La neutralité de l’Espagne s’impose d’abord car le pays est militairement faible. Mais surtout, il est secoué par de très nombreux tiraillements internes, avec une crise suite à sa perte d’influence sur le plan international, une évolution difficile vers la modernité et des tensions sociales. Le pays espère que le conflit lui permettra de retrouver une place sur la scène internationale. On le voit via des activités charitables ou un projet de conférence de paix. De plus, l’Espagne n’a pas les moyens d’entrer en guerre, et surtout avec qui ? Elle essaie alors de récupérer sur le plan diplomatique ce qu’elle ne peut obtenir par les armes. Les belligérants courtisent en effet l’Espagne, comme tous les autres pays neutres, mais ils cherchent surtout à éviter qu’elle ne rejoigne le camp ennemi. Tout le monde espère donc qu’elle reste neutre. L’Allemagne surtout craint une entrée en guerre contre elle, et essaie de nuire aux intérêts de l’entente dans la région. Cela conduit d’ailleurs à une polarisation partielle du pays, avec les pro-Entente et les germanophiles, le clash allant même entre le gouvernement de Romanones (pas sûr de l’orthographe) et le roi. La monarchie ayant même, selon un historien espagnol, capitulé face aux Allemands alors qu’une partie du pays est en faveur de l’Entente.
Quand je commence mon message en disant que la neutralité s’impose, je vais peut-être un peu vite en besogne. Car il y a bien eu un débat sur la pertinence ou non de la neutralité, cette posture ne caractérisant pas vraiment sa politique étrangère. Mais il faut surtout retenir que ce choix découle tant de sa faiblesse en tant que puissance, que des tensions internes.
_________________ Comme disaient les Kennedy, "faut pas se laisser abattre"
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