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 Sujet du message : L'écrasement de la Roumanie
Message Publié : 12 Juin 2005 20:26 
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Polybe
Polybe
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Introduction

Quels types de liens peuvent s'établir entre la notion d'opportunisme et celle de la guerre ? Les théâtres d'opérations de la Première Guerre Mondiale découlèrent bien souvent de la soif des grandes puissances d'envahir leur voisin pour des questions d'ordre national, économique et impérialiste. Dans ce cadre-ci, il est donc normal de justifier ses buts de guerre. En 1916, la situation générale en Europe en était à un point où tous les fronts stagnaient et rien de bon ne semblait pointer à l'horizon. Cependant, des États comme la Roumanie percevaient l'opportunité de faire la guerre afin de combler, entre autres, de vieux intérêts nationaux. Les Balkans, là où la guerre avait débuté, allaient à nouveau faire parler d'eux par l'intervention de la Roumanie aux côtés des Alliés. Ce pays possède une histoire politico-militaire remplie de soubresauts. L'article présent vise à proposer une interprétation de l'histoire roumaine dans la Grande Guerre.



La société roumaine d'avant-guerre

Avant son entrée dans la guerre en 1916, la Roumanie était, comparativement aux autres pays balkaniques, un État profondément ancré dans une économie de type agrarienne. Sa population de 1914 se chiffrait à 7.230.418 habitants et se répartissait sur une surface de 131.153 kilomètres carrés (1). Sur le plan économique, la Roumanie connaissait une hausse importante de son potentiel de production. En 1915, la Roumanie était le cinquième producteur de pétrole de la planète.

Au point de vue politique, le roi Charles ne doutait nullement de la capacité de son pays d'acquérir un jour le statut de puissance industrielle et militaire. D'ailleurs Charles voulait préserver et renforcer le statut politique d'une Roumanie indépendante. Son second objectif visait l'unification complète des territoires historiquement roumains. Pour accomplir ces deux visées, le pays devait se doter d'une armée adéquate et d'une économie capable de supporter un éventuel conflit. Aux yeux des voisins de la Roumanie, cela pouvait paraître agressif, mais il faut noter la situation géopolitique du pays, afin de saisir les enjeux qui le concernaient. L'opinion publique savait que le pays était pris entre deux grandes puissances (l'Autriche-Hongrie et la Russie) et que d'anciens traités d'alliances et de "liens du sang" plaçaient la Roumanie dans une situation délicate. Tout comme ailleurs, la guerre planait comme une "épée de Damoclès" sur la tête des Roumains.



Le potentiel militaire roumain (1900-1914)

Les années 1900-1914 témoignent d'un stade important dans le développement du potentiel militaire de la Roumanie. Ces années voient également émerger une série de questionnements comme celui de la capacité de l'armée à faire la guerre et de l'industrie pour soutenir ce processus. Au-delà des préoccupations matérielles, les pouvoirs politique et législatif roumains voulaient faire du pays un État militairement solide. Entre 1900 et 1914, trois éléments pouvaient nuire à la Roumanie sur le plan militaire. Ces éléments sont :

la nature pacifiste d'un gouvernement voulant éviter la guerre,
l'insuffisance des ressources économiques,
la signature d'une alliance conclue avec les Puissances centrales dans les années 1880.
Ces contraintes n'empêchèrent cependant pas l'armée roumaine de se moderniser quelque peu. L'année 1908 est celle de l'application de la loi sur le changement du système de défense nationale. Cette législation comportait trois phases modifiant les composantes de l'armée. On décida, dans un premier temps, de combiner l'armée d'active et de réserve en un corps formant l'armée dite "opérationnelle". La seconde étape était l'organisation des milices, afin que celles-ci supportent l'armée opérationnelle en cas de mobilisation. Enfin, une armée territoriale assurerait la défense unique du territoire (2). La loi de 1908 fut amendée à trois reprises (en 1911, 1911 et 1913), mais elle conserva toujours son contenu essentiel. Ces changements législatifs contribuèrent à augmenter sensiblement le potentiel de l'armée roumaine.

Dans son budget, le Ministère de la Guerre investissait une somme de 81,6 millions de lei pour l'année fiscale de 1913-1914. L'année suivante, ce chiffre, selon les amendements à la loi de 1908, passait à 97,8 millions de lei ! À tous ces chiffres, le Ministère devait ajouter la rondelette somme de deux crédits supplémentaires se montant respectivement à 107 et 196 millions de lei pour la seule année de 1914 ! (3) Le gouvernement courait-il à la banqueroute ? Ces montants indiquent relativement bien que la Roumanie se souciait de sa sécurité. En effet, cette coûteuse armée se divisait en cinq corps, comprenant 15 divisions (10 d'actives et 5 de réserve) et fournissant 630.000 hommes (dont 488.000 pour l'armée d'active) (4). Par rapport à la population roumaine de 1914, cette armée était très nombreuse. Certains chiffres affirment que la population mâle sous les drapeaux atteignait alors 15 %, alors que les grandes puissances comme la France et l'Allemagne avaient respectivement 3,2 % et 4,9 % (5). Est-ce que la Roumanie avait le choix d'entretenir une force si imposante pour sa population ? Non, sans doute, étant donné sa situation géopolitique.

Malgré une armée numériquement importante, certaines craintes planaient sur la capacité de celle-ci à lutter efficacement. D'abord, il faut se demander si le système militaire des Roumains, en temps de paix comme de guerre, correspondait aux capacités économiques du pays. Ensuite, il est impératif de se questionner afin de savoir si l'armée roumaine avait les capacités pour répondre aux buts politiques fixés par l'État, comme mentionné précédemment. Pour répondre à la première interrogation, la Roumanie pouvait produire son propre matériel de guerre, mais son économie était incapable de ravitailler une guerre de longue durée, surtout si les marchés extérieurs lui étaient fermés. Cette citation résume à sa façon le potentiel militaire de la Roumanie d'avant-guerre: "Rumanian industry by itself was capable of meeting only a small portion of the army's needs. For example, it could provide only two shells for every cannon and one cartridge for every rifle per day" (6).



La campagne de 1916

Depuis 1914, le roi Charles comme les politiciens libéraux et conservateurs suivaient avec anxiété la dégradation de la situation en Europe. On pensait au gouvernement, que la petite Serbie souhaitait la paix et qu'une guerre générale serait déclenchée si la Russie intervenait à ses côtés. En ce sens, le roi exerça une certaine pression sur l'Autriche-Hongrie et la Serbie afin que ceux-ci règlent leurs différents à l'amiable. Pourquoi ces efforts de la part de Charles ? La crainte de voir la guerre toucher son royaume. Outre ces questions de diplomatie, le roi et le petit groupe de germanophiles l'appuyant devaient affronter une opposition croissante, composée de conservateurs et de l'opinion publique favorables à l'intervention aux côtés de l'Entente. Les autorités souhaitaient donc respecter les engagements face aux Puissances Centrales, et de l'autre côté une majorité écrasante de la Nation souhaitant une guerre contre celles-ci. Que faire ? La neutralité semblait alors l'option la plus raisonnable. En 1915, le Premier Ministre roumain, Bratianu, était d'avis que la neutralité devait être maintenue suite aux échecs allemands sur le front français et devant l'incertitude politique dans son pays. Par ailleurs, Bratianu ne voulait pas engager la Roumanie dans une guerre pour laquelle elle n'avait même pas été consultée, selon les clauses de l'alliance de 1883.

C'est plutôt l'année 1916 qui fut déterminante dans le choix de la Roumanie d'entrée dans la bataille.

Afin d'encourager les Roumains à se joindre au conflit, les Alliés leur avaient offert la Bucovine et la région de la Transylvannie (incluant Banat) comme gage territorial. Ces régions contenaient d'importantes populations roumaines. Devant ces offres alléchantes, suite à la victoire des Russes en Galicie (juin-juillet 1916) et nantie de l'appui massif de l'opinion publique, la Roumanie déclara la guerre à l'Autriche-Hongrie le 27 août. Le fait accompli, les Alliés promettaient une aide à la Roumanie répartie en cinq points :

Des actions énergiques et sans délai des Russes dans les Carpates.
L'envoi immédiat, de la part de la Russie, de deux divisions d'infanterie et une division de cavalerie en Dobroudja.
Le soutien de la flotte russe en Mer Noire.
L'acheminement quotidien de 300 tonnes de munitions venant de Russie.
Une offensive immédiate des armées alliées de Salonique, sous les ordres du général Sarrail.
Donc, l'aide devait essentiellement venir de Russie. Du côté roumain, la campagne qui s'annonçait devait comporter diverses phases. Or, le haut commandement de l'armée hésitait entre deux plans de bataille :

Premièrement, une offensive vigoureuse contre la Bulgarie était proposée afin de prendre contact avec l'armée de Sarrail en Grèce. Ce plan, en prônant la défensive ailleurs sur le front, avait les avantages suivants : couper les communications allemandes avec la Turquie, éliminer la Bulgarie de la carte, régler les problèmes de ravitaillement de la Roumanie avec la Russie et, enfin, livrer une bataille sur un terrain facile pour les troupes.
Le second plan favorisait plutôt une puissante offensive en Transylvanie selon les modalités suivantes : une attaque réduisant de 160 kilomètres l'arc (en forme de "C" inversé) que formait le front, l'accès aux chemins de fer de Transylvanie, la jonction avec les Russes des Carpates, la prise des dépôts de blé austro-hongrois, la possession de la Transylvanie et la "délivrance" des populations roumaines qui constituaient une sorte de "seconde Alsace-Lorraine".
En choisissant le second plan, la Roumanie allait entreprendre une campagne dont nous connaissons les résultats : une défaite au bout de quatre mois, concrétisée par la prise de Bucarest le 6 décembre 1916. C'est une Roumanie mal préparée, mal soutenue et mal dirigée qui endura un calvaire. Certains spécialistes prétendent que la Roumanie aurait dû attaquer en juin et juillet au moment où les batailles de la Somme et de Galicie faisaient rage et affaiblissaient les rangs des Puissances Centrales. Lors de l'offensive roumaine, à la toute fin du mois d'août, l'offensive de Brussilov en Galicie s'était arrêtée, de même que celle des franco-britanniques sur la Somme. Ajoutons à ces arguments le fait que l'attaque en Transylvanie fut déclenchée plus sous la pression populaire qu'en fonction d'un plan sérieux. En outre, le manque total de coordination des forces roumaines fut l'une des causes directes de la défaite. De plus, la Roumanie ne disposait pas d'une économie suffisamment solide pour supporter une longue guerre.



Conclusion

En citant le lien effectué en introduction entre l'opportunisme et la guerre, il est difficile de conclure que la Roumanie fut un exemple type d'un pays désireux de sauter sur une occasion afin de prendre des territoires qu'il désirait depuis longtemps. Pourquoi ? Par le fait d'une cuisante défaite et de l'occupation militaire. Cependant, au-delà des faits militaires, la fin de la guerre et les traités de paix qui suivirent ont permis à la Roumanie de s'approprier des territoires dits "héréditaires". Donc, ce serait le contexte global de la Première Guerre Mondiale et non l'action militaire roumaine qui permet d'établir le lien entre "l'opportunisme manqué" des Roumains et la récolte des fruits d'une victoire finale. Les Roumains obtinrent ce qu'ils voulurent. Ce cas est unique, car ce qui s'avérait être une défaite se transforma finalement en victoire et en une expansion phénoménale du territoire. Malgré le lourd tribut payé (voire l'annexe ci-dessous), la Roumanie avait en fin de compte choisi la bonne occasion pour faire la guerre.



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"Je déclare ici solennellement que je signerai pas la paix avant que le dernier soldat ennemi n'ait quitté notre sol." Nicolas II, 1914.


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Message Publié : 12 Juin 2005 20:58 
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Eginhard
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Localisation : Pordic, Côtes d'Armor, Bretagne
Intéressant ! :D
Pourriez-vous nous donner les références de l'oeuvre où vous avez trouver ces informations ?
Merci d'avance... :wink:
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"Candida pro causa ense candido" Carl Gustav Emil Mannerheim, héros national finlandais (1867-1951)


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Message Publié : 12 Juin 2005 21:07 
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Polybe
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Inscription : 11 Juin 2005 11:44
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Localisation : Sud Ouest
Avec plaisir :P

Pour le texte :

http://www.grande-guerre.org

Et pour les cartes :

http://www.dean.usma.edu/history/web03/ ... 20home.htm

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"Je déclare ici solennellement que je signerai pas la paix avant que le dernier soldat ennemi n'ait quitté notre sol." Nicolas II, 1914.


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Message Publié : 09 Août 2005 14:43 
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Tite-Live
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Inscription : 09 Août 2005 12:49
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J'ai quelques doutes sur le sérieux et la pertinence de cette analyse. J'avais compris au contraire :

- que l'écrasement de l'armée Roumaine en 1916 était due à l'intervention de l'armée Allemande contre l'armée Roumaine, après que les Roumains aient battu l'armée Autrichienne. Dans ces conditions, la perte de Bucarest et le replis (en bon ordre...) de l'armée Roumaine dans le sud étaient à peu près inévitable. La question ici est plutôt pourquoi les Allemands ont fait l'erreur stratégique d'envoyer une armée importante (10 divisions!!!...) au fond de la Roumanie alors que l'absence de ces troupes en 17 sur le front de l'ouest, a apparemment fait la différence lors de la 2nde offensive de la Marne.

- que la statégie des Roumains dans la période était en partie inspirée par la Reine Marie, elle même petite fille de la reine Victoria et très au fait des finesse de la diplomatie du temps et/ou des subtilités internes de l'état Britannique.

- que les alliés avaient également mis à la disposition des Roumains une mission militaire comportant environs 3.000 officiers Français, commandée par le Général Henri Berthelot (ancien chef d'état major de Joffre et N°2 de l'armée Française en 1914...). Cette "Mission Militaire Française" a parfaitement réussi sa mission, puisqu'elle a pu aider les Roumains à former des cadres à l'européenne, ce qui a eu apparement un rôle crutial dans les succès initiaux contre les Autrichiens et afin d'éviter de changer les défaites tactiques ultérieures (inévitable après l'intervention de 10 divisions Allemande...) en déroute. Au vu des évènements de 1917, on peu considérer ce point comme crutial à ce moment de la guerre, et d'une importance stratégique sur la suite des évènements (2nde offensive de la Marne...).

A noter que, contrairement à la règle du genre, le général commandant la Mission Militaire Française et l'Ambassadeur de France (Comte de Sainte Aulaire...) ont collaboré sur le terrain d'une manière exemplaire et sans la moindre anicroche. De plus ils ont apparemment toujours gardé les meilleures relations avec le gouvernement Roumain et la Reine Marie, y compris au coeur de la tourmente. Henri Berthelot était apparemment un pur produit des promotions décidées par les radicaux dans l'armée, ce qui explique peut être en partie la mauvaise publicitée faite par les Français après 1920 aux évènements survenus sur ce théatre d'opération, contre toute vraissemblance et contre nos intérrets diplomatiques les plus évidents, y compris aujourd'hui.

En conclusion :
-dés avant 1914, les Roumains avaient des raisons légitimes de s'inquiéter pour leur survie en tant que pays. Ils rentrent dans le conflit "a reculons", apparement parce qu'ils ne veulent pas se solidariser avec l'agression Autrichienne contre la Serbie et parce qu'ils craignent eux-même d'ètre envahis par les Autrichiens s'ils ne se préparent pas et s'ils ne prennent pas d'initiatives militaires (because pétrole....).
- en 1916, la Roumanie est un théatre d'opération secondaire pour les alliés, parce la logistique d'aprovisionnement des armées Roumaines à partir des usines Françaises ou Américaine est un cauchemard, et parce-que des victoires tactiques éventuelles des armées Roumaines sur ce théatre ne semblent pas pouvoir jouer un rôle stratégique dans le conflit. Dans ces conditions, la bonne stratégie est normalement de tirer partie de la bonne volonté des Roumains pour tenter de "brûler" le maximum de ressources de l'adversaire en consommant sois-même relativement peu de ressources, dans l'idée qu'un gain dans ce domaine peut faire ultérieurement la différence sur des théatres beaucoup plus stratégiques.
En entrainant 10 division Allemandes au fond de la Roumanie à l'heure critique de la seconde offensive de la Marne, alors qu'à priori seule l'armée Autrichienne devait leur être opposée, les Roumains ont contribué à la victoire alliée d'une manière inespérée en 1916, qui justifie très largement le soutient dont ils ont pu bénéficier en 1920.
De même, on peut croire que la Mission Militaire Française et la diplomatie Française ont remarquablement bien joué, que les Allemands ont commis une lourde erreur d'appréciation stratégique sur ce théatre et que les Roumains, qui s'étaient trouvés contraints par la force des choses à participer à un conflit qu'ils n'avaient en rien contribué à créer, ont finalement beaucoup plus souffert du conflit que normalement attendu en 1916 (because: armée Allemande au lieu de l'armée Autrichienne....).
La question la plus sérieuse aujourd'hui est de savoir pourquoi ces succès ne bénéficient t'ils pas d'une meilleure image de marque auprés des "historiens Français". De mauvaises langues pourraient croire qu'un général Français qui réussi sa mission et qui, en plus, s'entendait parfaitement avec l'ambassadeur, çà crée un précédent fâcheux et çà peut poser problèmes aux généraux des années 30 ou à ceux d'aujourd'hui. Alors en plus s'il était radical....


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