Mon grand-père,
Pierre Gortchakoff, jeune russe, né à Irkoutsk, en 1897, puis habitant à
Stretensk, dans le district de Transbaïkalie, près de la frontière mongole, a été mobilisé en 1916, pour intégrer, en février 1917, la 2eme brigade d'artillerie sibérienne, commandée par le général
Mikhaïl Dietrichs. Cette brigade fut envoyé sur le front d'Orient, à Salonique, après un long périple passant par
Arkhangelsk,
Brest,
Lyon,
Orange,
Marseille et
Toulon, sur le croiseur auxiliaire français
Lorraine.
A
Toulon, il a embarqué sur le paquebot grec
Constantin, direction
Salonique, via
Bône et
Bizerte, et il narre, dans son
Journal, qu'un sous-marin les a pisté.
17 août 1917, arrivée à
Salonique, où il trouva la ville sale et chère. Montée sur le front, vers
Florina, dans la région de
Pogdarec. Les conditions sont difficiles, et mon grand-père tombe malade, le paludisme.
Dans son livre les "
Poilus d'Orient", rare livre sur ce front,
Pierre Miquel évoque l'insalubrité du climat et le ravitaillement erratique, qui provoqueront des ravages chez les soldats, le scorbut et le paludisme faisant plus de pertes que les combats proprement dits !
Puis, la révolution d'octobre arrive, et la nouvelle URSS fit la paix avec les Empires Centraux. Les deux brigades russes d'Orient sont désarmés, et le choix laissé aux fantassins est ou :
- de retourner en Russie.
- de combattre pour les alliés.
- de travailler pour les alliés.
Après avoir choisi de retourner en
Russie, mon grand-père se décida pour intégrer un bataillon de marche de la Légion Etrangère, le 13 juin 1918,
qui ira s'entraîner, en juillet, dans un camp près de
Paris, avant que son bataillon soit intégré dans la 1ere division marocaine,
http://fr.wikipedia.org/wiki/Division_marocaine.
qui ira combattre en
Lorraine. Le 11 novembre 1918, alors que l'armistice est signé, mon grand-père est en permission, à Nice. Il sera libéré en février 1919 et échouera à Marseille, certainement car, voulant rentrer dans son pays, il voulait prendre la ligne Marseille-Constantinople. Mais il ne retournera jamais dans sa Sibérie natale, et fera souche à l'
Estaque, en se mariant à une italienne,
Irène Grisendi, dont les deux soeurs,
Marie et
Victorine, se marieront avec 2 russes, amis de mon grand-père.
Mais ceci est une autre histoire.
http://tietie007.over-blog.com/article-pierre-gortchakoff-d-irkoutsk-a-l-estaque-48394459.html