duc de Raguse a écrit :
Pétain a eu droit a un procès, pas Laval ce qui va à l'encontre du droit le plus simple de la condition humaine. Surtout, si on le donne à l'un et pas à l'autre. Quel manque d'équité !
Où avez-vous lu que Laval n'ait pas eu de procès ? Il en a eu un, mais on a accusé les jurés de partialité, c'est tout différent (même reproche pour le procès Pétain)!
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Lorsque je lis que Laval était pro-nazi, je voudrais bien des explications... C'est Marcel Déat et M. Doriot qui étaient pro-fascistes, pas Laval.
Quant à Laval, il était opposé à la Révolution Nationale de Pétain et du "marais" de Vichy ( Alibert, Ménétrel,Baudouin...). De même pour les lois contre les juifs et les francs-maçons : Laval y était opposé et ce fut l'une des raisons de sa mise à l'écart en décembre 1940.
Opposé ? C'est beaucoup dire. Le fait est qu'il comptait beaucoup de Franc-maçons dans ses amis et qu'il a essayé de les protéger (individuellement). Sur ce point, il y a discussion. Moins pour les juifs...
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En fait, Pétain et son entourage grotesque ont envoyé Laval saborder le regime le 10 juillet 1940 et cela fait, ils s'en sont débarrassé. Pétain ne voulait pas se mélanger avec les parlementaires, les "politicards" et la "démocrassouille".
Sur ce point, nous sommes en total désaccord: du 14 juin à août 1940, on peut dire que Laval manipule le vieux maréchal. Le projet des actes constitutionnels est préparé par Laval de main de maître. Sans lui, en effet, la IIIème République aurait "survécu". L'idée du maréchal était simple: obtenir la démission de Lebrun et se faire élire à sa place. Pis, les chambres auraient été "prorogées" pour la durée de la guerre...
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Laval n'a jamais voulu s'allier avec le Reich, tandis que Darlan en 1941 était tout proche de le faire et c'est Hitler qui refusa !!! ( Laval n'avait plus aucun rôle à ce moment...). Pourtant, c'est bien avec Darlan qu'Eisenhower traita en 1942 après le débarquement en Afrique du Nord.
Vous oubliez Montoire. Rencontre voulue et préparée par Laval et Abetz...
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Quant au rôle de Laval fin 1942, il est vrai que l'on peut être perplexe : il a joué la carte de l'Axe pour obtenir une paix honorable, de Gaulle lui se battait pour restaurer le prestige de la France. Cette duplicité française fut toujours critiquée par les Américains : quoiqu'il arrivait la France pouvait s'en sortir !
Laval a joué la carte de l'Axe, car de juin 40 à janvier 43, il était intimement persuadé de la victoire de l'Allemagne, sans voir qu'une telle victoire ferait de la France un état-satellite, à peine plus fort que la Hongrie, amputée de l'Alsace-Lorraine et privée de nombreuses colonies. Son rôle dans la capitulation de Vichy du 11 novembre 1942 est primordial: il a pris soin au préalable de remplacer tous les généraux aux postes-clés, afin de n'y nommer que des hommes-liges!
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En tout cas, même si Laval méritait "ses douze balles", il faut revenir sur les conditions de son exécution : le 13 octobre 1945 il tente de suicider au cyanure. La capsule est vieille, la mort n'est pas immédiate. On lui pratique plusieurs lavages d'estomac et on le fusille à demi paralysé le 15 octobre à la prison de Fresne, après l'avoir trainé sur un brancard.
N'est-ce pas de l'acharnement à prouver qu'il était ce "mauvais génie", pourtant absent la moitié du temps de la collaboration ?
Auriez-vous préféré qu'on le laisse mourir de cet empoisonnement ? Il avait été condamné, sa grâce rejetée. La dose qu'il avait prise, même éventée, était fatale à brève échéance: quelques jours tout-au-plus. On aurait dû le fusiller séance-tenante, même sur un brancard. De tels faits qui paraissent odieux, ont bien été accomplis sur des soi-disant mutins pendant la Grande Guerre!
Je pense qu'il faut recentrer le débat: Laval était-il coupable d'intelligence avec l'ennemi ?
Pour moi, ça ne fait aucun doute. En temps de guerre, on ne lambinait avec un tel chef d'accusation...