Beauléon a écrit :
Cependant, Schlieffen lui-même avait sous-estimé plusieurs facteurs, notamment la panique provoquée par l'invasion russe en Prusse-Orientale, qui obligea le haut-commandement allemand à ramener des forces vers le front Est
Du tout, Schlieffen n'a absolument pas sous-estimé une panique qu'il était bien en peine de prévoir.
Schlieffen a estimé que compte tenu des délais prévisibles de mobilisation de l'armée russe, l'armée allemande avait six semaines de tranquillité pour régler son compte à sa rivale française ; et aussi que quoi qu'il en serait des aléas de la campagne sur le front oriental, la priorité absolue était de conserver une aile marchante (celle qui passe par la Belgique) très fortement constituée, fut-ce au détriment des autres masses de manoeuvre, au premier rang desquelles celle conservée pour masquer la Prusse-orientale (la 8. Armee).
S'il a sous-estimé quelque chose, c'est la résilience de l'armée française après une entrée en campagne calamiteuse et la mise en échec de l'ensemble de ses plans d'opérations, et son seul tort est de ne pas avoir cru à une offensive russe lancée alors que la mobilisation en était incomplète. Cela, amplifié par le manque de sang-froid de son successeur Moltke, est le seul reproche qui peut être imputé à un plan par ailleurs particulièrement brillant.
CNE EMB