Citer :
Au début de l'histoire de « Bel Ami », monsieur Walter est le directeur véreux d'un journal dénommé « La vie Française ». C'est lui qui emploie Georges Duroy, qui lui permet, à son insu, de gagner de grosses sommes d'argent. M. Walter utilise des combines douteuses pour gagner sa vie. Grâce à cela, M. Walter mange plus qu'à sa fin et vit dans le luxe. Suite à une excellente combine, à l'aide du ministre Laroche-Mathieux, tout aussi perfide, il devint incroyablement riche et à la tête d'environ cinquante millions de francs. Il empêche l'exposition du célèbre tableau « Le Christ marchant sur l'eau » en l’achetant à cinq cent mille francs et en l'exposant dans son somptueux hôtel où il s'était établi avec sa famille. Cette nouvelle astuce lui permet d'être connu et respecté, par la population mais aussi par les nobles car il les invites chez lui voir le fameux tableau. Il ne s'est pas présenté comme député car à l'époque, les juifs n'étaient pas admis, certainement par pur racisme envers cette religion. M. Walter se fait rouler par Du Roy et par sa propre fille et déclare que Du Roy sera député et ministre !
C'est une citation du lien que vous donnez.
Rien dans cette description ne permet de caractériser M. Walter comme juif. Le fait qu'il soit un riche directeur d'un grand journal n'est pas une preuve: la vaste majorité des directeurs de grands journaux français au 19ème siècle n'étaient pas juifs.
La plus grosse bourde est néanmoins cette affirmation que les juifs n'étaient pas admis à la députation: je savais que c'était faux, ayant en tête la carrière politique prestigieuse de Adolphe Crémieux (né Isaac Moise): député de Chinon 1842/48, ministre de la Justice sous la IIème République puis de nouveau en 1870, député d'Alger 1871/75, puis sénateur, ami de Hugo, auteur de nombreux décrets très importants.
D'autres noms de députés juifs, en vrac: Bénédict Fould, député de Saint Quentin, 1834; Jonas Ennery, député du Bas Rhin, Georges Lévy Alphandéry (député maire de Chaumont/Haute Marne), Alfred Naquet (député du Vaucluse puis de la Seine), Camille Sée (député puis sénateur de la Seine), Ferdinand Dreyfus (député de la Seine et Oise), Ferdinand-Camille Dreyfus, (député de la Seine), Louis Dreyfus (député de la Lozère), Théodore Reinach (député de la Savoie), cette liste n'est pas exhaustive.
Ce texte, qui comporte plusieurs fautes d'orthographe , n'est pas sérieux; une recherche Google vous aurait permis de vous en apercevoir.
Ce qui n'exclut pas que Maupassant ait été "culturellement" antisémite, comme la plupart des gens de son milieu l'étaient alors. Voici ce qu'il écrit dans ses "Lettres d'Afrique':
"Dès qu'on avance dans le sud, la race juive se révèle sous un aspect hideux qui fait comprendre la haine féroce de certains peuples contre ces gens, et même les massacres récents. Les Juifs d'Europe, les Juifs d'Alger, les Juifs que nous connaissons, que nous coudoyons chaque jour, nos voisins et nos amis, sont des hommes du monde, instruits, intelligents, souvent charmants. Et nous nous indignons violemment quand nous apprenons que les habitants d'une petite ville inconnue et lointaine ont égorgé et noyé quelques centaines d'enfants d'Israël. Je ne m'étonne plus aujourd'hui ; car nos juifs ne ressemblent guère aux juifs de là-bas, je pense.
Lettres d'Afrique : Algérie, Tunisie, Guy de Maupassant, éd. La Boîte à documents, 1990, Le Zarez (1881), p. 347"
Il semble donc n'avoir aucun problème avec les juifs français "intégrés", éduqués et bien élevés. Il n'aime pas les juifs d'Algérie, trop primitifs à ses yeux.