D'accord avec vous Duc de Raguse ; cependant pour répondre à cette question de Vitalis :
Citer :
Dans quelle mesure le communisme en France est un mouvement de réaction à la grande guerre ?
on peut tout de même dire que le communisme,
dans le mouvement ouvrier et socialiste, a été en partie ce mouvement de réaction à la guerre.
En effet, comme ailleurs en Europe (en Allemagne par exemple avec les socialistes minoritaires qui critiquent - notamment - la guerre, les spartakistes, qui sont à l'origine du KPD), dès 1914 des socialistes et syndicalistes (Rosmer, Monatte) s'opposent à l'Union sacrée et à la guerre - fidèles en cela aux conceptions de la II° Internationale d'avant 1914. On peut aussi penser aux conférences socialistes-pacifistes de Zimmerwald et Kienthal en 1915 et 1916 - auxquelles participent Lénine et Trotski.
Or, après guerre, au moment de Tours et dans les premières années de la SFIC-PC, un bon nombre de ces minoritaires opposés à la guerre, des "zimmerwaldiens", rejoint la SFIC (ou ailleurs les autres partis de la même inspiration, en premier lieu les leaders bolcheviks bien entendu...) : Frossard, Charles Rappoport, Souvarine, Rosmer, Monatte, etc. Vers 1924, lors de la bolchévisation et stalinisation du parti, ils seront d'ailleurs dans leur majorité exclus ou démissionneront... Mais il est sûr que ce n'est pas systématique, des socialistes soutenant la guerre (comme Cachin) rejoignant la SFIC, d'autres opposés (les "centristes" comme Longuet ou Paul Faure, mais qui votent tout de même les crédits de guerre) restant à la SFIO.
Et il ne faut pas oublier qu'à Tours la large majorité des socialistes rejoint la SFIC (qui en effet déclinera ensuite, beaucoup retournant à la "vieille maison"), notamment en raison (mais ce n'est bien sûr pas la seule, une autre, évidente, étant la Révolution russe) de ce rejet de la guerre et de l'échec de la II° Internationale et de la SFIO à éviter la guerre.