Je serai bref, mais ce n'est pas une légende que cet emploi de pelle-bêche comme arme. D'ailleurs, visitez les musées (Historial de Péronne par exemple) et vous y découvrirez des masses d'armes, dignes du Moyen-äge, confectionnées par les biffins (Allemands et Français) pour l'attaque de tranchées ennemies (armes rustiques, certes) bien plus "maniables que les fusils avec baïonnettes (les tranchées sont étroites)...
Vlad

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"Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu à toutes les femmes...."
Extrait de "La Chanson de Craonne"

Attention, je n'ai pas dit que c'était une légende, mais que je doutais que cela ait pu être régulier, étant donné que ni Jünger, ni J.Meyer n'y font allusion. Meyer évoque les couteaux de tranchée pour préciser qu'ils furent "beaucoup moins utilisés qu'une certaine littérature de guerre, tournée vers le sadisme, voudrait le faire croire", et pas du tout ces armes de fortune. Il est exact que dans cette guerre, on réinventa toutes sortes d'équipements et qu'on bricola beaucoup, mais, c'est toujours Meyer qui précise que les corps à corps furent "rares, même en 1914"; toutes ces armes, couteaux, masses ou pelles tranchantes, n'eurent donc pas énormément d'occasions d'être utilisées.

C'est ce que j'ai déjà écrit sur ce sujet : les morts par arme blanche (ou assimilées) ne représentent "que" 5% de l'ensemble.
Vlad

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"Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu à toutes les femmes...."
Extrait de "La Chanson de Craonne"

Nous voilà donc tous réconciliés, après cette bataille à couteaux tirés !
5% de l'ensemble des pertes, ce qui est, en absolu, faible, mais relativement élevé : environ 75% de pertes dues à l'artillerie, 1 ou 2 % dues aux gaz, 15-16% par balles, 5% armes blanches et assimilés.
A moins que Vladtepes ne parlent de 5 % sur l'ensemble des morts par balles, ce qui anihilerait toute la démonstration...
Bon week end gentlemen.

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J'aime mieux un vice commode
Qu'une fatigante vertu
(Molière, Amphytrion, 1668)

Bonjour,

Au Bois-des-Caures, en février 1916, les chasseurs reprennent une tranchée dans un combat corps à corps en utilisant, selon un témoin, "la baïonnette, la crosse, le couteau, la pelle et la pioche". Mais ce genre de corps à corps n'est pas souvent relaté. Les corps francs utilisaient quand à eux le couteau en plus des grenades et des pistolets.

C'est à eux et à certains bataillons disciplinaires que Meyer fait allusion.

Dans A l'ouest rien de nouveau, Remarque explique que les soldats expérimentés préféraient souvent la pelle (aiguisée...) à la baïonnette, et même parfois au fusil (difficile de tenir les deux...), lors des assauts de tranchées. Bien sûr, c'est un roman, mais l'aurait-il inventé ?

Cordialement,

Jean R

D'autres romançiers comme Sven Hassel (ô combien critiquable), s'émerveille de l'efficacité de la pelle d'infanterie.

Petit oubli, Les américains ont remis au gout du jour, le Tomahawk, dont l'emploi doit être semblable à celui de la pelle.

J'ai lu que ce point de son récit était en effet sujet à caution. D'ailleurs, concrètement, si on essaie de se représenter la chose, face à un homme casqué, la pelle est-elle vraiment plus pratique que la baïonnette ?
Quant au fusil, tant Jacques Meyer que Jünger soulignent que les hommes s'y cramponnaient comme des perdus; que le premier geste de l'homme surpris dans son sommeil était pour l'empoigner. On ne l'abandonnait que blessé.

Hugo Pratt dit plusieurs fois (Les celtiques, Corto Maltese en Sibérie) qu'un coup d'arme blanche efficace se porte de bas en haut. Bon, c'est plutôt de couteau qu'il est question, mais il me semble que ça concerne aussi bien une pelle ou une baïonnette. Cela dit, c'est encore un peu plus de la fiction

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A Berthold le Noir,
Et Hiram Maxim ,

L'Humanité reconnaissante !

Il n'y a que dans les romans que l'on tue par derrière au couteau. En fait, entre l'omoplate et les cotes, il y a peu de place. Tandis que l'abdomen est un boulevard mou qui conduit au coeur.

Et pour l'élimination silencieuse des sentinelles. Mais là on prend la gorge qui empêche de crier.

Jean