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Message Publié : 14 Août 2013 17:08 
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Bonjour,

Je suis actuellement en train de concevoir un texte de fiction et il me manque un détail pour une scène tout juste imaginée. Je voudrais faire acheter des fleurs à l'un de mes personnages dans le dessein de les envoyer/offrir pour des funérailles. On est en 1922.

Or j'ignore comment l'on procédait à l'époque.
- De quand date l'usage d'offrir des fleurs pour un deuil?
- Que peut se permettre un simple compagnon de tranchée vis à vis d'un camarade tombé au front, en terme de nombre, de variété, de luxe?
- Où achetait-on les fleurs? Y avait-il des endroits spécifiques?
- Comment les faisait-on livrer?

J'aimerais bien que mon personnage fasse son achat aux anciennes Halles de Paris, pour le décor (que j'aurais tant aimé connaître!), même si je sais que ce type de produits se vendait à l'extérieur.

Merci beaucoup!


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Message Publié : 14 Août 2013 18:03 
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Camin a écrit :
- De quand date l'usage d'offrir des fleurs pour un deuil?

La présence de fleurs dans l'art funéraire est une très ancienne tradition. Il existait des ventes de compositions florales pour les enterrements dès le début du XXème siècle et même à la fin du XIXème siècle, donc il n'y aura pas de fautes historiques sur ce point. J'ai fait quelques recherches pour obtenir une date exacte et je retrouve à plusieurs reprises un livre (non lu) d'Odile Ducros, qui devrait répondre à toutes vos questions si vous avez l'occasion de le parcourir.

Camin a écrit :
- Que peut se permettre un simple compagnon de tranchée vis à vis d'un camarade tombé au front, en terme de nombre, de variété, de luxe?

Je ne sais pas si un compagnon de tranchée aurait fait de tel. La démarche d'acheter des fleurs est peut-être trop personnelle pour l'époque. Les tombes modestes étaient souvent ornées de jardinières (bruyère, houx). Les églises protestantes recevaient parfois des fleurs mais les églises catholiques et les synagogues n'en recevaient pas.
Je ne comprends pas, par contre, pourquoi vous parlez de 'tomber au front' : l'action se situe en 1922, donc parlez-vous de deux soldats français engagés sur un front militaire en 1922 ? Si oui, lequel ?

Camin a écrit :
- Comment les faisait-on livrer?

Je dirais plutôt qu'on les apporterait, mais là encore, est-ce qu'un soldat se rendrait sur la tombe d'un compagnon de guerre pour lui rendre hommage avec des fleurs ? Je pense plutôt qu'il irait auprès de sa veuve ou des parents du défunt pour rappeler la mémoire de son compagnon, qu'il pourrait même laisser une enveloppe avec quelques économies auprès des dits parents ou de la veuve, mais qu'il achète des fleurs me paraît hors contexte.

Cela va aussi dépendre de ses liens avec le défunt, de la région dans laquelle se déroule votre histoire, de ses finances, de celles des parents du défunt, etc.

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« But thought's the slave of life, and life's time fool. » (William Shakespeare)


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Message Publié : 14 Août 2013 21:40 
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Je ne comprends pas, par contre, pourquoi vous parlez de 'tomber au front' : l'action se situe en 1922, donc parlez-vous de deux soldats français engagés sur un front militaire en 1922 ? Si oui, lequel ?

Merci beaucoup, d'abord, pour votre réponse rapide et déjà bien précise, je vais tâcher de consulter le livre que vous m'indiquez.

Quant à votre interrogation, elle est légitime et découle de mon manque de précision: en fait il s'agit bel et bien d'un jeune homme tombé au front mais simplement porté disparu à l'époque et qu'on vient de découvrir, 4 ou 5 ans après, et d'identifier grâce à sa plaque - enfin mon histoire ne rentre pas dans ces détails. Cette idée m'e'st venue après qu'on a exhumé, tout récemment, les restes d'un poilu, 100 ans après.

Je me suis déjà un peu renseignée sur la Grande Guerre, elle s'est poursuivie au-delà de l'armistice mais uniquement sur le front oriental, et je ne parle pas de celui-ci.

Ah, ça m'embête que l'usage des fleurs vous paraisse inapproprié, j'aimais bien l'image! Et comme il s'agit d'une scène simple et d'un personnage très secondaire, il ne s'agit pas de tirer l'épisode en longueur, je voulais quelque chose de percutant... et puis j'avais envie de montrer les Halles.


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Message Publié : 14 Août 2013 21:40 
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"Je ne comprends pas, par contre, pourquoi vous parlez de 'tomber au front' : l'action se situe en 1922, donc parlez-vous de deux soldats français engagés sur un front militaire en 1922 ? Si oui, lequel ?"

Merci beaucoup, d'abord, pour votre réponse rapide et déjà bien précise, je vais tâcher de consulter le livre que vous m'indiquez.

Quant à votre interrogation, elle est légitime et découle de mon manque de précision: en fait il s'agit bel et bien d'un jeune homme tombé au front mais simplement porté disparu à l'époque et qu'on vient de découvrir, 4 ou 5 ans après, et d'identifier grâce à sa plaque - enfin mon histoire ne rentre pas dans ces détails. Cette idée m'e'st venue après qu'on a exhumé, tout récemment, les restes d'un poilu, 100 ans après.

Je me suis déjà un peu renseignée sur la Grande Guerre, elle s'est poursuivie au-delà de l'armistice mais uniquement sur le front oriental, et je ne parle pas de celui-ci.

Ah, ça m'embête que l'usage des fleurs vous paraisse inapproprié, j'aimais bien l'image! Et comme il s'agit d'une scène simple et d'un personnage très secondaire, il ne s'agit pas de tirer l'épisode en longueur, je voulais quelque chose de percutant... et puis j'avais envie de montrer les Halles.


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Message Publié : 15 Août 2013 7:55 
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Il y a bien le marché aux fleurs, dans l'ile de la Cité, coin sympa s'il en est.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


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Message Publié : 15 Août 2013 11:35 
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Il y avait bien aux Halles des marchands de fleurs. Mais les Halles n'étaient pas un marché où se rendaient les gens ordinaires (à moins de se lever très tôt) car c'était un marché de gros qui fermait aux alentours de 4 heures du matin (les camions venus de province repartaient donc à l'aube).
Cependant à l'époque où vous vous situez, le marché aux fleurs, proche du tribunal de commerce, sur les quais, existait déjà et il y avait encore un peu partout dans Paris, outre des boutiques spécialisées, des charrettes à bras faisant office de boutiques ambulantes.
A noter que, jusqu'en 1936, année où il fut supprimé en même temps que les tramways desservant le centre de Paris, existait le "petit train des Halles", surnommé "l'Arpajonnais", qui emmenait voyageurs et surtout marchandises (légumes et fleurs, voire lait, œufs, fromages et viande"), d'Arpajon jusqu'aux Halles centrales.
N'oubliez pas non plus l'importance des marchés couverts de quartier (il en existe encore quelques-uns) qui, eux, vendaient des fleurs toute la journée, en même temps que tout le reste.

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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.


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Message Publié : 26 Août 2013 10:23 
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jibe a écrit :
Il y avait bien aux Halles des marchands de fleurs. Mais les Halles n'étaient pas un marché où se rendaient les gens ordinaires (à moins de se lever très tôt) car c'était un marché de gros qui fermait aux alentours de 4 heures du matin (les camions venus de province repartaient donc à l'aube).
Cependant à l'époque où vous vous situez, le marché aux fleurs, proche du tribunal de commerce, sur les quais, existait déjà et il y avait encore un peu partout dans Paris, outre des boutiques spécialisées, des charrettes à bras faisant office de boutiques ambulantes.
A noter que, jusqu'en 1936, année où il fut supprimé en même temps que les tramways desservant le centre de Paris, existait le "petit train des Halles", surnommé "l'Arpajonnais", qui emmenait voyageurs et surtout marchandises (légumes et fleurs, voire lait, œufs, fromages et viande"), d'Arpajon jusqu'aux Halles centrales.
N'oubliez pas non plus l'importance des marchés couverts de quartier (il en existe encore quelques-uns) qui, eux, vendaient des fleurs toute la journée, en même temps que tout le reste.



Merci beaucoup pour vos précisions, que je découvre en me reconnectant un peu tard. Il est vrai que le site de l'Île de la Cité est tout aussi beau que le ventre de Paris, et ce peut être une bonne option, surtout si elle correspond mieux à la réalité.
Les Halles et moi c'est l'histoire d'une rencontre qui n'a jamais eu lieu - quand je suis née elles avaient déjà disparu - mais dont j'ai la nostalgie quand même. Nul doute que j'essaierai encore dans le futur de les placer dans un coin de l'image!


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Message Publié : 26 Août 2013 10:34 
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Pierre de L'Estoile
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Juste un mot pour vous dire que les marchandes de fleurs sur charrettes à bras étaient souvent aussi des "marchandes des quatre saisons" qui vendaient des légumes. Tout cela a disparu des trottoirs parisiens, comme les vendeurs de journaux ou ceux de marrons grillés (l'hiver).

Quant à la "poésie" des anciennes Halles, que j'ai bien connues car je travaillais la nuit tout à côté, méfiez-vous des clichés sur "le bon vieux temps". Le bruit, les bousculades, les injures, l'odeur de pourriture ou des gargotes, les rats courant un peu partout, la chaussée glissante de trognons et d'épluchures n'avaient rien de poétique !

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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.


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Message Publié : 26 Août 2013 10:35 
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Localisation : Région Parisienne
J'ai connu sur la fin, puisque mon père m'y emmenait faire ses achats, ainsi que la Villette, d'ailleurs.

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Message Publié : 26 Août 2013 19:10 
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Jean-Marc Labat a écrit :
J'ai connu sur la fin, puisque mon père m'y emmenait faire ses achats, ainsi que la Villette, d'ailleurs.



Oh, j'imagine bien la cohue et la puanteur - les odeurs fortes devaient d'ailleurs régner à peu près partout dans le temps, et je ne me figure pas du tout que la vie des travailleurs de ces halles était rose. Cependant je suis sensible à l'architecture très belle de Baltard. Il y avait une exposition tout à fait intéressante sur le sujet au Musée d'Orsay l'hiver dernier. Je crois profondément que les paysages, y compris urbains, nous font. Et depuis on a bien détruit esthétiquement le coeur de Paris, je pense qu'il en découle des choses tristes aussi. Enfin ce serait un long débat...


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Message Publié : 26 Août 2013 19:43 
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Camin a écrit :
Jean-Marc Labat a écrit :
J'ai connu sur la fin, puisque mon père m'y emmenait faire ses achats, ainsi que la Villette, d'ailleurs.



Oh, j'imagine bien la cohue et la puanteur - les odeurs fortes devaient d'ailleurs régner à peu près partout dans le temps,


J'ai fréquenté des marchés et la halle centrale de Mulhouse dans les années 60. Je ne me souviens pas d'odeurs particulières.

Pourquoi devrait-il y avoir des odeurs "fortes" ou de la puanteur ?

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


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Message Publié : 26 Août 2013 19:44 
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Message(s) : 15790
Localisation : Alsace, Zillisheim
Pour revenir au sujet, il me semble avoir lu un roman où l'un des héros va rendre visite à une tombe au nom d'un ami et y apporte des fleurs. Mais, c'est lion dans le temps et je ne me souviens plus des détails.

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Appelez-moi Charlie


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