L'enjeu de ce débat est précisément de sortir de qualifications un peu simplistes, Martial. Personne n'a mis en cause le fait qu'
Hitler soit un
dictateur, et même un
dictateur sanguinaire...
La question est de remettre en cause l'image qui a largement prévalu d'un homme qui serait tout-puissant dans son contexte. On a longtemps cru que
Hitler tenait d'un bras de fer toutes les composantes de la société allemande.
Suite notamment aux travaux de Ian Kershaw, il apparait que le pouvoir allemand est d'une nature plus complexe: il allie dictature à une certaine part de ce qu'on appelle "poly-archie" ou je ne sais plus. Le führer dirige essentiellement en donnant de "grands objectifs". Il est très rare qu'on dispose d'un ordre concret de
Hitler sur uen question précise, comme sur le génocide par exemple, dont on n'a aucun ordre direct de
Hitler.
Partant de là il apparait que,
Hitler voulant se poser au-dessus des parties, il laisse les mains libres à ses généraux de mettre en oeuvre les moyens qui leur paraissent appropriés pour travaillés "en direction du führer". Et là est le paradoxe: il semble qu'à la tête des organes décisionnels allemands, une certaine concurrence était de mise, encouragée même par
Hitler, concurrence qui faisait que souvent aucune politique nette définitive n'était prise; cela apparait nettement lors des opérations militaires et des nombreuses concurrences qui s'exercent au niveau de l'Etat-major allemand, concurrence et désaccords qui peuvent expliquer en partie la débacle allemande.
C'est aussi simple que ça mais ça n'est pas simpliste
Keikoz