Un américain a publié un livre sur les relations entre les entreprises américaines et la machine de guerre nazi
Voir [( Trading with the Enemy: The Nazi-American Money Plot 1933-1949 )] [by: Charles Higham] [May-2007]
Sur
http://www.amazon.fr/Trading-Enemy-Nazi ... r-mr-titleUn excellent commentateur sur Amazon, un certain Latour07, en a fait un commentaire très complet
Je cite;
Citer :
Charles Higham est né anglais, d'ascendance juive, immigré aux Etats-Unis dont il prit la nationalité. La première version de cet ouvrage "Trading with the Enemy : the NAzi-american plot 1933 - 1949" fut publiée en 1983, après 5 années de travaux de recherche sur des archives dévoilées. Il s'agit ici de la seconde édition datant de 2007.
Ce livre est une mine d'informations qui éclaire d'un jour nouveau beaucoup de points obscurs, sur lesquels je recherche (encore) de l'information. Les anglo-américains avaient très rapidement après le Traité de Versailles fait en sorte qu'il ne puisse pas s'appliquer dans les pénalités à rembourser à la France, dans la limitation de l'armement allemand, dans le contrôle de son industrie de guerre.
La très bonne série "Apocalypse + Hitler + Traque des nazis + 8 mai 1945" visionnée par France 2, m'a appris à écouter les sous-jacents de l'isolationnisme dont une figure de proue était Charles Lindbergh, connu pour ses sympathies engagées pro-nazies (exposées dans le livre). L'alliance des Etats-Unis à l'Angleterre pour la vente des armes n'était pas acquise, loin de là. Je n'évoque même pas l'engagement militaire qui le fut à la faveur, en décembre 1941, de l'offensive japonaise de Pearl Harbor.
Qu'apprend-t-on dans ce remarquable livre dont j'espère qu'il pourra être traduit un jour en français ?
Le président américain Roosevelt a dû batailler ferme avec diplomatie, devant capituler sur certains points, dans la surveillance, le contrôle, les contraintes imposées aux traîtres, grands industriels dont il avait besoin pour poursuivre l'effort de guerre.
Parmi les traîtres listés, très bien décrits, avec concision et maintes sources historiques, soutenus par des personnels politiques influents (State Department, FBI) qui même minoritaires dans la population américaine, réussirent à maintenir le statu quo contre le "Trading with the Enemy act" :
1/ Henry Ford et son fils Edsel(pro-nazis, antisémites violents, Henry, très proche de Hitler qu'il félicita tout particulièrement dans "Mein Kampf"- source Charles Higham, ayant financé depuis le début le parti nazi ; Ford sera un grand pourvoyeur de camions, chars pour l'armée allemande pendant toute la guerre et grand opérateur de la conversion, en Suisse, des moteurs fonctionnant à l'essence en gazogènes),
2/ Rockefeller (Standard Oil - qui alimentait les U-boats via pavillons neutres dont Panama, plus relations commerciales et actionnariales avec IG Farben, la Chase Bank, la Bank for International Settlements, etc.),
3/ ITT (qui détenait 28% du capital de Foke Wulf - chasseurs allemands et fabriqua les fusées qui étaient tirées sur Londres, permit les avancées technologiques dans les télécommunications, secrets partant des Etats-Unis via l'Amérique latine),
4/ SKF (20% des munitions tirées contre les Alliés étaient produits par SKF, du pays "neutre" la Suède, mais aussi en provenance de l'usine américaine de Portland spécialisée dans les roulements à bille nécessaires à la fabrication des avions de guerre)
5/ la famille Du Pont, dont Irénée, antisémite, anti-français, pro-nazi de la première heure, ayant financé le parti nazi en imposant une taxe de 1,5% sur les salaires de Opel pour financer le parti d'Adolf Hitler dès 1934, propriétaire de General Motors (50% des bombardiers Junkers 88 étaient produits par la filiale Opel en Allemagne), ayant oeuvré pour faire des Etats-Unis un pays fasciste, etc. Actionnaires également de IG Farben tristement célèbre pour sa fabrication du gaz Zyklon B utilisé pour l'extermination de populations entières dans les camps de la mort.
La défense de leurs intérêts actionnariaux, souvent teintée d'une admiration des nazis obscène, a produit des schizophrènes. Quand l'un facilitait le transfert de production de SKF Portland pour l'armement allemand après Pearl Harbor, son fils était pilote de chasse, contre les Allemands, en Angleterre.
Vous irez de découverte en découverte.
Cet ouvrage est très bien documenté. Il aurait gagné en efficacité en intégrant des organigrammes et en mentionnant, en bas de page, les sources d'informations reprises en fin de livre.