Bonjour à tous.
Il s'agit là de mon premier thread sur ce forum. Je suis enchanté !

Depuis longtemps, un sujet mon passionne mais je peine à trouver quelconques sources pouvant étancher ma soif à ce propos.
Je commence :

Quelle était la nature des relations franco-allemande du point de vue du "peuple" ?

Que pensait exactement le francais moyen des allemands, quelques années aprés avoir perdu un ou plusieurs proches durant la Grande guerre ?
Croyait-il en un avenir plus chaleureux entre les deux peuples ? Ou pensait-il qu'éternellement ils se feraient la guerre ?

Comment les intellectuels français perservaient-ils ce paradoxe germanique : une nation de savants, de scientifiques, d'artistes et d'avant-guardistes au mains de militaires et de politiques puissants et hostiles à la France ?

Comment les choses se passaient-elles à la frontière ? Quelle relation liaient les français (étant pour la plupart allemands quelques années auparavant) avec leur voisin d'outre-rhin, habitant juste quelques kilomètres plus à l'est ? Etait-il courant de voir des allemands faire leur petites courses en France ou visiter la région en toute innocence, et vice versa ?

Pardonnez-moi, cela fait beaucoup de questions.
Mais si vous pouviez m'apporter ne serait-ce qu'un micro élement de réponse, je vous en serais fort redevable.
Merci !

salut Pierre-Ambroise,
bienvenu sur le forum ! (moi aussi je suis nouveau )

je ne suis pas spécialiste en la matière, mais je viens de lire le magazine : la Nouvelle Revue d'Histoire, qui propose justement un énorme dossier (50 pages) sur les relations franco-allemande durant l'entre-deux-guerre.

D'ailleurs, je te recommande de l 'acheter. Ce magazine est vraiment bien, bien détaillé et propose quelques biographies (il est actuellement en kiosque).

Après la signature du Traité de Versailles en 1919, les Anglais estiment que les Allemands ont payé leurs erreurs et ne veulent pas en rajouter une couche alors que les Français, eux, sont beaucoup plus revenchards (notamment Clémenceau, surnommé "le Tigre"). Inutile de te dire donc que les relations franco-allemandes sont plutôt tendus. Mais quelques français et quelques allemands sont pour un rapprochement entre les deux pays : Aristide Briand (du côté fr) et Stresemann (du côté All.).

Quelle était la nature des relations franco-allemande du point de vue du "peuple" ?

Disons qu'après une guerre qui a fait des millions de morts des 2 côtés, la nature des relations ne pouvait être que conflictuelles. Surtout pour les allemands qui haïssaient ce traité qu'ils considéraient comme "un diktat". Les journaux allemands à l'époque voyaient le traité de Versailles comme "un coup de poignard dans le dos".

Voilà j espère que t avoir aporté un peu d 'éléments. mais je n ai que 16 ans donc voilà quoi !!!

à plus

Un des aspects totalement méconnus est l'importance de la main d'œuvre allemande venue travailler en France vers 1930 (avant le nazisme) dans les mines, la sidérurgie ou le textile, et notamment dans l'Est où, de ce fait furent installés de nombreux consulats d'Allemagne.

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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.

Et j'ai entendu dire, mais ne l'ai pas vérifié, dans la construction de la Ligne Maginot.

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "

Attention, le "coup de poignard dans le dos" s'apparente à la naissance de la République de Weimar pas au traité de Versailles.
Enfin, des deux côtés du Rhin des organisations d'anciens combattants militent pour le pacifisme. Ils ne veulent plus une nouvelle boucherie.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

N'y avait il pas deux courants côté français?

L'un pacifiste (symbolisé par Briand) porté notamment par les anciens combattants croyant à la nécessité de la réconciliation pour bâtir la paix.

L'autre réaliste pensant que l'allemagne ne changerait pas avant longtemps. Les militaires français étaient pour la plupart de cet avis (d'où la ligne Maginot qui témoigne du fait qu'avant le nazisme on s'attendait à une guerre franco-allemande).

Du côté allemand il me semble que la francophobie était très marquée - bien au-delà des cercles nationalistes. Stresemann lui-même était ambigu (le fameux "finassieren").

Marc Sangnier organisa, en 1921, à Paris, un congrès démocratique international, auquel fut conviée l'Allemagne (comme l'Autriche). L'abbé badois Metzger, comme le rappelle Olivier Prat (dans « La Paix par la jeunesse : Marc Sangnier et la réconciliation franco-allemande (1921-1939) », Histoire@Politique, 2010), prit part au discours de clôture à la demande de Sangnier, ce qui marque un premier pas vers une réconciliation des intellectuels et de certains politiques. Ces derniers, d'ailleurs, sont loin d'être de sinistres inconnus, ce qui crédite l'événement : Jean-Louis Rolland, Jules Prudhommeaux, Dietrich von Hildebrand , le comte Harry Kessler, etc.

Du point de vue de la population, le même Marc Sangnier organisa, en 1926, le Congrès de Bierville, premier congrès international des jeunes, au cours duquel, comme le rappelle Olivier Prat (Ibid), se côtoient lors des discours le juriste français Louis Rolland et l'historien allemand Hermann Platz. Là encore, des intellectuels participent à cette réconciliation franco-allemande et cherchent à cimenter une amitié des peuples. Cependant, à cette même occasion, un premier schisme apparaît entre pacifistes radicaux et modérés.

Du point de vue des scientifiques, enfin, l'Allemagne fut exclue de l'International Research Council (1919) jusqu'en 1926. Anne Rasmussen rappelle, à ce titre, dans « Réparer, réconcilier, oublier : enjeux et mythes de la démobilisation scientifique, 1918-1925 » (in Histoire@Politique, 2007), que les scientifiques allemands se rattachèrent à l'idée du révisionnisme, notamment à partir du Traité de Rapallo, ce qui complique les relations franco-allemandes en termes scientifiques.

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« But thought's the slave of life, and life's time fool. » (William Shakespeare)

Les relations individuelles étaient variables allant de courtoises mais franches à manifestement hostiles en passant par le commercialement cordiales....exemples: 1)Une de mes tantes avait loué un appartement à un allemand et ses deux femmes(si ! si ! il avait exigé un lit très large...) qui venait pour son entreprise construire des ponts métalliques à titre de réparations de guerre dans le Nord de la France ....Courtois envers les individus Français,il ne se gêne nullement pour dire que ces réparations sont une honte car l'armée allemande n'a pas été vaincue et qu'elle reviendra un jour réoccuper cette région conquise,en conséquence il fabrique des ponts les plus solides possibles pour qu'elle puisse y faire passer ses plus lourds canons dans l'avenir....2) Mes parents vont pour participer à une rencontre sportive à Strasbourg,ils sortent la nuit avec l'équipe de mon père(qui comporte aussi Anglais et Tchèques),à la sortie du dancing :Insultes pugilat avec des Allemands....3)Un de mes oncles par alliance capitaine à la Transat part avec un équipage réceptionner un cargo mixte construit à Hambourg,c'est la Noël.....chacun est invité à la fête collective des chantiers et reçoit un cadeau de taille proportionnelle à sa fonction.....