif" les élèves qui n'envisageaient aucune poursuite d'études s'ils leur paraissaient avoir trop peu de chances de succès.

La lecture de la correspondance des poilus est à coup sûr un indicateur des plus fiables :
-déjà par le vocabulaire employé, témoignant du niveau de culture
-par la lisibilité simple. Un exemple pour être concret : il m'est arrivé de lire des lettres de mon bisaïeul auxquelles je ne comprenais rien. La seule manière de comprendre était en réalité de lire à haute voix. L'écriture s'attachait davantage à du phonétique qu'autre chose. Mon autre bisaïeul a une écriture modèle des écoles IIIème république, légèrement inclinés, toutes les lettres bien bouclées, etc...

Des indicateurs somme toute....
Hélas il ne me semble pas que cela est fait l'objet de statistiques.

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"Qui est le numéro 1 ?
Vous, Numéro 6. " Le Prisonnier

Je n'ai pas de références, mais ça m'étonnerait quand même qu'une telle masse d'information n'ait jamais été exploitée...