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Une droite classique forte, barrière contre le fascisme?
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Auteur :  Tonnerre [ 24 Jan 2011 11:44 ]
Sujet du message :  Re: Une droite classique forte, barrière contre le fascisme?

Citer :
. Il arrive qu'à ses débuts afin d'avoir des troupes le fascisme se pare des plumes du socialisme. Mais il suffit de voir la politique qu'il mène après: suppression du droit de grève, des syndicats etc..


Une des caractéristiques du fascisme est en effet de "se parer des plumes du socialisme": discours et style populiste à destination des travailleurs, place donnée aux préoccupations sociales, mais d'autre part sur le fond offensive contre les fondements mêmes du socialisme marxiste: contre l'internationalisme, la lutte des classes, le rôle directeur du prolétariat dans la révolution, la philosophie matérialiste etc.
Le but visé étant la "nationalisation" du prolétariat, l'unification et le renforcement du pays par la mise en oeuvre d'une collaboration entre les classes. Cette idéologie poursuit en fait un objectif de révolution essentiellement politique et morale (création d'un homme nouveau, valeurs non matérialistes) mais qui ne concerne guère l' économique (sauf évolution vers une économie dirigée) : les fondements structurels du capitalisme (propriété, libre entreprise, recherche du profit etc) remis en cause par le socialisme restent intacts sous les régimes fascistes .

Auteur :  Huyustus [ 27 Jan 2011 4:13 ]
Sujet du message :  Re: Une droite classique forte, barrière contre le fascisme?

Alceste, ce n'était pas mon propos. Je dis simplement qu'on a retrouvé dans les rangs fascistes bien des gens ayant débuté leur engagement politique parmi le socialisme révolutionnaire voire l'anarchisme de gauche. C'est le cas notamment de Mussolini lui-même.

Ceci en référence à votre propos initial qui me semble fort caricatural.

Auteur :  Tonnerre [ 27 Jan 2011 9:11 ]
Sujet du message :  Re: Une droite classique forte, barrière contre le fascisme?

Citer :
Alceste, ce n'était pas mon propos. Je dis simplement qu'on a retrouvé dans les rangs fascistes bien des gens ayant débuté leur engagement politique parmi le socialisme révolutionnaire voire l'anarchisme de gauche. C'est le cas notamment de Mussolini lui-même.


Incontestable, à tel point que des historiens distinguent même entre fascisme de droite et fascisme de gauche.
Les frères Strasser, par exemple, seraient des fascistes ou plutôt nazis de gauche. Le fait que les fascistes de gauche finissent laminés, ou tués, par l'aile droite du parti n'empêche pas qu'ils y en ait eu.
En France, Georges Valois et son mouvement du Faisceau seraient à ranger dans cette catégorie. Avec le même insuccès final à la clé.

Auteur :  Adulith [ 03 Août 2018 8:24 ]
Sujet du message :  Re: Une droite classique forte, barrière contre le fascisme?

Tonnerre a écrit :
D'une part, la thèse de l'immunité de la France envers le fascisme n'est pas de moi, comme vous semblez le penser, c'est une thèse qui a été développée par une kyrielle d'historiens (uniquement français), dont le chef de file originel était René Rémond, dont les grands noms sont Pierre Milza, JF Sininelli, et dans une moindre mesure Jacques Julliard, Philippe Burrin, Serge Berstein et quelques autres, et en gros les historiens de l'Institut d'études politiques .


Philippe Burrin est suisse.

Auteur :  Jerôme [ 03 Août 2018 8:39 ]
Sujet du message :  Re: Une droite classique forte, barrière contre le fascisme?

Je ne crois pas que la France ait disposé avant 1940 d'une droite "classique ".

Dans le paysage politique de 1919 à 1939, existait un mouvement monarchiste, petit mais bruyant : l'AF. Son idéologie est tout à l'opposé du discours révolutionnaire cher aux fascistes. Est ce cela la droite classique ?

Il existait une droite modérée : l'ARD et la FR qui en fait avant 1900 étaient à gauche. Cette droite modérée est de droite par attachement au capitalisme libéral mais elle est aussi très attachée à la démocratie parlementaire ! Ce sont les héritiers de Thiers et Jules Ferry ! Leur enracinement libéral rend difficile leur ralliement au fascisme !

Le fascisme n'est pas seulement un programme mais aussi une méthode : l'embrigadement, la violence...et un esprit : mépris pour l'église, haine de la noblesse et du corps des officiers qui lui est lié ! Cette méthode et cet esprit sont difficilement supportable par les nobles , bourgeois grands et petits de la IIIe République.

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