Oui, il est peut-être temps de le redevenir, sérieux, et de ne plus se laisser accaparer par un troll anonyme, une fois celui-ci dûment remis à sa place.
Cuchlainn a écrit :
il me paraît assez clair que si les médias relaient autant le travail de celui-ci, c'est précisément parce que le thème de "l'amateur qui en remontre aux spécialistes, ces mandarins sclérosés à qui leurs lorgnons cachent les évidences situées sous leur nez" est vendeur, très vendeur. On en a un bon aperçu quand le Monde des Livres titre "un prêtre montre l'exemple aux historiens". On imagine les bonds que ceux-ci ont pu faire : quelle que soit la qualité du travail dudit prêtre, le leur est déjà dénigré, rabaissé, condamné, aux yeux du public le plus large ! Chpang ! Desbois, qui travaille avec des historiens et cherche à compléter l'étude des archives papier par la preuve matérielle de terrain, a-t-il voulu endosser ce rôle ? En est-il satisfait ? Vu ce qu'il lui rapporte, ce serait étonnant.
Ensuite, il peut y avoir la jalousie, compréhensible, face à une personne qui fait le même genre de travail qu'eux mais en retire davantage de lauriers... et de moyens pour continuer, ces moyens dont on sait à quel point la discipline manque, hélas...
Enfin, sonner la charge contre le médiatisé, c'est un moyen très simple de se médiatiser soi-même et de dire : hé ! ho ! y'a pas que lui !
On peut disserter ainsi, mais j'ai envie de citer Fontenelle : "assurons-nous bien du fait avant de nous inquiéter de la cause". Ni Desbois, ni même son traitement médiatique, ne sont l'objet de "bonds" ni du moindre tollé. Du moins si j'en crois cette définition du grand Robert : "mouvement collectif d'indignation". Il n'y a toujours que trois personnes qu'on peut considérer comme des historiens qui ont pris fait et cause contre lui, et encore, avec des degrés de sévérité et d'indignation très divers, comme le sont les objets de ces mises en cause, ce qui incite à considérer individuellement chacun de leurs cas : Christian Ingrao, Jean Solchany et Alexandra Laignel-Lavastine.
C'est en cela que l'article de Wieder (!) dans le
Monde, tout en poubellisant discrètement les accusations les plus extrêmes, accomplit tout de même un pas, très malsain, dans l'escalade (j'espère qu'il nous lit et qu'il a honte de susciter un "homoioi"... à moins qu'il ne le soit lui-même
) : il s'efforce, par une présentation tendancieuse, de créer l'impression d'un tollé. De recruter de force une escorte aux trois solitaires.
Quant aux médias de grande diffusion, leur logique est simple : prétendre dévoiler du neuf... ce qui peut être vrai, comme ne pas l'être. Les professionnels sérieux ont l'habitude, ils accueillent les projecteurs s'il s'en présente et ne courent pas après. Ils ne sauraient donc prendre fait et cause dans leur masse pour ou contre telle ou telle médiatisation, pourvu que ne soit pas en jeu l'essentiel, comme dans le cas du négationnisme.