Alain.g a écrit :
D'un ouvrage du colonel Arbarétier cité par ailleurs, on constate une différence importante entre L'Allemagne et la France concernant les transmissions.
En Allemagne les trans. sont une arme spéciale avec un Inspecteur et jugée essentielle. Toutes les divisions ont une compagnie de trans. et chaque unité a ses trans. Il y a un culte de ce moyen et une doctrine de pourvoir à la fois en téléphone et en moyens radio toute l'armée, spécialement en mouvement et d'une manière coordonnée entre les armes.
Toutes les divisions ont une auto-mitrailleuse blindée de 8 places avec à l'arrière la possibilité de transmettre et recevoir en radio, par télétype notamment, les ordres et les informations. Ainsi quand Rommel fait sa percée loin de sa division (plus de 100 kms) au delà de Sedan, dans une sorte de chevauchée il circule dans cette voiture blindée et peut commander "à la voix" comme un général de Napoléon.
Rien de tel en France, pas une arme, ce sont des officiers du génie qui commandent les officiers des transmissions; s'en méfier car l'ennemi écoute; tout est basé sur le téléphone. "Dans l'artillerie notamment le téléphone est nécessaire" (règlement de 1937), idem entre deux postes de combat, le téléphone est la règle; emploi en 39-40 de réservistes dans les trans. "Les armes techniques avaient mauvaise presse" en France , alors que toute l'armée allemande s'entrainait à la lecture au son pour gagner du temps.
C'est donc le jour et la nuit.
Conjuguée avec la doctrine qu'on n' attaque que sur ordre d'en haut après avoir rendu compte, alors que dans la Wehrmacht l'initiative est prescrite comme indispensable, la différence explique à elle seule la défaite.
Quand Gudérian constate qu'il n'y a presque rien devant lui grâce au couplage chars-avions, il commande à la voix à ses centaines de blondés d'avancer et ils avancent immédiatement, envoyant son compte rendu par télétype.
Devant lui, les français rendent compte car l'initiative est interdite, celà prend une journée, Gamelin, qui n'a pas la radio, c'est risible, réunit son EM, on en discute, puis l'ordre redescend et il precrit toujours de reformer le front en ligne, consolider, puis attendre l'ordre d'attaquer qui viendra quand on aura reformé la ligne (doctrine).
C'est ce qui s'est passé à Sedan. Huntzinger reformait son front alors que l'armée allemande déferlait. Il bougeait ses divisions. Une grand partie de son armée rejoignait de nouvelles affectations. D'où la débandade de deux divisions qui s'enfuient alors que d'autres se battent courageusement, en aveugles faute de transmissions immédiates de l'information et des ordres.
Alain,
un grand merci pour ce message. Dans mes recherches pour un fil "en défendant les Français dans leur défaite 1940" c'est une des causes essentielles de leur défaite.
Cordialement et avec estime,
Paul.