C'est exactement ce qui s'est passé pendant la Drôle de Guerre. Les ajournements intempestifs successifs de l'attaque allemande - elle devait avoir lieu en octobre, puis en février... - ont donné aux deux belligérants huit mois de délai. L'Allemagne l'a utilisé pour se renforcer. La France, quasiment pas.

Et la Grande-Bretagne fort peu.

Nous avons mobilisé un homme sur huit, la Grande-Bretagne un sur quarante.

Que la France ait une responsabilité dans sa défaite, c'est certain, mais nous n'étions pas seul, que diable, nous étions deux en cette affaire.

La propagande allemande daubait sur le fait que l'Angleterre défendait ses intérêts avec des poitrines françaises, et en 1940, elle avait raison.

Heureusement, la suite l'a démenti.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

La mobilisation Française de 39 a été trop complète: il a fallu démobiliser les ouvriers nécessaires à l'industrie d'armement, la production chutant fin 39.

Concernant le réarmement Français, au moment de l'attaque du 10 mai 40, l'Armée de l'Air est en pleine réorganisation. Elle termine d'ailleurs la campagne avec plus d'avions moderne qu'elle ne l'a commencé. Quelques mois de plus auraient signifié le remplacement des chasseurs les plus anciens par des modernes D520, et un bombardement totalement renouvelé, les "pièges" comme les Amiot 143 et autres Bloch 220 remplacés par des Amiot 350 et Léo 45.

Pour le matériel de l'armée de Terre, c'est la même chose. Les unités sont en plein équipement. Manquent principalement la DCA et les canons antichars. La production de chars est en pleine expansion. Il est prévu que, pour septembre, l'armée aura fait peau neuve et il sera temps de penser à créer de nouvelles divisions.

Voir le rôle de Raoul Dautry.

J'ai publié une note de lecture ici :

http://www.passion-histoire.net/viewtopic.php?f=49&t=3179&start=75

@+

C'est bien ce que je disais : un dynosaure stalinien

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "

Votre propos me semble bien curieux et trop affirmatif. Gamelin ne croyait pas a la prétendue inferiorité de l'armée allemande. Il ne l'a pas caché, cela dit, quand les politiques lui posent pareils questions, c'est plutot si il avait repondu non qu'on l'aurait taxé de trahison ( "non, je n'assume pas mes responsabilités", ben voyons). Dans une situation tendue, les militaires ne vont pas s'amuser a jouer les defaitistes surtout quand, comme dans le cas de Gamelin, les avis des politiques sont partagés sur ces militaires. De plus, Daladier etant un des principaux soutiens du général, celui-ci ne va pas se le mettre a dos comme ca, pas seulement pour interet personnel mais aussi pour eviter une mini-crise dans le cercle militiare.

De plus, il y a des moments ou on n'a pas le choix et ou, prets ou non, il faut s'engager. Gamelin devait voir la situation presente comme telle (ou alors les politiques lui faisaient voir) et a partir de ce moment, dire que l'armée etait mal et pas prete n'allait pas apporter grand-chose de bien.

Bref de nombreux (très nombreux) oficiers supérieurs et chefs d'État-Major peuvent être copieusement qualifiés d'arrivistes, de politiciens, être taxés d'incompétence aggravée, de manque de vision et de sens tactique et stratégique déficient, mais certainement pas de traitrise...

Excellente remarque

Je pense que personne ne pouvait prévoir l'extraordinaire succès de la Blitzkrieg, qui surprend même beaucoup de hauts responsables militaires Allemands, Halder le premier, si l'on en croit Frieser.

Il n'y a donc pas de raisons que Gamelin ne fasse pas, de bonne foi, le même calcul.

Dans son esprit: la Ligne Maginot et le dispositif de l'Armée Française doivent contenir les éventuelles velléités offensives des Allemands, le temps que le réarmement porte ses fruits. Dans ce sens, sa remarque que l'armée Française est prête au combat dès 39 est vraie, si l'on s'en tient à un aspect purement défensif. Le réarmement Franco-anglais est, de fait, bien plus rapide et efficace que l'Allemand, même s'il est trop tardif.

Ce que l'on peut en revanche lui reprocher, c'est :

- le manque de préparation du front Nord, qui aurait du voir la mise en place d'un dispositif commun poussé avec les Belges.
- une mauvaise stratégie, qui immobilise le meilleur des troupes mobiles Française dans une manoeuvre Dyle aventureuse en Belgique, le privant de toute force de réserve rapide.
- le manque de directivité envers ses subordonnés. Il se contente souvent de suggérer des ordres, sans donc pouvoir vérifier qu'ils sont mis en oeuvre.
- le manque de réactivité après la percée des Ardennes. Avec leurs (relativement) faibles moyens, les généraux des armées cherchent à aveugler la brèche. Il eut fallut constituer une réserve mobile en vue d'une contre-attaque, voir reconstituer un front bien plus en arrière.

Son rôle était de définir une stratégie globale de départ, coordonner les différentes armées et leurs positions, distribuer les moyens pour obtenir une solide défense avant la percée Allemande. Puis, une fois la percée faite dans les Ardennes, coordonner une défense en contre attaque ou sur de nouvelles positions.

Le moins que l'on puisse dire est qu'il n'a pas été brillant sur ces différents points.

Pour en revenir sur le complot dénoncé par Mme Lacroix-Riz, je ne suis pas historien, mais il doit tenir autant que le complot judéo-maçonnique dénoncé par Vichy.

Pour résumer ma pensée: s'il est probable que des Pétain et autres responsables militaires (et politiques, comme Laval?) aient été attirés par le fascisme, le franquisme et autres Salazar, il me semble douteux qu'ils aient accepté de trahir volontairement leur pays pour favoriser une victoire Allemande, qui, de fait, conduisait notre pays à la subordination. il devait quand même avoir une certaine fibre nationaliste ou, tout au moins, patriotique.

Reste une question concernant les "puissances de l'argent". Elles ne devaient pas voir d'un bon oeil la persécution organisée des Juifs, ou les discours de Hitler contre le "grand capital". Mais la politique autoritaire du Duce, qui "faisait arriver les trains à l'heure", selon une phrase de l'époque, la politique économique du Führer de fortes commandes d'Etat, d'abaissement du pouvoir des syndicats, de frontières douanières, devait avoir ses partisans.