Borsig a écrit :
Pierma, je suis étonné par ce que vous avez écrit sur ce fil de discussion. Par exemple vous dites :
Citer :
il a les moyens militaires de sa politique. Il n'a absolument rien à craindre.
S'il n'a aucune crainte, c'est peut-être parce qu'il a sous-estimé les hommes et le matériel de l'armée française.
A moins que vous ne soyez dans l'idée que l'armée française était vraiment faible ?
Il y a déjà eu plusieurs réponses à cette question sur ce fil.
Pour ma part, j'ai souligné que l'armée française n'avait aucune intention offensive, qui aurait impliqué de violer la neutralité belge.
CNE_EMB a évoqué les délais nécessaires à la mobilisation - y compris des divisions d'active - et à la mise en place de l'armée.
Ajoutez à cela les délais nécessaires à la mise en place d'une offensive de grand style, que les services allemands auraient détecté, et vous arrivez à la conclusion : Hitler avait tout le temps nécessaire pour régler le cas de la Pologne avant de se soucier du front ouest. Qu'aurait-il à craindre ?
A cette date - fin octobre 39 - il dispose de moyens militaires suffisants pour s'attaquer à la France. Le problème c'est de le faire à coup sûr et ça c'est plus délicat.
Il va donner et annuler plusieurs fois l'ordre d'offensive, preuve qu'il n'est pas sûr de sa supériorité. S'il n'attaque pas immédiatement c'est parce qu'il veut un plan décisif et qu'il n'est pas satisfait de ce que lui propose son état-major. (une réédition du plan Schlieffen risque de mener à un enlisement, en tous cas c'est son estimation, et puis ce plan tombe par accident entre les mains des alliés.) Par ailleurs ce délai permet de corriger certaines insuffisances constatées en Pologne et de renforcer les moyens de son armée. En clair il veut assurer le coup. L'armée allemande va se préparer et se renforcer pendant six mois et se doter d'un plan qui se révèlera excellent.
La faiblesse de l'armée française ? En septembre elle ne dispose encore d'aucune des 4 DCR qu'elle va mettre sur pied pendant la drôle de guerre. (en comptant la 4e DCR qui n'est pas encore rassemblée le 10 mai 40.) Elle ne va même pas utiliser ces six mois pour s'entraîner sérieusement. Elle ne tire aucun enseignement de la campagne de Pologne, dont le 2ème Bureau fournit pourtant une analyse détaillée, et Gamelin ne bouge pas d'un pouce son plan pré-établi. (sauf pour mettre au point la variante Bréda, réponse en cas d'attaque de la Hollande, qui va le priver de la seule armée qui aurait pu servir de réserve.)
En nombre de divisions, il faut compter toutes les divisions françaises, anglaises, belges et hollandaises pour arriver à un total équivalent à l'armée allemande, ce qui n'est pas un gage de cohésion. Il y aurait aussi beaucoup à dire sur la répartition en divisions de série A et B, sur les divisions de forteresse pour la ligne Maginot, mais je ne vais pas refaire toute l'histoire de la campagne de mai 40 : la faiblesse de l'armée française est un fait.