JARDIN DAVID a écrit :
Il y a aussi un autre avantage à utiliser la langue "standard" : l'Alsacien comme les patois ne sont pas fixés et changent d'un clocher à l'autre. D'où les célèbres querelles. Le "standard" permet de s'en affranchir tout en étant compris.
JD
Il y a un autre fait ... l'Université de Strasbourg n'est pas devenue une université francophone du jours au lendemain quand le 30 septembre 1681, la ville-libre de Strasbourg accepte de devenir française en étant placée sous la protection des rois de France. C'est même une université dont le rayonnement intellectuel s'étend loin dans le Saint Empire Romain Germanique. En fait, l'Alsace, de 1648 à 1789 est un cas assez particulier : elle appartient au royaume de France, elle est unifiée administrativement pour la première fois de son histoire. Oui, certains historiens n'hésitent pas à dire que l'Alsace politique est une invention française, avant c'était juste une région géographique divisée. Mais, elle reste partie intégrante de l'aire culturelle germanique. Dans le Haut-Rhin, de nombreux intellectuels ont été formés par l'université de Bâle. En centre Alsace, on va facilement étudier à Fribourg, et des intellectuels de l'ensemble du monde germanique viennent à Strasbourg. Il faudrait que je me renseigne parce que je ne sais pas jusqu'à quand l'enseignement fut délivré en allemand à Strasbourg avant la Révolution.
Donc, le monde intellectuel baigne dans le monde culturel germanique, et les échanges écrits se font en Allemand "standard" par commodité.
Hier, j'ai fait une recherche dans les espaces des archives du Haut-Rhin et du Bas-Rhin.... Alors, les actes de naissance et de mariage, ainsi que les décès, sont écrits en latin dans les registres paroissiaux. Une partie des actes notariés sont en allemands standard, tandis que tout ce qui est documents administratifs en liens avec les instances françaises est en français ... C'est au cours du XIXème siècle que l'administration française impose le français dans la plupart des actes... et le mouvement commence lors de la Révolution. Et bien entendu, pendant tout ce temps, les gens discutent entre eux avec la langue usuelle : leur dialecte local