Depuis 1871, et plus encore depuis 1918, les échanges entre les deux pays sont extrêmement réduits.

Résumons nous, en 1933, l'Allemagne quitte la SDN. Pas de quoi intervenir, car au nom de quoi l'aurions nous fait.

La deuxième, plus sérieuse, est le rétablissement du service militaire obligatoire en 1935. Cela contrevenait au Traité de Versailles, mais les Anglais ne voulaient pas intervenir. Nous aurions pu le faire seul.

La troisième est la remilitarisation de la rive gauche du Rhin en mars 36. Les Anglais ne voulaient pas intervenir, et le pays ne voumait pas la guerre.

Bref, ce qu'il a manqué, c'est une volonté politique, rendue impossible par la valse des ministères et les élections qui amènent le Front Populaire trois mois après les faits, qui est certes profondément antifasciste, mais aussi essentiellement pacifiste, et qui a d'autres chats à fouetter sur le plan intérieur.

Manque de soutien de nos alliés, manque de volonté politique, à droite comme à gauche et profonde volonté du peuple de ne pas partir en guerre, voilà pourquoi Hitler a joué, et qu'il a gagné.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Quelques réponses:

http://www.livresdeguerre.net/forum/con ... ndex=39060

http://www.livresdeguerre.net/forum/con ... ndex=38170

Cela a déjà été discuté sur ce forum viewtopic.php?f=48&t=13781&start=0

Est-ce que les Franco-britanniques auraient pû mettre les Nazis hors d'état de nuire, alors qu'ils venaient à peine de prendre le pouvoir en Allemagne !?
A mon avis, la réponse est oui, probablement !
Jusqu'en 1939, leurs forces armées étaient supérieures à celle du Reich... Il a quand même fallu quelques années à Hitler pour reconstituer une armée allemande digne de ce nom.
Donc, il aurait suffit que les deux nations se mettent d'accord pour lancer une attaque sur l'Allemagne, à titre préventif... Et le régime hitlérien serait sans doute mort-né.

Mais, mais, mais... Seulement, il y a juste un petit problème...
Ici, on semble partir du principe que les hommes d'Etat possèdaient une boule de cristal capable de prédire l'avenir et savaient que l'Allemagne finirait par déclencher la guerre... Que ce conflit serait même le plus désastreux de l'histoire de l'Humanité !
Or, ce n'est pas le cas du tout, évidemment...
Les grandes nations démocratiques des années 1930 n'étaient pas sûres à 100% qu'Hitler et ses Nazis allaient précipiter l'Europe (puis le monde) dans la guerre... Et, d'ailleurs, en 1939, quand les Allemands attaquèrent la Pologne, eux-mêmes n'étaient pas sûrs à 100 % de la réaction des Franco-Britanniques !

En dépit du fait que les Nazis n'étaient pas des « gentlemen », qu'ils étaient nationalistes, racistes, et qu'ils lançaient l'Allemagne dans la voie du ré-armement, celà ne signifiait pas grand chose... Hitler et ses sbires ne proféraient pas ouvertement des menaces à l'encontre de la France et de la Grande-Bretagne ! Ils n'étaient pas stupides au point de chanter sur tous les toits leurs véritables intentions...

En conséquence, pourquoi les Franco-Britanniques se seraient-ils sentis obligés d'utiliser la voie de la force au lieu d'utiliser la voie de la diplomatie !?
Et comment allaient-ils justifier d'attaquer une nation (encore pratiquement désarmée !) alors qu'elle n'avait encore rien tenté de véritablement hostile !? La France et la Grande-Bretagne - qui se présentaient comme civilisées et pacifiques - auraient perdu une grande part de leur respectabilité au yeux du monde, je crois !

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“La barbarie est l'état naturel de l'humanité, [...]. La civilisation n'est pas naturelle. Elle résulte simplement d'un concours de circonstances. Et la barbarie finira toujours par triompher.” ― Robert E. Howard

En fait, les hommes politiques des deux pays ont été paralysés par un courant pacifiste de l'époque. Personne n'osait aller plus loin et renvoyait la patate chaude à son successeur. L'instabilité des gouvernements à la fin de la IIIe république par rapport à ses débuts montre bien que la politique française s'est diversifiée avec l'arrivée des extrêmes.

Or, pour qu'un gouvernement puisse exister longtemps, il aurait fallu qu'il ait une certaine majorité confortable, ce n'est pas du tout le cas où les députés sont élus à la proportionnelle, et où le Sénat avait une forte influence (voyez le vote des femmes rejeté maintes fois par les sénateurs.)

Ensuite, les anglais n'ont jamais voulu s'opposer aux Allemands, par des considérations stratégiques (limiter la puissance de la France) mais aussi commerciales, car une Allemagne faible n'est pas bon pour les affaires. En résumé, le Royaume-Uni suit une politique étrangère en oeuvre depuis deux siècles : maintenir l'équilibre des forces sur le continent en faveur du RU...

D'autre part, les gouvernements anglais sont aussi traumatisés par la première guerre mondiale, à un point qu'ils sont eux aussi paralysés par le courant pacifiste.

Lors de la guerre civile espagnole, le Front Populaire voulait verbalement intervenir mais ne le faisait pas, de peur qu'il soit pris à revers par l'Allemagne (qui était faible à ce moment-là, mais le dissimulait). La France avait besoin d'un soutien britannique, mais ne l'avait pas jusqu'à l'affaire polonaise...

Enfin, le premier ministre anglais, Neville Chamberlain fait partie d'un courant germanophile, et faisait tout pour ménager l'Allemagne.

Tout était mis en place pour une explosion finale, par l'instabilité des gouvernements français et par la stratégie anglaise de l'équilibre des forces sur le continent.

Pour finir, les deux démocraties ne voulaient pas passer pour des agresseurs de peur que des éléments extrémistes en profite pour semer des troubles à l'intérieur (voir les émeutes sur la place de la Concorde, à Paris en 1934-1935).

voilà mon petit résumé.

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L'impossible est une vision de l'esprit

Il n'existe pas une histoire, mais des histoires qui font l'Histoire.