Je n'ai pas cherché à faire l'apologie de Mangin.

Je dis juste que sa personnalité est plus complexe que sa réputation de "boucher". Ayant croisé ce personnage pendant mes recherches sur les tirailleurs sénégalais, j'ai compris qu'il était d'abord un militaire formé dans les colonies. Il a probablement très mal compris la Grande Guerre, malgré ses victoires de 1916.
Il garde dans l'historiographie une image extrêmement négative, qui est (selon mmoi) en partie usurpée.

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"Si, dans la pratique démocratique anglaise, l’opposition, selon un mot admirable, remplit un service public, dans les États totalitaires, l’opposition devient crime ", Raymond ARON.

En 14-18 (et déjà depuis longtemps avant), un général n'est-il pas plus utile d'où il peut conduire le combat de l'ensemble de ses unités plutôt qu'en 1ère ligne (où il ne peut conduire au mieux que l'action d'une compagnie) ?

Pour en savoir plus sur le général Charles Mangin ( il y a eu au moins deux généraux Mangin, en France ), il faut lire ce mangifique livre très bien illustré et édité par Tallandier. Ce livre a repris le titre "équivoque" du manuel de Charles Mangin :
- "La force noire"
Ce livre sous titré, "Gloire et infortunes d'une légende coloniale", nous permet de mieux comprendre à quelles fins étaient utilisées les troupes coloniales et le terme de "chair à canon" n'est pas infondés au vu des images ( surtout allemandes ) !! -
Un commentaire terrible est repris dans ce livre : "Le sang noir doit épargner le sang blanc" - Serait-il de Mangin, lui-même ? - ( page 73 )

N'oublions pas que ce sont des BTS, mal préparés, qui se feront le plus massacrés ( en regard des effectifs ) sur le chemin des dames et Pétain devra y mettre bon ordre !!!

Corlin de Coubron

Marc Michel dans sa thèse a montré que le terme de "chair à canon" pour les tirailleurs sénégalais durant la Grande Guerre était faux.
En terme quantitatif, le chiffre est légèrement inférieur à celui des troupes métopolitaines (je n'ai plus le chiffre exact en tête :21% et quelques, il me semble).

On peut bien sûr dire que les chiffres ne recouvrent pas la totalité du concept. Mais je rallie Marc Michel pour la Grande Guerre, même si il est vrai qu'elles ont subi des pertes importantes en avril 1917.

Le terme de chair à canon est plus approprié pour la seconde guerre mondiale et notamment pour les troupes d'AEF rejoignant l'armée d'Afrique.

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En tout cas, c'est au lendemain du Chemin des Dames que naît la thèse d'un Mangin trop peu économe du sang des troupes coloniales : des députés l'appelèrent "Mangin le Mangeur de Noirs" (lu dans "Le Chemin des Dames" de P.Miquel).

Il semble bien qu'en réalité, toute l'infanterie ait subi le sort de chair à canon dans des proportions comparables.

Mais Mangin est aussi l'homme de la contre-attaque blindée de juillet 1918.

100% d'accord avec vous Cuchlainn.

Je pense que la réputation de Mangin a souffert du fait que Nivelle le lâche et qu'il lui fasse porter la responsabilité du désastre d'avril 1917.

Mangin était un homme de l'action, il n'épargnait certes pas ses hommes (peu importe leur origine), mais ce qu'il infligeait à ses hommes il se l'imposait à lui même.

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