Malgré tout quand on lit les discours d'Hitler on voit qu'il parle plus souvent de paix que de guerre.
« …Vous vous dites : “Hitler nous fait des déclarations pacifiques, mais est-il de bonne foi ? Est-il sincère ?” N’est-ce pas un point de vue puéril que le vôtre ? Est-ce qu’au lieu de vous livrer à des devinettes psychologiques, vous ne feriez pas mieux de raisonner en usant de cette fameuse logique à laquelle les Français se déclarent si attachés ? N’est-il pas évidemment à l’avantage de nos deux pays d’entretenir de bons rapports ? Ne serait-il pas ruineux pour eux de s’entre-choquer sur de nouveaux champs de bataille ? N’est-il pas logique que je veuille ce qui est le plus avantageux à mon pays, et, ce qui est le plus avantageux, n’est-ce pas évidemment la paix ?
… C’est bien étrange que vous jugiez encore possible une agression allemande ! Est-ce que vous ne lisez pas notre presse ? Est-ce que vous ne voyez pas qu’elle s’abstient systématiquement de toute attaque contre la France, qu’elle ne parle de la France qu’avec sympathie ?
…Jamais un dirigeant allemand ne vous a fait de telles ouvertures si répétées. Et ces offres émanent de qui donc ? D’un charlatan pacifiste qui s’est fait une spécialité des relations internationales ? Non pas, mais du plus grand nationaliste que l’Allemagne ait jamais eu à sa tête ! Moi, je vous apporte ce que nul autre n’aurait jamais pu vous apporter : une entente qui sera approuvée par 90 % de la nation allemande, les 90 % qui me suivent ! Je vous prie de prendre garde à ceci :
Il y a dans la vie des peuples des occasions décisives. Aujourd’hui la France peut, si elle le veut, mettre fin à tout jamais à ce “péril allemand” que vos enfants de génération en génération, apprennent à redouter. Vous pouvez lever l’hypothèque redoutable qui pèse sur l’histoire de France. La chance vous est donnée à vous. Si vous ne la saisissez point, songez à votre responsabilité vis-à-vis de vos enfants ! Vous avez devant vous une Allemagne dont les neuf dixièmes font pleine confiance à leur chef, et ce chef vous dit : “Soyons amis !” »
Extrait de l’interview de Bertrand de Jouvenel paru dans le journal Paris-Midi du vendredi 28 février 1936, pages 1 et 3/
Je pense que pour anticiper la guerre et ses catastrophes il fallait être sacrement bien renseigné car les seules interventions audibles d'Hitler auprès de la population sont des interventions comme celle-ci où Hitler parle plus de paix que de guerre. Et pour ce qui est de Mein Kampf il n'était pas/peu connu en France, en tout cas les personnes lambda qui ne parlaient pas allemand ne pouvait pas avoir lu Mein Kampf.
Je pense que du point de vue de la population et d'une grande partie des intellectuels la guerre n'était pas encore possible jusqu'en 1938 et les accords de Munich. Après ces accords la guerre et les catastrophes (Shoah ???) ont pu peut être être envisagées par des esprits germanophones et très éclairés.
Sartre n'est-il pas en Allemagne entre 1933 et 1934 ? Il fait totale abstraction de la montée du fascisme et de l'imminence des catastrophes. Alors qu'au même moment et au même endroit Raymond Aron qui vit en Allemagne au moment de la montée d'Hitler sent le danger.
http://www.ina.fr/art-et-culture/litter ... me.fr.htmlhttp://www.ina.fr/media/entretiens/vide ... me.fr.html