Le bonapartiste a écrit :
Mmmm j'ai déjà entendu sur ce forum qu'il y avait un aspect psychologique important : assommer les EU qui n'auront pas la volonté/force morale d'engager la lutte.
je dirais que les militaires japonais ont cru ce qu'ils avaient envie de croire. D'où justement la position décalée de Yamamoto, qui lui est un peu sorti de sa cour, connait bien les Etats-Unis et ne se contente pas des oeillères de ses collègues.
Mais il faut voir aussi que Pearl Harbor n'est pas une opération isolée, et que le Japon va mettre en place en 6 mois un périmètre défensif à très longue distance que les amiraux américains ont dû effectivement considérer avec un certain découragement. Après tout, en dehors du coup de chance de Midway, on se bat dans la Mer de Corail puis jusque début 43 à Guadalcanal pour garantir une liaison sécurisée avec l'Australie. On est bien loin du Japon !
Les Japonais ont sous-estimé le potentiel industriel US - mais à l'époque la construction de navires prenait normalement du temps, ça c'est excusable - mais surtout ils n'ont jamais repéré que leur tendon d'Achille était leur marine marchande, et ça c'est une faute professionnelle. Non seulement elle était insuffisante pour couvrir leurs besoins, mais de plus ils n'ont pas pris au sérieux le risque de la guerre sous-marine, que les Américains ont menée à fond et sans faiblesse. On sait que la bataille de l'Atlantique était à peu près la seule chose qui empêchait Churchill de dormir - avec la crainte d'un effondrement des Russes - alors que les Japonais qui sont tout aussi insulaires ne prennent pas le problème au sérieux. Dieu sait pourtant qu'ils n'ont pas qu'une seule route maritime à défendre.
EDit : oups, je répond dans l'élan, avant de m'apercevoir que ce post est totalement HS. Mes excuses.
Si je veux rester relié au sujet, je dirais que la France de juin 40 est le seul exemple de la guerre d'un pays victime d'un effondrement psychologique complet, si on met de côté le flottement psychologique temporaire de l'Union Soviétique.
Mais là les bolcheviks en ont vu d'autres, et vont réagir avec le vieux réflexe de l'autorité sans faiblesse et du sacrifice de la population, (au combat ou au travail) dont on sait quel a été le prix. Politiques et militaires français sont à mille lieux de cette mentalité - et ils n'ont d'ailleurs pas 1500 km de steppe pour amortir le choc - et déboussolés pour certains au point de pactiser avec leurs vainqueurs. Certaines initiatives, comme les sections spéciales, étonneront même les militaires allemands du Gross Paris, stupéfaits que Vichy abandonne un principe de droit millénaire (On ne peut créer une loi pour punir des faits antérieurs) pour leur complaire.
Comme le disait De Gaulle dans une lettre à Loustaunau-Lacau : "Pour nous une seule chose compte : que l'on fasse son devoir. Nous laissons tomber - et ils tombent bien bas - ceux qui refusent cet impératif absolu."