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 Sujet du message : Ils ne sont plus que deux...
Message Publié : 07 Oct 2005 21:34 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Inscription : 16 Avr 2005 0:09
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Localisation : Outre nulle-part
Il ne reste plus que sept survivants français de la Grande Guerre.
Ce jour s'est éteint un ancien poilu à l'âge de 109 ans.
J'ai entendu dire un jour que le dernier des Poilus serait inhumé au Panthéon. Peut-on confirmer ou infirmer cette information ?
Vlad

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 Sujet du message : Poilus
Message Publié : 08 Oct 2005 5:49 
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Eginhard
Eginhard

Inscription : 08 Mars 2005 22:10
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Localisation : guilers - brest métropole océane
Et depuis des décennies, on trouve toujours des imbéciles pour enfoncer le clou en leur remettant des médailles devant tout le monde ! On pourrait avoir la décence de les recevoir discrétement à l'Elysée.
C'est en 1918 qu'il fallait leur donner leur morceau de ferraille. :(

J'ai lu une chose qui nous montre à quel point ces gars en étaient arrivés:
quelques fois, des patrouilles françaises et allemandes se croisaient dans des sentiers. Les soldats étaient tous tellement fatigués (certains dormaient en marchant) qu'ils ne se regardaient même pas, quand ils se rendaient compte de ce qui venait de se passer !

J'ai un arrière-grand-oncle qui a fait les Dardanelles. La Marine non plus n'a pas été épargnée par la guerre. Il a raconté à ma grand-mère que ce ne fut pas du tout une partie de plaisir.


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Message Publié : 08 Oct 2005 8:33 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges

Inscription : 09 Août 2005 17:34
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Localisation : Marseille
Pilayrou a raison : décore-t-on les vétérans pour leur conduite militaire pendant les hostilités ou pour leur longévité ultérieure?
Mon propre père (né non au siècle dernier... mais au siècle précédent : 1895-1973!) s'était engagé volontairement en 1914. Il ne racontait de ses campagnes que l'anecdote suivante : alors que ses camarades et lui-même étaient en première ligne, seul un terrain planté de fraises les séparait des premières lignes ennemies. Par un accord tacite mutuel, à une certaine heure les Français laissaient les Allemands venir cueillir des fraises sans leur tirer dessus ; à une autre heure c'était au tour des Allemands d'en faire autant sans que les Français ne leur tirent dessus...


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 Sujet du message :
Message Publié : 08 Oct 2005 9:03 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
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Il y a de nombreuses histoires de "fraternisations" et de trêves tacites (ou non) entre Allemands et Franco-Britanniques sur le front de l'Ouest. On connaît l'histoire du match de football disputé entre Allemands et Anglais entre les lignes, le jour de Noël 14 il me semble. Nombre de récits de combattants racontent des rencontres et échanges de cigarettes et journaux en plein no man's land, jusqu'à ce qu'une mitrailleuse non avertie, à un km de là, n'ouvre le feu; des "horaires d'utilisation" accordés pour tel point d'eau, à l'image de ce carré de fraises... Jünger parle aussi d'un coin de front où "l'infanterie s'en tenait, par convention tacite, au fusil" à l'exclusion des grenades et minen.
Tout cela alternait (parfois à quelques jours ou heures d'intervalle) avec des combats sans merci...


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 Sujet du message : Fraternisation...
Message Publié : 08 Oct 2005 10:39 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges

Inscription : 09 Août 2005 17:34
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Localisation : Marseille
Par la suite, mon père qui passait une partie de ses vacances estivales dans un centre de vacances pour anciens combattants, a participé à un échange de visites avec des anciens combattants d'un centre de vacances homologue en Allemagne. Le symbole était encore plus fort que pour les échanges de visites organisés entre jeunes Français et jeunes Allemands, fils ou petits-fils d'anciens combattants des deux camps.


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 Sujet du message : Re: Poilus
Message Publié : 09 Oct 2005 0:02 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Inscription : 16 Avr 2005 0:09
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Localisation : Outre nulle-part
pilayrou a écrit :
C'est en 1918 qu'il fallait leur donner leur morceau de ferraille. :(


Je trouve cette phrase quelque peu excessive. Ce qui à vos yeux a valeur de ferraille représentait pour eux bien autre chose. C'était au moins un signe de reconnaissance de leurs souffrances durant ces années même si les médailles n'étaient ni d'or ni d'argent. Valeur symbolique. Je suis d'accord que décorer les derniers survivants lors de la fête nationale ne fait pas sérieux.

Concernant le fameux match de foot-ball de Noël 1914, les sanctions du côté britannique furent très sévères et ce genre de fraternisation ne s'est plus jamais reproduit dans cette armée.
Vlad

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Message Publié : 09 Oct 2005 0:04 
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Plutarque
Plutarque
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Inscription : 25 Juil 2003 10:34
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Ma famille possède des "carnets noirs" rédigés par mon arrière grand-père qui était policier chargé d'enquêter sur le front pendant la grande guerre (désertions... etc). Ils pourraient p-ê être faire l'objet d'études.

En tout cas, ces hommes étaient d'un grand courage.


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Message Publié : 09 Oct 2005 1:00 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 08 Mai 2002 9:54
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Je crois que les anciens combattants de cette guerre ont appris à se respecter. Du côté français, je n'en ai jamais entendu critiquer la réconciliation franco-allemande.

De plus, je crois qu'il n'ya pas eu beaucoup d'anciens combattants allemands à avoir fait partie des brutes nazies (à part Hitler et Goering)...

Les 7 survivants doivent tous avoir la Légion d'honneur. En les honorant, on honore tous leurs camarades.

Le dernier d'entre-eux devrait avoir des obsèques nationales. Et son cercueil exposé sous l'Arc de Triomphe, à côté du Soldat Inconnu.

Perso, je préconise de mettre ledit cercueil à côté de celui du maréchal Foch. Le dernier poilu !


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Message Publié : 09 Oct 2005 1:02 
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Plutarque
Plutarque
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Inscription : 25 Juil 2003 10:34
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Localisation : Nation Européenne, Gaule
Citer :
Les 7 survivants doivent tous avoir la Légion d'honneur. En les honorant, on honore tous leurs camarades.


En complet accord avec toi. Et c'est un minimum.


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 Sujet du message : Re: Poilus
Message Publié : 09 Oct 2005 5:35 
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Eginhard
Eginhard

Inscription : 08 Mars 2005 22:10
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Localisation : guilers - brest métropole océane
vladtepes a écrit :
pilayrou a écrit :
C'est en 1918 qu'il fallait leur donner leur morceau de ferraille. :(


Je trouve cette phrase quelque peu excessive. Ce qui à vos yeux a valeur de ferraille représentait pour eux bien autre chose. C'était au moins un signe de reconnaissance de leurs souffrances durant ces années même si les médailles n'étaient ni d'or ni d'argent. Valeur symbolique. Je suis d'accord que décorer les derniers survivants lors de la fête nationale ne fait pas sérieux.

Concernant le fameux match de foot-ball de Noël 1914, les sanctions du côté britannique furent très sévères et ce genre de fraternisation ne s'est plus jamais reproduit dans cette armée.
Vlad


Excusez-moi; j'ai du remettre tout le texte. Probléme de clavier(s).

Morceau de ferraille : c'et ma façon de parler quand je suis outré.


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Message Publié : 09 Oct 2005 11:32 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 23 Mai 2002 23:54
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Localisation : N France / Haute-Normandie / Seine-Maritime / Rouen
Bonjour,

Avant la guerre, les Allemands considéraient la France comme un pays avec de petites femmes, du bon vin, de la bonne viande, des gens sympathiques, bref un pays où il fait bon vivre. Cependant, à leurs yeux, la France leur était inférieure au point de vue militaire (depuis 1870-1871), industriel et politique. Après 1918, tout changea. Les allemands, battus, avaient appris à respecter et même à admirer les Français au combat. Militairement parlant, la France leur était redevenue plus que respectable. On pense même qu'une amitié entre les deux pays était envisageable. Cependant, tout se gâta avec tout d'abord l'occupation assez longue des Français en Rhénanie et, surtout, l'occupation de la Ruhr à partir de 1923. Cette année là, les Français durent tirer à la mitrailleuse sur des ouvrier Allemands se révoltant, résultat une quinzaine de tué et une soixantaine de blessés. Pire encore, les Français durent déplacer pas moins de 150 000 familles Allemandes hors de la Ruhr.

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Bien qu’on ait du cœur à l’ouvrage, l’Art est long et le Temps est court.

Charles Baudelaire


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 Sujet du message : Poilus
Message Publié : 10 Oct 2005 5:18 
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Eginhard
Eginhard

Inscription : 08 Mars 2005 22:10
Message(s) : 971
Localisation : guilers - brest métropole océane
J'ai lu hier l'histoire de l'ancien poilu qui vient de nous quitter.
Il était aux télécommunications. En octobre 1918, il capta une dépêche émanant du chancelier Max de Bade au pape Benoit XV. Un collégue de notre poilu alla la transmettre aux officiers. Le collégue revint et dit :
"Je ne sais pas ce que tu leur a donné mais en tout cas, ils vont dans tout les sens !"
Max de Bade informait le Pape que l'Empire Allemand envisageait de capituler, car la situation devenait catastrophique pour lui. Les français annulérent aussitôt un plan d'offensive.


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Message Publié : 10 Oct 2005 11:29 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
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Pour rebondir sur le message de C.Douville, ce qui se dégage des écrits des combattants des deux camps est que "dans l'absolu" (cad : sans que cela empêche les combats d'être âpres et sans merci), on se sentait plus proche du P.C.D.F. d'en face que des officiers supérieurs ou des embusqués de son propre pays. Il y avait l'espoir, sinon la conviction qu'après la guerre, les survivants de l'horreur seraient les plus à même de prendre les choses en main, dans une sorte de prolongement de la camaraderie du front, et surtout de s'entendre pour conjurer le spectre d'une nouvelle guerre.


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Message Publié : 10 Oct 2005 12:46 
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Polybe
Polybe

Inscription : 20 Déc 2004 21:30
Message(s) : 79
Localisation : paris
Cuchlainn a écrit :
"Il y avait l'espoir, sinon la conviction qu'après la guerre, les survivants de l'horreur seraient les plus à même de prendre les choses en main, dans une sorte de prolongement de la camaraderie du front, et surtout de s'entendre pour conjurer le spectre d'une nouvelle guerre."
Ce grand espoir a finalement été couronné de succès. Les ligues (en France) les corps francs (en Allemagne) et le parti fasciste (en Italie) étaient effectivement composés d'anciens combattants qui "prolongeaient la cameraderie du front" au sein de ces associations ou partis et qui avaient l'ambition de "prendre les choses en main" : ce qu'ils firent très souvent, avec les résultats que l'on connaît....
Il y a donc quelques chose qui ne cadre pas : comment se fait-il que ces masses de combattants, pacifiques, généreuses, soucieuses d'empêcher un autre conflit, ont fait le lit des régimes totalitaires qui ont déclenché la II GM ? Je ne comprends pas très bien.... Ou alors la description faite de ces combattants de la grande guerre ne correspond pas à la réalité.
Le doute s'installe : et si la I GM avait été populaire, y compris chez les "poilus" ? Mais là, nous abordons une pente très dangereuse et, surtout, incompatible avec le "politiquement correct" de notre époque qui veut que les masses soient toujours bonnes et altruistes, tandis que les élites sont forcémment méchantes, égoïstes et manipulatrices.


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Message Publié : 10 Oct 2005 13:39 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
Message(s) : 5364
Citer :
Il y a donc quelques chose qui ne cadre pas : comment se fait-il que ces masses de combattants, pacifiques, généreuses, soucieuses d'empêcher un autre conflit, ont fait le lit des régimes totalitaires qui ont déclenché la II GM ? Je ne comprends pas très bien.... Ou alors la description faite de ces combattants de la grande guerre ne correspond pas à la réalité.


C'est que les groupes que vous mentionnez ne correspondent nullement à la masse des combattants - au fait, pacifiques, généreux, c'est bien vous qui rajoutez ces adjectifs. Quand vous lisez certaines pages de Genevoix ou même de Jünger, ou certaines des lettres publiées dans "Paroles de poilus", figurent ce respect du combattant d'en face, et naturellement l'espoir que "cela" ne se reproduise plus, que l'on imaginait partagé de chaque côté du front. L'idée dominante serait plus "ne pas se laisser avoir une deuxième fois", la sensation d'être envoyé au massacre par "Messieurs les gros" (cf Chanson de Craonne) étant répandue dans les troupes françaises (allemandes, je ne sais pas).
En fait, ces projets n'ont pas survécu à l'armistice et chacun est bien vite revenu l'homme qu'il était avant-guerre; les anciens combattants ont bien défendu leurs droits, mais bien plus chacun pour soi que de la façon collective escomptée. Il me semble que c'est Genevoix qui en parle dans "La mort de près" où il se repenche sur sa propre expérience et ses écrits de guerre...

Enfin, la situation n'est pas forcément la même en France, vainqueur, en Allemagne, vaincu, en Italie, vainqueur qui se considère comme volé.
Il ne s'agit pas d'idéaliser les sentiments profonds du peuple mis sous les armes, juste de constater ce qu'étaient les espoirs des combattants pour l'après-guerre - et ce qui a pu en naître réellement. Qui a réellement pris la situation en main, pour défendre quoi, et en faire quoi...

Qu'entendez-vous exactement par ceci : "et si la Ie GM avait été populaire ?"


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