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 Sujet du message : La "Shoah par balles"
Message Publié : 23 Juin 2007 17:45 
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Un belle (si l'on peut employer ce mot pour parler de l'évocation de telles horreurs) exposition vient de s'ouvrir au Mémorial de la Shoah autour du travail du père Patrick Desbois autour de ce qu'il est désormais convenu d'appeler la Shoah par balles en Europe de l'Est.

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Présentation de l'exposition:

Entre 1941 et 1944, près d’un million et demi de Juifs d’Ukraine a été assassiné lors de l’invasion de l’Union soviétique par l’Allemagne nazie. L’immense majorité est morte sous les balles des Einsatzgruppen (unités de tueries mobiles à l’Est), d’unités de la Waffen SS, de la police allemande et de collaborateurs locaux.

Seule une minorité d’entre eux l’a été après déportation dans les camps d’extermination.

Connus par les Britanniques et les Américains dès 1941, ces massacres sont partiellement recensés par les commissions soviétiques en 1944-45.

Les principaux auteurs de la « Shoah par balles » sont jugés lors du procès des Einsatzgruppen à Nuremberg en 1947-48 et, à partir de la fin des années 1950, en République Fédérale d’Allemagne.

Malgré les récits des rares survivants et les enquêtes judiciaires, cette histoire de la Shoah qui s’est déroulée à l’Est de l’Europe reste peu connue. Depuis 2004, le père Patrick Desbois et l’équipe de recherche de Yahad-In Unum retrouvent de nombreux témoins ukrainiens ayant vu les massacres ou ayant été réquisitionnés lors des exécutions de Juifs. Les témoignages recueillis par Yahad, systématiquement confrontés aux informations des documents écrits, ont déjà permis la localisation de plus de cinq cents fosses communes jusqu’alors oubliées et le rassemblement d’éléments matériels du génocide (armes, douilles, balles).

Il devient enfin possible de préserver et de respecter la sépulture des victimes.

L’exposition organisée au Mémorial de la Shoah du 20 juin au 30 novembre 2007 présente ces recherches toujours en cours, qui, en reconstituant les procédés des assassins, amènent à mieux comprendre comment a été mis en oeuvre le génocide des Juifs à l’Est de l’Europe. Elle propose de décrire les premiers résultats des recherches de l’équipe emmenée par le père Patrick Desbois, une partie des preuves balistiques retrouvées sur les sites et une sélection des témoignages recueillis depuis six ans par l’équipe de Yahad-In Unum.

L’exposition retrace également l’expertise archéologique d’une fosse commune, menée dans le village de Busk à la demande du Mémorial de la Shoah par l’équipe du père Patrick Desbois en août 2006 et dont les résultats viennent confirmer la terrible réalité du génocide par balles mené entre 1941 et 1944 en Ukraine et sur l’ensemble du territoire soviétique par les troupes nazies.



Un ouvrage récent sur la question:

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Présentation de l'éditeur:

Constitués à l'origine de volontaires issus de la SS, les Einsatzgruppen (" groupes d'intervention "), sont actifs dès 1939. Réorganisés au printemps 1941, ils opèrent à partir du 22 juin 1941 sur le front de l'Est, derrière la Wehrmacht, et étoffent massivement leurs effectifs au cours des dix-huit mois suivants. Donné avant l'offensive, l'ordre de tuer les cadres du régime soviétique et les hommes juifs adultes bascule en décision génocidaire dans la première semaine du mois d'août 1941. Loin d'être éloignée du massacre, la Wehrmacht en est le premier témoin oculaire tout en prêtant souvent main-forte aux tueurs. En moins de cinq mois, le massacre devient un génocide à l'échelle de l'URSS d'abord (août 1941), puis à celle du continent européen tout entier (novembre 1941). Les tueries par fusillades opérées par les Einsatzgruppen constituent le laboratoire de la " solution finale ". La machine génocidaire connaît toutefois des ratés. À partir de la tuerie de Minsk à laquelle il assiste le 15 août 1941, Himmler se déclare convaincu qu'il faut mettre au point un autre moyen de mise à mort, plus rapide et discret, moins éprouvant surtout pour les tueurs. Ce sera le camion à gaz (Chelmno, décembre 1941), puis la chambre à gaz. Les volontaires du meurtre de masse n'étaient pas des hommes ordinaires, mais les héritiers d'un endoctrinement pour lequel tout Juif constituait une nuisance à éradiquer. La force des Einsatzgruppen tient à la convergence de l'endoctrinement, de l'esprit de corps qui ouvre le chemin aux exactions de groupe, et d'une coupure d'avec le monde traditionnel qui permet de lever les inhibitions. Ralf Ogorreck analyse le recrutement, la formation et le modus operandi de ceux qui mirent en oeuvre cette " Shoah par balles " dont on commence à peine à mesurer l'ampleur.


Plus de détails sur le site du Mémorial de la Shoah:

http://www.memorialdelashoah.org/upload ... /index.htm

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"Il est plus beau d'éclairer que de briller" (Thomas d'Aquin).


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Message Publié : 23 Juin 2007 18:02 
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Polybe
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Le numéro 320 du mois de mai du magazine L'Histoire, traite également de ce sujet .


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Message Publié : 23 Juin 2007 21:16 
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Grégoire de Tours
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Cette photo aussi fait froid dans le dos.

Ce n'est peut être pas la place ici de cette question et je suis peut-être bouchée mais je n'ai toujours pas compris comment autant de personnes ont pu se laisser tuer que ce soit par balles ou en allant dans les camps. J'ai lu "si c'est un homme" : au début il est dit que les juifs italiens font la cérémonie traditionnelle pour les défunts. Cela montre qu'ils ne sont pas dupes du sort qui les attend. Alors pourquoi ne pas se révolter ? Ils me donnent l'impression qu'une partie d'eux est déjà morte. Car même s'il y a beaucoup de femmes, d'enfants, de gens âgés, pourquoi ne tenter quelque chose ?

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le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder (Oscar Wilde)


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Message Publié : 23 Juin 2007 22:19 
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Hérodote
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Inscription : 16 Juin 2007 20:34
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Votre question n'est pas nouvelle, à titre purement personnel cette interrogation m'a toujours mis mal à l'aise puisque poussée à son terme elle peut conduire au partage des responabilités du crime entre les bourreaux les victimes, ce qui n'était pas le sens de votre intervention.

Vous trouverez dans l'ouvrage d'Hilberg, La destruction des Juifs d'Europe toutes les réponses à votre question. Les juifs arrivaient au seuil des camps moralement brisés et physiquement épuisés, les nazis avaient mis en place une procédure efficace pour évacuer toute vélléité de résistance (un seul cas s'est présenté il me semble me souvenir) : arrivée des convois de préférence la nuit, utilisation de projecteurs pour aveugler les personnes, vociférations relayées par hauts-parleurs , sélection immédiate de victimes deshumanisées et réduites à l'état de survie ...
Donc oui comme vous le dites, "une partie d'eux est déjà morte", tellement qu'à mon sens la situation des Juifs ne saurait être comparée à celle des résistants des pays occupés.


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Message Publié : 23 Juin 2007 22:47 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 29 Oct 2006 23:34
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Merci pour le titre du livre. et en ce qui me concerne je ne partagerai jamais la responsabilité de la Shoah entre bourreaux et victimes : sur ce point vous avez entièrement raison.

Au moment de leur arrivée dans les camps je comprends qui étaient brisés et qu'ils n'avaient probablement plus d'espoir. Mais, avant ? Avant de monter dans les trains qui les emmenaient ? Au moment de leur rétention comme au Vel d'hiv, là l'espoir était encore là.

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Message Publié : 24 Juin 2007 5:28 
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Escalibure, vous trouverez un début de réponse à vos questions dans l'exposition en question où une large place est faite au témoignage des survivants (certaines de ces vidéos sont d'ailleurs en accès libre sur le site de l'expo dont j'ai donné le lien plus haut).

Ensuite, il ya eu des résistances et même des réussites (Sobibor), mais à l'âge des armes automatiques, il est difficile de rivaliser si on n'en a pas les moyens techniques (soulèvement du ghetto de Varsovie). La question de la résistance juive face à la Shoah mériterait je pense un sujet à part entière.

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Message Publié : 24 Juin 2007 7:58 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
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Dans certaines éditions de Si c'est un homme, figure une annexe où Primo Levi répond aux questions qui lui ont été le plus fréquemment posées par le public. La question de la résistance y figure naturellement.

Il répond notamment qu'en 1944, année à partir de laquelle on peut considérer que tous les Juifs savent ce qui les attend aux mains des Allemands, ceux-ci sont éparpillés, épuisés par des années de vie traquée, de manque de nourriture... A l'intérieur des camps mêmes, n'en parlons pas, d'autant plus que les détenus parlaient cent langues différentes et ne se comprenaient pas entre eux, que la majorité disparaissait au bout de trois mois...

Enfin, Florian a raison de le souligner : la résistance symbolique avec une arme de fortune c'est très romantique, mais face à des SS équipés d'armes automatiques, même à cinq contre un, la révolte sera noyée dans le sang en peu de minutes. Aussi préférait-on sans doute, si on peut parler d'un choix, tenter la chance d'une survie problématique, plutôt que de choisir une mort certaine...

Et à l'époque du Vel d'Hiv, le processus d'extermination commençait seulement et n'était certainement pas connu des déportés. L'espoir, c'était de survivre à ce qu'on imaginait être une sorte de camp de prisonniers.

Enfin, effectivement, des révoltes, grandes ou petites, longues ou brèves, mais toutes désespérées, il y en a eu un certain nombre.


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Message Publié : 26 Juin 2007 15:23 
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Salluste
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La photo est saississante...


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Message Publié : 26 Juin 2007 16:39 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 29 Oct 2006 23:34
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Bon vous allez dire que je m'obstine : mais comment peut-on avoir confiance à ce point en des gens qui font plus que de vous haïr ? Parce que on a beau parler de ruses diverses de la part des nazis, des arrestations à domicile..., il a bien fallu que les juifs aient confiance en eux pour aller à ces lieux de rendez-vous.

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Message Publié : 26 Juin 2007 16:44 
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Escalibure a écrit :
Bon vous allez dire que je m'obstine : mais comment peut-on avoir confiance à ce point en des gens qui font plus que de vous haïr ? Parce que on a beau parler de ruses diverses de la part des nazis, des arrestations à domicile..., il a bien fallu que les juifs aient confiance en eux pour aller à ces lieux de rendez-vous.


Avaient-ils le choix ? Ils ont été entrainés dans tout un processus où ils n'avaient plus de sentiment de pouvoir trouver d'issues. Il faut essayer de se mettre à la place des gens et non pas raisonner comme si demain un assassin venait nous dire : "je te donne rendez-vous à tel endroit, telle heure pour t'abattre".


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Message Publié : 26 Juin 2007 17:02 
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Hérodote
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Localisation : Helvétie
Et dans les camps, les nazis avaient bien compris ce qu'il fallait faire. On ne donnait rien à manger aux prisonniers, ou juste un bout de pain. Alors, les gens étaient occupés à défendre le peu qu'ils avaient de nourriture. Il suffisait ensuite de mettre quelques soldats armés pour surveiller toutes les malheureuses personne détenues. Comment voulez-vous qu'on se rebelle en étant affamé, sous la menace d'armes à feu et prisonniers de grillages électrifiés ?

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Vis à la campagne pour toi, au lieu de vivre à la ville pour les autres.


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Message Publié : 26 Juin 2007 18:16 
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Polybe
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Escalibure a écrit :
Bon vous allez dire que je m'obstine : mais comment peut-on avoir confiance à ce point en des gens qui font plus que de vous haïr ? Parce que on a beau parler de ruses diverses de la part des nazis, des arrestations à domicile..., il a bien fallu que les juifs aient confiance en eux pour aller à ces lieux de rendez-vous.


Il me semble que c'est la combinaison de plusieurs facteurs parmi lesquels je retiendrai :

La méthode
Le secret
Le bon sens
La peur
L'instinct de survie
L'espoir
L'indifférence
La résignation

La méthode : les allemands ont procédé étape par étape sur une assez longue période avec les populations juives (et d'autres). 1) identifier les juifs ; 2) rassembler les juifs ; 3) déporter les juifs ; 4) exterminer les juifs.
Ce qui fait qu'au moins jusqu'à l'étape 3, ils ont fait en sorte qu'ils collaborent en utilisant des subterfuges. Par exemple, le Judenrat (sorte de conseil municipal juif) était chargé de la plupart des tâches administratives et de police, bien entendu, sans savoir ce qui attendait la population.

Le secret : depuis l'arrivée au pouvoir des nazis, l'Allemagne - et ensuite les territoires occupés, s'est couverte de camps. Seule une infime partie d'entre-eux a servi à l'extermination, qui ne concernait qu'un petit nombre de fonctionnaires allemands.
Autant l'immense système concentrationnaire était devenu parfaitement banal, compte tenu de la quantité de gens enfermés à laquelle s'ajoutait des millions de prisonniers de guerre, autant le système d'extermination pouvait rester dissimulé derrière cette masse.
Ce qui fait que lorsque le processus d'extermination a commencé (hors territoires soviétiques qui se trouvaient derrière le front), il n'a véritablement circulé que des rumeurs sur ce qui s'y passait, rumeurs évidemment réprimées dans la mesure du possible par les nazis avec une certaine efficacité. Personne ne pouvant directement témoigner de ce qui se passait réellement dans ces camps, mis-à-part les tortionnaires eux-mêmes.

Le bon sens : énormément de gens n'y tout simplement pas cru. Cela semblait tellement dénué de bon sens de massacrer toute une population dont la force de travail, les qualifications, etc. auraient été utiles à l'effort de guerre. Pendant plusieurs années, ces gens ont été persécutés (parfois massacrés), mais il n'y avait jamais rien eu de systématique. On gardait confiance dans le fait que, si l'on se tenait à carreaux, on survivrait.

La peur : pour soi, mais avant tout pour ses proches, sa famille, ses enfants, parents et amis. Beaucoup de gens étaient regroupés avec toute leur famille et ne pouvaient se permettre de lui faire courrir de risque. Les tortionnaires étaient le plus souvent des brutes sadiques qui exerçaient impunément leur droit de vie et de mort et il n'y avait aucun doute sur la nature du risque.

L'intinct de survie : plus on est opressé, plus on devient hérmétique à la souffrance, on se focalise sur l'instant présent, rester en vie, on ne fait plus de projet d'avenir, on ne se rebelle plus, etc.

L'espoir : tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir, on serre les dents.

L'indifférence : fuir, mais pour aller où ? pourquoi faire ? on sera repris et l'on souffrira encore plus. Très peu de gens ont été capable d'aider les fuyards car pour eux-même se posait la même question de la survie, s'alimenter, échapper à la répression, etc.

La résignation : chez certaines personnes, lorsque la souffrance est devenue extrême, qu'elles n'ont plus la force de lutter et qu'elles ont perdu tout espoir, elles accueillent la mort avec résignation, le plus souvent dignement.


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Message Publié : 26 Juin 2007 20:17 
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Localisation : Alsace, Colmar
Pour ce qui est du secret, les tracs de la Rose Blanche montrent qu'il était possible dès 43 de savoir qu'il y avait eu des massacres de masses de juifs à l'est de l'Europe.


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Message Publié : 26 Juin 2007 21:41 
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Polybe
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Inscription : 29 Mai 2007 17:35
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Narduccio a écrit :
Pour ce qui est du secret, les tracs de la Rose Blanche montrent qu'il était possible dès 43 de savoir qu'il y avait eu des massacres de masses de juifs à l'est de l'Europe.

Certe.
Mais comme je l'ai précisé, il ne s'était rien produit de systématique, pendant une assez longue période, dont les gens avaient été directement les témoins. La machine de l'extermination entra véritablement en pleine action de mi-1943 à fin 1944, soit moins de 18 mois. C'est lorsque les gens commencèrent à prendre conscience que les guethos se vidaient chaque jour un peu plus, que de plus en plus de rumeurs circulaient sur l'extermination, qu'ils ont véritablement commencé à se convaincre que tout ça était véritablement fondé. C'est aussi à ce moment-là qu'il y eut suffisamment de gens convaincu pour commencer à se révolter, quitte à se faire tuer sur place.

Les alliés qui collectaient pas mal de renseignements sur cette question n'ont pas été convaincu tout de suite qu'il s'était produit un véritable changement. Les juifs polonais, qui furent les premiers concernés par l'extermination sont restés, pour la plupart, près de quatre années parqués avant d'être exterminés.


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Message Publié : 27 Juin 2007 5:24 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 23 Oct 2004 9:14
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Localisation : village des Pyrénées
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La question de la résistance juive face à la Shoah

est - hélas - la question universelle de la résistance des civils bien démunis face aux militaires formés à tuer.

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"La vie des hommes qui vont droit devant eux, renaitraient-ils dix fois en dix mondes meilleurs, serait toujours semblable à la première. Il n'y a qu'une façon d'aller droit devant soi." (Pierre Mac Orlan)


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