Si on évite de demander pardon pour ce genre de choses, c'est sans doute qu'il faudrait aussi, dans la foulée, demander pardon pour la débâcle de 40, pour les conscrits d'Algérie, pour les sacrifiés de Dien Bien Phu, pour les blessés de mai 68, pour les femmes depuis 20 siècles, pour les Communards (et quelques Versaillais aussi), pour les Vendéens, pour les Parisiens sous la Convention montagnarde, pour les invalides de toutes les guerres menées par la France (ou presque-France) depuis un millénaire, pour les malades qu'on a pas pu soigner avant l'invention de tel ou tel vaccin, pour les accidentés de la route, pour les croisés morts sur les chemins de Palestine, pour les victimes de l'Inquisition (sorcières, hérétiques, vieux, chats, chiens, et même oiseaux), pour Jeanne d'Arc qu'on a trahi en la refilant aux Anglais, pour les nobles auxquels on a arraché les privilèges en 1789, pour les prêtres déchristianisés, pour tous ces pauvres diables d'esclaves qu'on a arraché à leur terre et envoyé dans le Nouveau Monde, pour les victimes des barricades de 1830 ou 1848, pour les victimes des miliciens français de 42 à 44, pour les cathares, tiens, c'est pas mal les Cathares, envoyés au bûcher par les autorités françaises en 1244 (il me semble).
Et pour tant d'autres en vérité. La liste est longue des victimes auxquelles on pourrait demander pardon.
Alors pourquoi les Poilus de 14, hein ? Pourquoi pas toutes ces victimes qui ont contribué par le sang versé, volontairement ou non, à la construction de la Nation française ?
Oui, pourquoi tiens ? Est-ce qu'un des généraux qui a envoyé les poilus à l’abattoir est encore vivant pour pouvoir demander pardon ?
Pitié, cessons avec ces mémoires larmoyantes. C'est usant. Et parfaitement inutile.
_________________ "Le génie mériterait les chaînes s'il favorisait les crimes des tyrans"
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