CNE503 a écrit :
l'étape suivante ne peut être que l'examen des archives soviétiques qui semblent être la seule source de toute cette affaire. En attendant que cela se fasse ou qu'une nouvelle source fasse progresser la réflexion, le débat est pour moi clos : le plan secret de l'OKH dans le dos d'Hitler est un fantasme.
À mes yeux ce n'est pas un fantasme. C'est une hypothèse très sérieuse.
Jean-Marc Labat a écrit :
Dans ce cas, un plan de l'Etat-Major visant à envahir l'URSS, même sans en avertir Hitler, n'a rien d'étonnant, il s'agit simplement de faire avancer le schmilblick pour le jour où la décision sera véritablement prise.
Les fidèles serviteurs du Reich doivent
« travailler en direction du Führer » selon l'expression forgée par Ian Kershaw en reprenant une allocution prononcée en 1934 par Werner Wilikens, secrétaire d’État au ministère prussien de l’Agriculture.
CNE503 a écrit :
Le fait que des historiens dans les années 1960 (dont un soviétique) aient rajouté sciemment ou pas des éléments dans le journal d'Halder incite à la plus grande prudence concernant les origines de cette affaire.
Vous accusez Dirks d'avoir manqué de prudence ?
CNE503 a écrit :
Citer :
Nous supposons que les archives soviétiques sont parfaitement identifiées par Dirks, auteur d'un livre publié en 1999.
les suppositions ne renforcent pas les certitudes, elles ne font que forger des théories. Mais si une bonne âme a le livre dont vous parlez et veut bien nous dire ce qu'il en est de ces sources...
Si Dirks vous fournit les documents qu'il possède, vous allez nous dire que ce sont des faux fabriqués par les Soviétiques à des fins idéologiques. Dirks serait donc victime d'un "hoax" ?
Daniel Laurent a écrit :
Un livre pas nouveau mais qui parle du plan Otto :
Rolf-Dieter Müller Der Feind steht im Osten: Hitlers geheime Pläne für einen Krieg gegen die Sowjetunion im Jahr 1939, avec un chapitre sur le plan Otto ("Grenzsicherung Ost Offensiv Lösen: Der Halder-Plan im Juni 1940"), sorti en mai 2011.
Je ne suis hélas pas germanophone mais quelqu'un que je connais et qui l'est est en train de se le procurer. Si j'ai des nouvelles, je vous en ferais part.
J'ignore quelle est la thèse défendue par Müller. Même s'il parvenait à la même conclusion que Dirks, les sceptiques sauraient quoi lui répondre. Les historiens ont le tort de travailler à partir des archives falsifiées par les autorités soviétiques ?
CNE503 a écrit :
On notera par exemple la disparité entre ce que dit Gorodetsky et ce que dit Lemay (un plan initié le 22 juin pour l'un, le 16 juin au plus tard pour l'autre).
Il n'y a que six jours de décalage entre ces deux dates ; ce n'est pas énorme ; je suppose que les disparités sont presque inévitables quand plusieurs spécialistes étudient le même sujet.
CNE503 a écrit :
Le fait que ce soit l'expansion soviétique dans les pays baltes, en Bukovine septentrionale et en Bessarabie qui ait amené le Führer à décider de "Barbarossa" semble acquis pour Gorodetsky ("Quand bien même la décision de Hitler eut été de nature idéologique, elle était soumise aux aléas de considérations géopolitiques bien précises et de circonstances politiques instables", sous-entendu l'enchaînement des évènements sur les frontières orientales du Reich).
Dans quelle mesure cela remet-il en cause la thèse de Dirks ?
CNE503 a écrit :
Gorodetsky estime que, aiguillonné par la conquête rapide des pays baltes et surtout de la Bessarabie roumaine, Hitler nourrit dès le mois de juin 1940 de fortes appréhensions concernant une intrusion soviétique dans les Balkans. Il est parfaitement informé des offres britanniques aux Soviétiques concernant l'acceptation des premiers d'un protectorat des seconds sur les Balkans : "La décision initiale de Hitler rencontre principalement deux obstacles imprévus [...] : le rejet intraitable de ses offres de paix par Churchill et l'intrusion de Staline dans les Balkans"
Qu'appelle-t-on « décision initiale de Hitler » ?