Vous posez une question qui n'est pas historique mais philosophique et à laquelle le regretté Desproges avait déjà répondu: Peut-on rire de tout?
A chacun de voir. Pour ma part, j'adore la grande vadrouille et je déteste (oh, le mot est fort, disons que je n'apprécie pas) la vie est belle. Je trouve que dans les films d'humour, la "guerre de 40" comme on dit, n'est qu'un prétexte, qu'une toile de fond. Dans les films "sérieux" sur ces sujets (Le pianiste, L'armée des ombres), l'accent est mis sur l'Histoire en tant que telle, et la guerre est une période spécifique où l'histoire trouve son cadre, elle est l'argument du film et rien de ce qui s'y déroule n'y serait arrivé sans elle.
Sur la vie est belle: ce film me dérange profondèment. Par son parti-pris de rire sur les camps, d'abord. J'ai l'esprit large, et je ris d'énormément de choses ("de la guerre, de la mort, du cancer" comme disait le déjà cité Pierre D.). Mais les camps et la Shoah, malgré toute ma bonne volonté, je n'y parviens pas. Trop sensible, sans doute, je l'ignore et cela m'est égal. Et ce film, malgré tout le talent de Robert Benigni, est génant par son mélange des registres. J'ai un peu l'impression que c'est le cirque, Pinder en quelque sorte: "Venez voir le film mesdames et messieurs. Attention, au programme, des camps de concentration, de la rigolade, de l'émotion, des gamins qui pleurent et des blagues!" Racoleur et glauque.
Sur la première guerre mondiale, je n'ai en tête que deux films (mais je suis sans doute trop jeune) pas forcèment très drôles: La grande illusion et les croix de bois. C'est vous dire que l'ambiance du cinéma de l'époque, si j'en juge, n'était guère à la gaudriole.
(J'ai également vu les gaietés de l'escadron, mais je ne sais plus si ce film date d'avant la seconde guerre ou après...)
Sinon, et pour finir, je pense que ce sujet serait mieux dans la section cinéma.