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Il y a donc quelques chose qui ne cadre pas : comment se fait-il que ces masses de combattants, pacifiques, généreuses, soucieuses d'empêcher un autre conflit, ont fait le lit des régimes totalitaires qui ont déclenché la II GM ? Je ne comprends pas très bien.... Ou alors la description faite de ces combattants de la grande guerre ne correspond pas à la réalité.
C'est que les groupes que vous mentionnez ne correspondent nullement à
la masse des combattants - au fait, pacifiques, généreux, c'est bien vous qui rajoutez ces adjectifs. Quand vous lisez certaines pages de Genevoix ou même de Jünger, ou certaines des lettres publiées dans "Paroles de poilus", figurent ce respect du combattant d'en face, et naturellement l'espoir que "cela" ne se reproduise plus, que l'on imaginait partagé de chaque côté du front. L'idée dominante serait plus "ne pas se laisser avoir une deuxième fois", la sensation d'être envoyé au massacre par "Messieurs les gros" (cf Chanson de Craonne) étant répandue dans les troupes françaises (allemandes, je ne sais pas).
En fait, ces projets n'ont pas survécu à l'armistice et chacun est bien vite revenu l'homme qu'il était avant-guerre; les anciens combattants ont bien défendu leurs droits, mais bien plus chacun pour soi que de la façon collective escomptée. Il me semble que c'est Genevoix qui en parle dans "La mort de près" où il se repenche sur sa propre expérience et ses écrits de guerre...
Enfin, la situation n'est pas forcément la même en France, vainqueur, en Allemagne, vaincu, en Italie, vainqueur qui se considère comme volé.
Il ne s'agit pas d'idéaliser les sentiments profonds du peuple mis sous les armes, juste de constater ce qu'étaient les espoirs des combattants pour l'après-guerre - et ce qui a pu en naître réellement. Qui a réellement pris la situation en main, pour défendre quoi, et en faire quoi...
Qu'entendez-vous exactement par ceci : "et si la Ie GM avait été populaire ?"