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En quelle année, la tentative de putsch à Munich ?
Les effets de ce putsch ont surtout été montés en épingle par la propagande nazie par la suite. Car, si on regarde les faits de près, on peut vraiment dire qu'il ne s'agit que de gesticulations désordonnées de la part d'un groupe d'illuminés, qui se disperse bien vite lorsque la police approche.
C'est la réaction des politiques bavarois qui est plus délicate et qui explique cette tentative avortée. Ils étaient eux-mêmes opposés à ce moment au gouvernement régulier berlinois et ont "laissé faire" Hitler un moment, celui-ci sentant une "brèche" potentielle. Mais, ce dernier ne disposait d'aucune assise politique ni populaire capable de faire réussir son coup de force plus que quelques heures. Et nous ne sommes pas à Berlin, mais bien à Munich...
Donc, oui il demeure très marginal à cette date et peu d'Allemands, hors de Munich, le connaissent.
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Une république qui n'ose pas condamner (ou ne le souhaite pas) dans un cas pareil est déjà très mal partie.
Comme dans tout régime démocratique, la justice était indépendante. La mansuétude des juges à l'égard de l'extrême-droite (essentiellement des assassinats politiques des années 1920 organisés par l'organisation
Consul, composée par d'anciens membres de corps francs) sera toujours d'actualité tout au long de la République de Weimar. Cela est dû en partie au fait que la plupart des magistrats soient des nostalgiques du
Reich wilhelmien et adhèrent souvent à la légende du "coup de poignard dans le dos", ôtant une grande partie de la légitimité à la jeune République.
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l'idée d'une restauration d'un régime militariste, au détriment de la République, n'est pas déjà dans tous les esprits.
Oui et non, puisque lors de nombreux putsch - comme celui de Lüttwitz-Kapp - l'armée ne bouge pas et ne soutient pas et les mouvements s'effondrent aussi vite qu'ils avaient commencé. Mais d'un autre côté, l'armée ne soutient pas non plus le gouvernement, suivant l'adage de von Seeckt : "La
Reichswehr ne tire pas sur la
Reichswehr !"
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Lorsque le signataire civil de l'armistice (von Rathenau ?) est assassiné, quel est le verdict ?
Vous devez confondre avec le député et ministre Zentrum Erzberger, qui signe l'armistice sous les pressions des militaires (Hindenburg et Luddendorff), qui refusent d'assumer leur large défaite. Il me semble que ses assassins écopent d'une faible peine de prison, voire sont relâchés lorsque ce "criminel de novembre" meurt.
A vérifier donc...
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Weimar, c'est une république en carton-pâte.
Je ne crois pas. Cette République n'est absolument pas un Etat fantoche qui n'attend que sa fin ou un simple écran de fumée derrière lequel une armée hostile se cache (von Seekt, par exemple, adhère tout de même au régime, puisqu'il est élu député DVP au
Reichstag en 1930). Bien au contraire, elle pose des jalons précieux et profonds pour l'avenir dans la société allemande, qui l'accepte majoritairement dans les années 1920.
Même Hindenburg, alors élu en 1925 comme président et monarchiste de coeur accepte de jouer le jeu institutionnel et incite le DNVP (parti de droite traditionnaliste et monarchiste) d'entrer dans les gouvernements.
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Une question : j'aimerais savoir enfin si, oui ou non, l'idée qu'Hitler a été légalement élu est exacte ? Etait-il majoritaire en sièges, ou a-t-il fallu qu'il incendie le Reichstag et invalide les députés communistes pour avoir cette majorité ?
Il a fallut que le
Reichstag soit incendié et que la KPD soit interdite pourqu'il deviennent majoritaire.