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 Sujet du message : La confiance en soi des nazis
Message Publié : 17 Mars 2018 17:34 
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Pierre de L'Estoile
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Bonjour à tous !
:mrgreen:
Longue vie à Passion-histoire !!
:mrgreen:

Les nazis avaient une extraordinaire confiance en soi qui les à porter à avoir toutes les audaces, à déclarer la guerre à une foultitude de pays, y compris de gros morceaux comme l'URSS et les Etats-Unis et à avoir un mépris insondable pour les non germaniques, juifs, slaves, français, etc..., à se considérer comme faisant partie d'une race supérieure, d'être un peuple des seigneurs, d'être même les héritiers des grecs de l'antiquité.

D’où tenaient-ils cette extraordinaire confiance en eux-mêmes ?
Après tout ils n'étaient pas tous grands, blonds aux yeux bleus, Hitler au premier chef.....
Leur confiance leur venait certainement des extraordinaires succès que connu la Prusse et l'Allemagne au 19° siècle, succès politique (unification), militaires (contre la France surtout et l'Autriche), culturels (musique), scientifiques (Koch, Gauss), technologiques (Siemens), économique (révolution industrielle).
Pourtant au début du 20° siècle, l'Allemagne connait de graves déboires; défaite lors de la première guerre mondiale, échecs économique de la république de Weimar (hyperinflation dans les années 1920, crise terrible dans les années 1930), et au plan culturel, l'Allemagne n'a plus à cette époque l'aura qu'elle avait au temps de Beethoven et des romantiques.
Normalement ces échecs auraient dû faire douter les allemands, or au contraire ils "remettent ça" en 1939....

Comment les nazis ont-ils pu avoir une telle audace et une telle foi dans leur destin et dans celui de l'Allemagne ?

Merci de vos contributions !

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Le souvenir ne disparait pas, il s'endort seulement.
Epitaphe trouvée dans un cimetière des Alpes

La science de l'histoire est une digue qui s'oppose au torrent du temps.
Anne Comnène, princesse byzantine (1083-1148)

Le passé fait plus de mal que le présent
Proverbe Albanais


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Message Publié : 17 Mars 2018 17:59 
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Marc Bloch
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Attention Pouzet, la république de Weimar ce n'est pas simplement l'hyper-inflation, la misère et le chômage :!: De 1919 à 1932, en quatorze ans c'est 17 Prix Nobel pour l'Allemagne 8-| :rool:

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Message Publié : 17 Mars 2018 18:04 
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Jean Mabillon
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Merci cher Faget. La supériorité évidente de la science allemande depuis la fin du XIXe siècle était aussi un facteur explicatif de la foi des nationaux socialistes dans le supériorité intellectuelle allemande ...


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Message Publié : 17 Mars 2018 18:24 
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Hitler ramasse gratis : d'abord la Sarre par plébiscite - prévu par le traité de Versailles - puis la Rhénanie en 36 sans que les Français bougent, puis l'Autriche à la suite d'une simple cavalcade en 38, puis la Tchécoslovaquie que Français et Anglais lui abandonnent la même année.

Avec des adversaires aussi totalement paralysés, vous seriez pas en confiance, vous ?

Les nazis n'ont qu'à regarder l'ampleur du réarmement et le niveau atteint par la Luftwaffe, typiquement, sans équivalent dans aucun pays, pour se sentir parfaitement prêts à l'idée d'une guerre.

Bon, après il y a leur fatras idéologique, qui les classe comme surhommes, et auquel ils ont le tort de croire avec ferveur. ça les perdra ! (Les nazis ont perdu la guerre parce qu'ils étaient nazis : quand on massacre tout le monde à l'est - ces sous hommes - forcément ça durcit l'opposition, qui devient coriace, sachant qu'elle se bat le dos au mur contre un ennemi implacable.)

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Message Publié : 17 Mars 2018 18:28 
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Parce que toute l'entreprise idéologique nazie, comme celle de l'autre grand totalitarisme du XXe siècle, d'ailleurs, repose sur un présupposé quasi-mystique, dans le cas allemand celui de la supériorité de l'"homme nouveau" aryen sur tout le reste, et l'idée que la providence est de son côté.

C'est l'un des piliers du nazisme (avec l'ultranationalisme et l'antisémitisme), qui en appelle au Reich "de mille ans" promis pour la "race supérieure". Cela respire la confiance, n'est-il pas ?
Bref, c'est quelque chose d'induit, de consubstantiel à cette idéologie, absolument pas une posture.

CEN EdG

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Message Publié : 17 Mars 2018 19:34 
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Grégoire de Tours
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CEN_EdG a écrit :
Parce que toute l'entreprise idéologique nazie, comme celle de l'autre grand totalitarisme du XXe siècle, d'ailleurs, repose sur un présupposé quasi-mystique, dans le cas allemand celui de la supériorité de l'"homme nouveau" aryen sur tout le reste, et l'idée que la providence est de son côté.

C'est l'un des piliers du nazisme (avec l'ultranationalisme et l'antisémitisme), qui en appelle au Reich "de mille ans" promis pour la "race supérieure". Cela respire la confiance, n'est-il pas ?
Bref, c'est quelque chose d'induit, de consubstantiel à cette idéologie, absolument pas une posture.

CEN EdG


Je rajouterai que ce sentiment de supériorité de la race aryenne s'inscrit dans l'idée des Européens d'une supériorité des "blancs" sur les autres peuples. Sous un certain angle, les Allemands nazis ne font que pousser un positionnement idéologique qui imprègne l'Europe depuis, grosso modo, la deuxième moitié du dix-neuvième siècle. Ce n'est pas un concept de supériorité qui serait sui generis.


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Message Publié : 17 Mars 2018 19:45 
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Mmmh. Il repose sur un socle spécifiquement allemand, lié au processus d'unification de 1864-1871, au militarisme de la société prussienne et à l'Aufklärung du XIXe. Même si effectivement il n'est pas hors-sol et emprunte des éléments qui viennent du bain culturel européen du XIXe, il serait erroné de n'en faire qu'un rameau d'une "idéologie" européenne. Il est allemand, bien allemand, et a même des éléments qui sont assez uniques (par exemple, le fait qu'il soit avant tout un hitlérisme, c'est-à-dire qu'il repose sur la personnalité d'Hitler).

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Message Publié : 17 Mars 2018 19:55 
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Grégoire de Tours
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Bien sûr que le nazisme a ses spécificités. Mais il serait faux de penser que, à l'époque, seuls les Allemands pensaient en terme de hiérarchie des peuples et des cultures (plus que de races telles que le nazisme les conçoit).


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Message Publié : 17 Mars 2018 20:47 
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ThierryM a écrit :
Bien sûr que le nazisme a ses spécificités. Mais il serait faux de penser que, à l'époque, seuls les Allemands pensaient en terme de hiérarchie des peuples et des cultures (plus que de races telles que le nazisme les conçoit).

Mais le point est précisément là. Les nazis voient les Allemands comme une race différente des autres.
C'est davantage qu'une hiérarchie des peuples : ils sont LA race appelée à dominer, seule et unique.

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Message Publié : 18 Mars 2018 9:50 
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Salluste
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Je suis globalement d'accord avec ThierryM : Gobineau est français, Chamberlain anglais (même si rapidement de culture allemande). Ces échelles de «races», qui se déclinent facilement aux nations, se répandent rapidement de la fin du XIXème au début du XXème. Le semblant de rationalisme qui appuie ces théories est du goût de l'époque. Elle permettent de facilement justifier défaites et victoires.
À mon avis, c'est seulement partir de la prise de pouvoir d'Hitler que l'efficace propagande nazie rends ces idées plus particulièrement allemandes.
Il faudrait des études sociologiques européennes d'époque pour pourvoir affirmer que cela était vraiment plus spécifique à l’Allemagne au début du XXème siècle.

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Message Publié : 18 Mars 2018 10:16 
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Le nazisme est une spécificité allemande, dont la nature unique vient du fait qu'il s'agit avant tout d'un hitlérisme, c'est-à-dire d'une idéologie étroitement liée à la personnalité de son chef, et qu'elle puise dans l'ultranationalisme allemand né au premier chef des conséquences de la Grande Guerre. Les "premiers nazis" (proto-nazis), les premiers par exemple qui utilisent la croix gammée comme symbole de reconnaissance, sont certains des Freikorps qui luttent contre la Révolution entre novembre 1918 et... disons pour faire simple mars 1920. D'inspiration nihiliste et promouvant une Allemagne revigorée et purgée de ses éléments débilitants, recrutant largement dans les vétérans forgés dans l'enfer déshumanisant des tranchées liés par des solidarités de groupe à toute épreuve et parmi des étudiants véhémentement nationalistes et désireux de revanche, ils n'auraient jamais existé sans la défaite, la Novemberrevolution, les crises politiques innombrables qui secouent la jeune république de Weimar dans les années 1919-1921, l'humiliation de Versailles. Et n'auraient donc jamais permis au NSDAP d'être autre chose que ce qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être : un groupuscule ultradical totalement confidentiel de quelques dizaines d'illuminés, relativement inoffensif.

La conjonction de cette situation dramatique relativement unique et de la personnalité d'Hitler crée un parti de masse animé par une idéologie spécifique, totalitaire. Purement allemande.

Donc, même si le nazisme emprunte évidemment au corpus idéologique européen, notamment dans le darwinisme social et racial qui a le vent en poupe à la fin du XIXe siècle, il repose sur l'association de plusieurs piliers dont certains sont uniques : l'antisémitisme virulent et l'antibolchevisme (qui ne lui sont pas propres mais sont poussés à l'extrême, qui visent à purger l'Allemagne des éléments débilitants qui auraient causé sa défaite en la "poignardant dans le dos") ; le traumatisme de la défaite de 1918 qui n'est pas spécifiquement allemande certes, mais qui a des répercussions particulièrement dramatiques dans un pays organisé autour d'une armée qui en est la colonne vertébrale, le ferment social et la fierté ; l'espace politique libéré par l'élimination de la monarchie Hohenzollern de l'équation qui offre un boulevard aux nationalistes arrivistes qui veulent récupérer des soutiens déboussolés et enfin Hitler, qui en est l'ingrédient unique le plus spécifique mais aussi le plus crucial.

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Message Publié : 18 Mars 2018 10:45 
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Marc Bloch
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Quelqu'un, qui connaissait bien l'extrême droite européenne, m'avait dit que le nazisme se comprenait par le syncrétisme entre le militarisme prussien et le conservatisme bavarois. Je vous le livre comme je l'ai entendu et je le considère comme une explication plausible, sans plus.

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Message Publié : 18 Mars 2018 11:30 
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Faget a écrit :
Quelqu'un, qui connaissait bien l'extrême droite européenne, m'avait dit que le nazisme se comprenait par le syncrétisme entre le militarisme prussien et le conservatisme bavarois. Je vous le livre comme je l'ai entendu et je le considère comme une explication plausible, sans plus.

Je ne vois pas le point. Si vous dites plausible, c'est que vous voyez mieux que moi le mélange des deux traditions.

Pourriez vous développer ? (La question est facultative si ça vous entraîne dans des explications trop longues. :wink: )

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Message Publié : 18 Mars 2018 11:40 
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Salluste
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CEN_EdG a écrit :
Le nazisme est une spécificité allemande, dont la nature unique vient du fait qu'il s'agit avant tout d'un hitlérisme, c'est-à-dire d'une idéologie étroitement liée à la personnalité de son chef, et qu'elle puise dans l'ultranationalisme allemand né au premier chef des conséquences de la Grande Guerre. Les "premiers nazis" (proto-nazis), les premiers par exemple qui utilisent la croix gammée comme symbole de reconnaissance, sont certains des Freikorps qui luttent contre la Révolution entre novembre 1918 et... disons pour faire simple mars 1920. D'inspiration nihiliste et promouvant une Allemagne revigorée et purgée de ses éléments débilitants, recrutant largement dans les vétérans forgés dans l'enfer déshumanisant des tranchées liés par des solidarités de groupe à toute épreuve et parmi des étudiants véhémentement nationalistes et désireux de revanche, ils n'auraient jamais existé sans la défaite, la Novemberrevolution, les crises politiques innombrables qui secouent la jeune république de Weimar dans les années 1919-1921, l'humiliation de Versailles. Et n'auraient donc jamais permis au NSDAP d'être autre chose que ce qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être : un groupuscule ultradical totalement confidentiel de quelques dizaines d'illuminés, relativement inoffensif.

La conjonction de cette situation dramatique relativement unique et de la personnalité d'Hitler crée un parti de masse animé par une idéologie spécifique, totalitaire. Purement allemande.

Donc, même si le nazisme emprunte évidemment au corpus idéologique européen, notamment dans le darwinisme social et racial qui a le vent en poupe à la fin du XIXe siècle, il repose sur l'association de plusieurs piliers dont certains sont uniques : l'antisémitisme virulent et l'antibolchevisme (qui ne lui sont pas propres mais sont poussés à l'extrême, qui visent à purger l'Allemagne des éléments débilitants qui auraient causé sa défaite en la "poignardant dans le dos") ; le traumatisme de la défaite de 1918 qui n'est pas spécifiquement allemande certes, mais qui a des répercussions particulièrement dramatiques dans un pays organisé autour d'une armée qui en est la colonne vertébrale, le ferment social et la fierté ; l'espace politique libéré par l'élimination de la monarchie Hohenzollern de l'équation qui offre un boulevard aux nationalistes arrivistes qui veulent récupérer des soutiens déboussolés et enfin Hitler, qui en est l'ingrédient unique le plus spécifique mais aussi le plus crucial.

CEN EdG


Sur les aspects culte du chef et appui sur les frustrations des vétérans de la Grande Guerre, il ne faut pas oublier Mussolini et les Arditi italiens qui sont précurseurs et pourtant victorieux.
À mon sens c'est la propagande efficace qui rend le NSDAP vraiment majoritaire après la conquête du pouvoir.
Mais je vous rejoints sur l'aspect de la conjonction dramatique et la personnalité d'Hitler (et/ou son entourage très proche) ainsi que les piliers spécifiques à l'Allemagne.

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Message Publié : 18 Mars 2018 11:44 
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Faget a écrit :
Quelqu'un, qui connaissait bien l'extrême droite européenne, m'avait dit que le nazisme se comprenait par le syncrétisme entre le militarisme prussien et le conservatisme bavarois. Je vous le livre comme je l'ai entendu et je le considère comme une explication plausible, sans plus.


Le fait que la Bavière, à partir du second semestre 1919, soit un bastion de l'ultranationalisme allemand, va dans le sens de vos propos. Mais cependant, la Bavière était-elle particulièrement conservatrice avant 1919 ?
Si on prend une tendance de long terme comme l'influence démesurée du militarisme prussien sur la société allemande à compter de la seconde moitié du XIXe, j'ai du mal à voir son pendant dans un conservatisme qui n'est pas spécifique à la Bavière (la Prusse-orientale est structurellement plus conservatrice que la Bavière, comme le prouvent les élections menées sous l'Empire et la république de Weimar, et l'influence des Junkers y est pour beaucoup quand la noblesse bavaroise me semble plutôt moderne et ouverte en comparaison, et qu'elle a surtout une influence politique bien moindre).
L'extrémisme bavarois, même si on doit pouvoir trouver des racines plus profondes, ne me paraît dater que de la réaction à la Räterepublik de Kurt Eisner et à son élimination en mai 1919. C'est à ce moment là que la Bavière devient un bastion ultranationaliste auquel Hitler doit beaucoup - ce n'est pas un hasard s'il tente sa chance à Munich en 1923.

J'ai donc du mal à associer les deux éléments qui me paraissent de nature très différente : l'un est structurel, consubstantiel à la société allemande depuis un siècle ou plus ; l'autre est conjoncturel, dépendant largement des évènements de 1918-1919.
Ca ne veut pas dire que la Bavière n'a pas joué un rôle crucial dans l'avènement du nazisme.

CEN EdG

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