Gér@rd a écrit :
Vézère a écrit :
Pierma a écrit :
La question s'est posée pour la première fois en Libye, à propos des FFL faits prisonniers à Bir-Hakeim. Hitler a donné l'ordre de les exécuter comme franc-tireurs.
Je crois me rappeler que l'information a été diffusée par Radio Berlin. De Gaulle a fait répondre sur Radio Londres qu'en conséquence les Français exécuteraient les prisonniers allemands en leur pouvoir, après quoi Radio Berlin a fait marche arrière et annoncé que les FFL seraient traités selon les lois de la guerre. De toute façon Rommel s'était refusé à exécuter cet ordre.
Le problème ne s'est plus jamais posé par la suite.
J'ai pourtant en tête le cas du pilote de chasse Xavier de Montbron, des FAFL (escadre du commandant Mougeotte, Biggin Hill). Descendu et prisonnier en Allemagne en temps qu'officier anglais, il a eu peur jusqu'à la fin de la guerre d'être identifié comme français et d'être passé par les armes. Il avait dit s'appeler "Montgomery", pour éviter les risques de lapsus, mais redoutait tous ses jours de captivité de se trahir par son accent, ou pire, de parler français en dormant.
Cas particulier des français de la RAF? Ou alors ce monsieur s'était inquiété pour rien?
Je ne connaissais pas cette histoire mais vues les dates ce n'est pas illogique du tout.
Son avion ayant été abattu en juillet 41, Xavier de Montbron a été fait prisonnier. Si la reconnaissance par les allemands du statut de prisonnier de guerre pour les forces françaises libres n'a été acquise qu'après Bir Hakeim (Juin 42) il n'avait pas trop intérêt à cette époque à se faire remarquer comme français libre et on comprend qu'il ait prudemment déclaré être de nationalité britannique. Et quand la reconnaissance est arrivée il a mieux valu pour lui de continuer à se taire (les allemands auraient pu alors l'accuser d'avoir déclaré une fausse identité et une fausse nationalité...
).
Confirmation dans les "Mémoires de guerre" du grand Charles:
"Le 12 juin (1942), les Allemands annonçaient que, la veille, ils avaient "pris d'assaut" Bir Hakeim. Puis la radio de Berlin publiait un communiqué déclarant: "Les Français blancs et de couleur, faits prisonniers à Bir Hakeim, n'appartenant pas à une armée régulière (ce qui théoriquement exclut les pilotes engagés dans la RAF), subiront les lois de la guerre et seront exécutés." Une heure après, je faisais lancer dans toutes les langues la note suivante par les ondes de la BBC: "Si l'armée allemande se déshonorait au point de tuer des soldats français faits prisonniers, le général De Gaulle fait connaitre, qu'à son profond regret, il se verrait obligé d'infliger le même sort aux prisonniers allemands tombés aux mains de ses troupes". La journée n'était pas finie que la radio de Berlin proclamait: "A propos des militaires français qui viennent d'être pris au cours des combats de Bir Hakeim, aucun malentendu n'est possible. Les soldats du général De Gaulle seront traités comme des soldats". Ils le furent, effectivement."