Pouzet a écrit :
On sait que Winston CHURCHILL est l'un des rares homme politique qui y ait vu clair dans le jeu d'Hitler.
Il fut loin d'être le seul lucide. Mais, il a eu la chance d'être à un poste de responsabilité, d'avoir été un des acteurs important et d'avoir eu de nombreux biographes.
En France, l'un des plus lucides est Mandel. Mais, il a été assassiné durant la guerre. De plus, pour diverses raisons, il s'est retrouvé sur la touche après la défaite française. Donc, on a un peu oublié son opposition farouche à Hitler. Et Mandel ne fut pas un cas unique.
Pour certains hommes politiques français, on se retrouve devant une double tentative d’efficacement. Avant fin juin 40, ils ont mené une certaine politique. Après juin 40, ils suivent le maréchal Pétain, dont ils vont se désolidariser plus ou moins vite. Puis, une traversée du désert et ensuite la Libération. Donc, de juin 40 à ..., ils vont avoir tendance a chercher à faire oublier leurs positions d'avant-guerre. Et, ensuite, ils vont essayer d'effacer leurs positions pro-maréchaliste, pour magnifier leur lucidité d'avant-guerre lorsqu'ils dénonçaient Hitler. Mais, comme leur parole de certaines périodes risquaient de brouiller leur parole d'une autre période, ils ont parfois préféré reposer un voile pudique sur tout cela et resté ancré dans leur présent.
Pouzet a écrit :
Comment expliquer une telle lucidité ?
En fait, la classe politique se divise assez vite en 2 clans en ce qui concerne Hitler. D'un coté, il y a ceux qu'on pourrait appeler les traditionalistes. Eux pensent qu'Hitler est un homme politique normal qui tient un discours extrémiste en vue de manipuler les foules, mais qui appliquera une politique réaliste. L'histoire est pleine de ces politiciens démagogues qui tiennent un discours extrémiste et font une politique réaliste, pour ne pas dire parfois d'un bord opposé à leurs discours.
De l'autre, il y a un certain nombre de personnes qui perçoivent qu'Hitler est vraiment habité par la mission qu'il s'est donné. Ils comprennent assez vite que Mein Kampf n'est pas une œuvre de propagande destinée à "l'édification des masses", mais le programme qu'Hitler va suivre et essayer de mener à bien.