Sauf que le pouvoir militaire est aussi coupable de son extrême conservatisme durant la période de l'entre-deux-guerres, il n'a pas su prévoir les conditions de la guerre moderne- l'état major ne croyait ni en les chars, ni en l’aviation- Il était encore persuadé que l’infanterie était la reine des combats et son logiciel était bloqué sur 14-18 (mais c'est une tradition de nos militaires d'avoir toujours au moins une guerre de retard).
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Sauf erreur de ma part, la décision de mai 1940 d'abandonner la stratégie défensive pour laquelle l'outil militaire de la France avait été construit n'est pas une décision de l'état-major mais bien une décision du gouvernement, prise pour des raisons politiques et non pas pour des raisons militaires.
Et je ne comprends pas très bien cette argument. L'abandon de la stratégie défensive ? La drôle de guerre est l'illustration tout de même qu'on a pas vraiment de plan offensif, puisqu'on ne tente strictement rien durant cette période, alors que le gros de l'armée allemande est en Pologne. L'idée est d'attendre le choc derrière la ligne Maginot, pas de pousser l'aventure jusqu'en Allemagne. Quant au Plan Dyle, il est une réponse à la probable redite du plan Schlieffen auquel tout le monde s'attendait- c'est à dire le contournement de la ligne Maginot par la Belgique- et ne vois-pas quel autre alternative avait le commandement militaire ? Une fois l'obstacle Liégois franchi, il y a un véritable boulevard naturel qui conduit jusqu'au nord de la France. Il est difficile de vouloir imaginer une redite de 1914 avec un nouveau miracle de la Marne et une nouvelle occupation pendant 4 ans de la partie la plus riche et la plus industrieuse du Pays. Par contre, l'état-major est parfaitement responsable du fait que le secteur de Sedan est très mal protégé en mai 1940, et qu'il n'y avait pas au moins un groupe d'armée placé en Champagne pour couvrir cette partie du front.
Et l'abattement qui saisie l'état- major après les 1er échecs est quand même largement inexcusable. Dans tous les gouvernements qui se sont succedés entre mai et juin 1940- ce sont les civils qui ont été les plus jusque boutistes alors que les militaires ont refusé à peu près tout ce qu'on leur proposait pour des raisons stratégique qui pouvaient se comprendre (mais les arrières-pensées politiques étaient largement présentes).
Il leur est facile de blâmer après guerre un peu tout le monde (le front pop', la République, les communistes, les pacifiste)... Mais les militaires occupent une responsabilité de premier choix devant la défaite. Ce sont eux les spécialistes de la guerre après tout.