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Baechler y voit une source de lassitude et de désillusion des allemands à l'égard de la démocratie parlementaire, qui, associée à la crise économique, ouvre largement la voie à Hitler.
Sans aucun doute, ce qui se remarque pour pratiquement toutes les jeunes démocraties européennes pendant l'Entre-Deux-Guerres, lorsqu'elles sont touchées par la crise. Mais, encore une fois, cela ne suffit pas à expliquer l'avènement du nazisme.
Concernant cette lassitude de l'opinion à la fin de la "période de stabilité" (1924-1928), comment expliquez-vous que plus de 76% des Allemands se rendent encore aux urnes aux élections de 1928 et donnent une majorité confortable aux partis qui soutiennent le régime depuis le départ ou qui l'ont rallié comme le DVP de Stresemann ?
Si la lassitude avait été si forte, les électeurs auraient sanctionné les partis gouvernementaux ou ils se seraient abstenu massivement et le NSDAP ne serait pas resté à 2,8% des suffrages exprimés...
Je pense que cette "lassitude" n'est que relative de la part de l'opinion publique allemande et correspond à ce que l'on peut aussi observer en France ou dans d'autres jeunes démocraties européennes à cette date. Ce que je veux dire, en bref, c'est que le cas allemand n'est pas original ou particulier sur cette question.
Certains - comme Christian Baechler - peuvent à juste titre regretter que Stresemann était malade depuis 1928, "année du sacre"...
Car les 9% du DVP aux élections sont de son seul fait et une fois mort (1929), le parti s'enfonce dans des failles abyssales.
L'Allemagne connaît deux crises en 1929 : la mort de Stresemann et les capitaux américains qui sont rapatriés.
Une phrase prophétique de sa part :
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« Si Briand ne fait pas de concessions maintenant, je suis fait. Il en viendra un autre. Allez à Nuremberg et voyez Hitler ! »