JARDIN DAVID a écrit :
Pour répondre à Raguse :
Pas certain qu'un tel fil soit utile, mais, pour conclure, je préfère souligner l'importance des nuances au sein des différents autonomismes. Les réduire à K ROOS est dangereux d'autant que les financements d'outre Rhin sont antérieurs à l'arrivée des nazis au pouvoir. Je referme la parenthèse.
JD
Nous sommes bien d'accord. La faction à laquelle appartenait Roos est restée marginale même au pires moments de la crise déclenchée par Herriot en 1924. F-G Dreyfus distingue séparatistes, autonomistes et régionalistes.
Les premiers, avec Roos ainsi que Ersnt passé en Allemagne dès 1918, veulent le retour de l'Alsace-Lorraine au sein du Reich (peut-on d'ailleurs encore employer le terme de Reich au temps de la république de Weimar?). Ils peu nombreux et, sauf erreur de ma part, il n'y a pas eu de parlementaire se réclamant de cette mouvance quoique celle-ci obtienne une large audience par le canal de la revue
Zukunft. Peut également être rangée parmi les séparatistes une fraction communiste dissidente qui revendique pour les Alsaciens-Lorrains le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
Les deuxièmes, un peu plus nombreux que les premiers, rêvent d'un Etat Rhénan indépendant. En attendant, ils souhaitent une très large autonomie de l'Alsace-Lorraine qui aurait fait de la France un Etat fédéral, ce qui toutefois, dans la République une et indivisible, relève encore de l'utopie. Je ne crois pas qu'ils aient jamais été représentés au parlement.
Les troisièmes regroupent la grande majorité des Alsaciens. Ils veulent préserver les particularismes régionaux, essentiellement le statut scolaire (la loi Falloux alors encore en vigueur), le statut des cultes hérité du Premier Empire, qui perdure encore aujourd'hui, ainsi que le bilinguisme. Ils ont eu gain de cause en ce qui concerne les cultes. Je ne crois pas que le bilinguisme ait été officiellement accepté mais les administrations ont cependant fait preuve de pragmatisme. Je me souviens que, vers 1970 encore, certains formulaires étaient rédigés en deux langues.