Loïc a écrit :
il a été lucide jusqu'à la fin mais il avait quand même des moments d'absence notoires, l'un d'eux a été filmé quand il était à Vichy, c'est assez flagrant dans cette scène :
il sort d'un bâtiment pour aller dans une automobile qui se trouve juste devant lui mais il s'arrête sur le trottoir, hagard, visiblement complétement perdu, ne sachant que faire...
Le problème n'était pas tant des absences que son absence d'énergie lors des réunions. D'après de nombreux observateurs, c'est quasiment toujours le dernier qui parle qui a raison !
Pour essayer ou non de réhabiliter Pétain, il faut essayer aussi de comprendre son point de vue, qui était celui d'une bonne partie de la classe politique française.
- La seule lutte qui compte dans le monde est celle pour l'hégémonie sur l'Europe.
- la France a perdu la bataille, au moins momentanément ; le reste de la guerre n'a aucune importance
- la France dispose encore de facteurs de puissance : sa flotte et son empire colonial
- les perdre, c'est abandonner tout espoir de redevenir une grande puissance, par rapport à l'Allemagne ou l'Angleterre
- comme l'Allemagne en 1918, la France doit donc se plier à la volonté du vainqueur, tant qu'il ne cherche pas à la déposséder de ses atouts, et prendre son mal en patience en attendant de pouvoir se redresser.
- la France doit donc entrer dans un état d'attente stoïque ; les Français doivent se régénérer moralement et retrouver la capacité de rebâtir leur pays.
Je me souviens d'une phrase d'un journaliste parue dans un journal de l'époque, et que j'ai pu lire au musée du wagon de Rethonde :
"La France ne veut pas mourir !" Cela résume bien l'atmosphère de l'époque.
La discussion sur la validité ou non de la prise de pouvoir de Pétain est pour moi sans objet : sa légitimité ne fait aucun doute. Elle est beaucoup plus solide que celle de De Gaulle, à l'époque, qui ne tient que grâce à Churchill.
Un livre est paru sur les réalisations du régime de Vichy étaient toujours en place aujourd'hui :
L'héritage de Vichy: Ces 100 mesures toujours en vigueur de Cécile Desprairies, éd. Armand Colin.
Citer :
Accouchement sous X, fête du Travail, cantine d'entreprise, sport au baccalauréat, création des comités d'établissement devenus comités d'entreprise, médecine du travail, certificat prénuptial, salaire minimum, Ordre des médecins. autant de mesures qui nous viennent de Vichy et de l'Occupation allemande. [...]