Les décrets lois de 1938-39 concernant la police des étrangers, leur condition de séjour, la carte d'identité, de travail, de commerçant, sont ils une remise en cause des principes républicains ?

Voilà, j'ai cet exposé en ce moment qui me casse la tête.. si vous pouviez m'aider, je vous remercierai infiniment... J'ai cherché dans un bon nombre de livres mais je n'ai pas trouvé grand chose...

Mon plan serait, et je ne suis pas très sûr :



I- La police des étrangers

a) la réglementation (cartes d'identité..) et la protection des réfugiés
b) surveillance des étrangers et atteinte au droit de circulation

II - Les conditions de séjour

a) Le mariage, le travail, et la vie associative réglementés
b) Une atteinte a la liberté du travail, de commerce et d'association

III - Une rupture avec les principes de la République

a) la tradition d'hospitalité ?!
b) l'intégration et l'assimilation des étrangers ?!


Voilà, merci d'avance, je ne vous demande pas de me faire mon exposé, mais juste de me dire ce que vous pensez du sujet, a votre avis quels sont les principes remis en cause, et est ce que je ne suis pas entrain de faire fausse route ?!

Merci et a bientot, je reviens sur ce forum que j'avais un peu délaissé je crois ^^

Kronos

Je me suis toujours demandé ce qu'étaient les principes républicains ? Où sont ils codifiés ?

Encore un exposé pour l'auto-flagellation.

Quoi de plus normal que de contrôler la population étrangère sur son sol ? Surtout quand les menaces de guerre se profilent à l'horizon.

Dans tout les pays du monde, cela se pratique, pourquoi la France serait-elle uniquement exemptée.

Ce sujet est fortement orienté à la base. Je ne sais si celui-ci vous a été imposé, mais l'orientation qui lui a été donnée ne me plait pas du tout.

Désolé d'être si franc, c'est un de mes nombreux défauts.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Hélas il m'a bien été imposé... Merci d'être franc ^^

Je ne suis pas non plus "pour" l'intitulé de ce sujet, mais je n'ai pas vraiment eu le choix à vrai dire..

Les principes républicains, c'est sûr que l'on peut donner à cette expression la forme qu'on veut, ça peut être liberté-égalité-fraternité, ça peut être l'hospitalité...

Mais il est vrai que surveiller plus les étrangers n'est pas vraiment pour moi une remise en cause de ces principes, ce ne sont que des mesures assez "normales" pour 1938... Reste le sentiment de xenophobie de l'époque, et le fait qu'on préfère les étrangers "utiles"... Enfin je ne sais pas... Merci pour cette réponse en tout cas, j'avais peur de passer inaperçu...

Je vous donnerai de mes nouvelles concernant mon exposé

Kronos

ps : auto-flagellation, je dirais même, "exposé suicide"...

C'est bien malheureux que de donner un sujet aussi vicieux.

Rassurez-vous, il y a trente ans, c'était la même chose. J'ai été viré de cours d'histoire pendant trois mois en terminale parce que je ne pensais pas comme le prof. Mais j'ai quand même eu 19/20 au bac dans cette matière.

Bon courage quand même.

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Tout le monde n'a pas votre largeur d'esprit, mon cher Julien. Que voulez vous, il y a des sectaires partout

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Oups désolé mais je crois que je me suis mal expliqué ; En ce qui concerne la carte d'identité, pour être plus précis, je parle de la "carte d'identité d'étranger (ou de tourisme)" : tout étranger qui séjournait en France en 1938 depuis plus de 2 mois devait avoir sa carte d'identité d'étranger, ses papiers, sous peine d'être emprisonné et expulsé du territoire. Ce qui est bien pour moi une "réglementation" des étrangers, dans le sens où on n'accepte plus de clandestins ou d'étrangers qui ne sont pas en règle. (quand à la carte "spéciale", je pensais à la carte spéciale de commerçant, mais j'en parle dans la 2e partie, si toutefois je garde ce plan que je n'aime pas vraiment, pour être franc)

Kronos a écrit :
"Les décrets lois daladier : une remise en cause des principes républicains ?"

Je note le "?" qui me semble essentiel. C'est un questionnement qui attend une réponse, et pas une affirmation !

Dans son roman "Fontamara" (écrit en 1930) , l'écrivain Ignazio Silone raconte l'émoi qui bouleverse la population et surtout les autorités d'une petite ville italienne du midi durant la période fasciste. En effet, la ville était couverte (comme chaque ville italienne de l'époque) de slogans à l'honneur du régime : or, au cour de la nuit, une main "terroriste" avait osé y rajouter..... des points d'interrogation. Le résulta était le suivant : "credere, obbedire, combattere" devenait "credere, obbedire, combattere ?" ; "il duce ha sempre ragione" devenait "il duce ha sempre ragione ?" etc. La puissance d'un simple point d'interrogation menaçait la dictature !

Le problème est abordé dans "Histoire des Français venus d'ailleurs" (de 1850 à nos jours) de Vincent Viet.
D'ailleurs, la raison est fondamentalement diférente de celle qui a été avancée dans certains messages par des personnes qui s'axent trop sur la problématique actuelle. Les raisons mises en avant à l'époque concernent ce que l'on a appellé le "protectionnisme ouvrier", ce fut des méthodes réclamées par les ouvriers, les syndicats et les partis de gauche qui réclamaient que l'on réserve le travail aux "bons français". En cela, ils rejoignaient aussi une demande d'une certaine droite qui véhiculait la peur que les étrangers allaient pervertir la race et la culture française. On cherche à surveiller l'étranger, non par peur de l'insécurité qu'il pourrait générer comme de nos jours; mais parce que l'on craint qu'il va destabiliser la société par son modes de vie et ses pensées différentes.
Le patronnat, et les libéraux, eux, voyaient plutot d'un bon oeil ces étrangers. Pour le premier, le fait d'avoir le choix parmis une main-d'oeuvre nombreuse et qui acceptait des salaires plus bas que la main d'oeuvre française était une sacré aubaine.

D'ailleurs, les lois de 38 sont dans la continuation du décret "Millerand" qui vise déjà à limiter l'emploi d'ouvriers étrangers en France.
http://barthes.ens.fr/clio/revues/AHI/livres/pont.html
http://66.249.93.104/search?q=cache:CB_bp4K01NEJ:biosoc.univ-paris1.fr/pdf/bibliofaure.PDF+d%C3%A9cret+millerand&hl=fr
http://www.gisti.org/doc/presse/1999/cerc/chapitre-3-2.html
http://traitsnoirs.lautre.net/textes/tn09/BELLE%20EPOQUE%20ET%20XENOPHOBIE%20ANTI.htm
http://www.ac-rouen.fr/pedagogie/equipes/ecjs/travaux_eleves/premiere/immigration.htm

Si on me pose un tel sujet dans mes études, je ne manquerai pas de placer cette phrase. Je ne sais pas si c'est un bon conseil pour Kronos ?

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"La vie des hommes qui vont droit devant eux, renaitraient-ils dix fois en dix mondes meilleurs, serait toujours semblable à la première. Il n'y a qu'une façon d'aller droit devant soi." (Pierre Mac Orlan)

Il est évident que je n'écrirai pas cela dans un devoir, Dédé, je serai infiniment plus prudent et soufflerai peut-être un peu avec le vent.

Et les conseilleurs ne sont pas les payeurs, c'est bien connu. Et il est vrai que j'ai très, très mauvais esprit

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Merci énormément pour vos réponses, je ne m'attendais pas à tout cela ^^ julien sapori, je n'ai pas compris, vous voulez dire que la réponse pourrait être "non, ce n'est pas une remise en cause" ? En réalité dans mon exposé je compte bien dire "oui et non", et ne pas me prononcer pour l'un ou l'autre, car si cela a permis a Vichy de mieux s'installer, et si ces décrets étaient contraires au droit d'asile, etc. etc., ils ont aussi servis à réguler le flux d'étrangers, à leur donner un statut... il n'y avait pas que des choses à critiquer, je pense...

Merci beaucoup à Narduccio (et aussi à Julien Sapori) pour ses réponses qui me sont très précieuses ^^

Le livre de Vincent Viet était hélas un peu trop vague, comme beaucoup sur l'immigration, enfin sur le sujet des décrets de 38-39, tout au moins...

Je n'ai trouvé que 3 livres vraiment excellents sur le sujet : "les pouvoirs publics et l'immigration ds l'entre-deux guerre" de J-P. Bonnet, "la france xenophobe" de P. Deschodt, et enfin le livre que j'ai trouvé dans une petite bibliothèque et nulle part ailleurs (impossible à trouver, j'ai vraiment remué ciel et terre lol) : "La tyrannie du National", de G. Noiriel... Ils m'ont apporté des réponses... Je vais maintenant parler bien plus du droit d'asile, de la police des étrangers et de l'idée d'hospitalité envers les réfugiés politiques... En plus du reste, bien sur...

Pensez vous que je peux parler du droit d'asile et de la tradition d'hospitalité de la France dans une même sous-partie ? Car en fin de compte, c'est à peu près la meme chose, non ?

Bonjour Kronos,

Dans quel cadre devez vous faire cet "exposé" ?

duc de Raguse.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

Je suis en licence d'histoire et je dois faire un exposé par semestre
D'habitude je n'ai aucun problème, mais avec celui-ci j'avoue que j'ai eu un peu de mal (à trouver des livres, et un plan valable)... Mais ça ira, normalement, lundi il sera terminé ^^ Si vous avez un avis à donner, n'hésitez pas en tout cas ^^ Bon week end ^^

Réponse au message de Kronos du 26 novembre :

Excusez-moi je si je vous ai fait croire que j'étais un peu "donneur de leçon." En réalité, je ne suis pas en mesure d'argumenter sur votre sujet : je crois que parfois, il faut avoir le courage de dire "je ne sais pas" plutôt qu'affirmer des choses dont on ignore tout.

En fait, ma remarque était uniquement d'ordre méthodologique : il ne faut pas, il ne faut jamais, s'interdire une réflexion sous prétexte qu'elle pourrait déplaire à quelqu'un - et à plus forte raison à un enseignant d'université, qui n'est pas là pour dicter le "politiquement correct" et qui, généralement, du fait de son statut et sa formation est plutôt ouvert à la contradiction. C'est pour cela que j'ai attiré votre attention sur le "?", qui me semble très important. Mais je le repète, sur le fond, je n'ai pas d'opinion sur ce sujet.

D'une façon générale, je crois que quand on a le sentiment ou la crainte d'être à contre-courant (avec le risque d'un "retour de baton"...) que ce soit dans les débâts d'idées ou dans la vie professionnelle, il y a deux possibilités : soit on se tait , soit on argumente en essayant dêtre "excellent", de façon à ne pas prêter le flanc aux critiques.

Cordialement.