saturninus a écrit :
Il faut rendre à césar ce qui lui appartient.
Le Front populaire a largement été victime d'une cabbale qui l'a totalement assimilé à la IIIème République du fait de la propagande éhontée du régime de Vichy.
C'est quoi, le Front populaire ? N'est-ce pas l'union de la gauche du moment ? Il y avait bien une union électorale entre Radicaux, Socialistes et Communistes, n'est-ce pas ? Avec un programme minimum à la clé (au moins entre radicaux et socialistes)! La IIIème république, c'est le régime: une république parlementaire. La force politique qui y domine, ce sont les radicaux. Point de majorité sans eux. La IIIème république est une république "radicale" et franc-maçonne.
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N'oubliez pas que le Front populaire, en pleine dépression des années 30 et face à une pression de la droite et de l'extrême-droite (une Action Française sur le déclin, mais encore vigoureuse), un CSAR en pleine action a dû gérer des crises essentielles comme la guerre d'Espagne et l'agressivité croissante de l'Allemagne nazie, alors que les malentendus issus du traité Laval-Mussolini conduisaient à un rejet de l'entreprise éthiopienne de l'Italie par la SDN et aboutissait à la constitution de l'Axe Rome-Berlin.
Stricto-sensu, le Front populaire se manifeste par l'accord de gouvernement entre SFIO et radicaux. Les communistes promettent leur soutien, mais sans participation. Cette majorité de gauche possède au moins 50 sièges de plus que la majorité absolue. Elle va engager des réformes, par les lois sur les 40 heures et les 2 semaines de congés payés. Et une politique de nationalisations. La conjoncture n'est pas favorable, vu la dépression économique et la montée des fascismes.
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Par ailleurs, la remilitarisation de la Rhénanie était effectivement, comme vous l'avez souligné, l'opportunité pour la France d'intervenir et de ruiner la popularité de Hitler avant la réalisation du plan quadriennal qui a été si profitable aux entreprises Göring! Toutefois, cette remilitarisation de la Rhénanie a eu lieu en mars et le Front populaire a été élu en juin! Léon Blum ne peut porter le poids de la mollesse d'Albert Sarraut. Aurait-il réagi plus vigoureusement?
En effet. Cela dit, je ne crois pas que Blum ait fait une démarche auprès de Sarraut pour l'inciter à la fermeté. Blum était un pacifiste. Exactement le genre d'hommes inutiles et nocifs face à un Hitler. D'ailleurs, on omet de rappeler que lorsque Hitler a fait commencer les travaux de la ligne Siegfried en juin 1936, Blum s'est contenté d'une protestation de pure forme en juillet... C'était encore une occasion d'intervenir: ça n'était ni dans son tempérament, ni dans sa philosophe !
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En 1937, dans un contexte économique pour le moins difficile, souffrant du départ des capitaux, de l'opposition d'une partie des Radicaux, Blum fait voter un emprunt pour la défense nationale qui est le véritable ressort du réarmement de la France. A compter de l'automne 1938, l'industrie d'armement française marche convenablement et dans l'hiver 1939 la France produit plus de chars et d'avions que l'Allemagne.
Je pense que vos chiffres sont erronées pour les avions. Pour les chars, il y a effectivement un démarrage indéniable. Mais ce ne sont pas toujours de bons modèles. En tout cas, ils sont inadaptés à une guerre de mouvement, sauf les Somua. Et les modèles sont trop nombreux. Il aurait fallu concentrer notre production sur deux modèles: le Somua (excellent), et l'AMD Panhard 178 (dite auto-mitrailleuse de découverte), aussi forte que les panzer I et II.
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Certes, il demeure l'aviation, le rapport est d'environ 1 pour 2 (Azéma, Devaïsse), mais contrairement à ce que certains disent, les chars français n'étaient pas si mauvais que cela, et le mythe de l'invincibilité du panzer est relativement infondé. Par contre ce qui est exact, c'est que les Ardennes ont été particulièrement négligées, notamment à l'instigation de Pétain entre autres, et bien sûr de Huntziger, le vrai vaincu de Sedan! Je ne nie pas l'importance de l'aviation, mais elle est loin d'être la seule en cause. L'abandon des Ardennes, la passivité du commandement sont aussi des facteurs importants de la défaite. Comme je le disais dans une autre communication Guderian et Rommel, c'était autre chose que Gamelin, Weygand et Pétain!
Je pense qu'il assez injuste d'associer Weygand à Gamelin. Weygand a été quasiment "limogé" en 1935, par Flandin et il aurait souhaité un autre successeur que Gamelin. Les Ardennes ont été négligées, parce que c'était un dogme du Haut-Commandement: elles sont infranchissables par des blindés. Mais ceux-ci ont pris les routes et les chemins, c'est tout ! On ne le pensait pas possible, de notre côté, parce qu'un bombardement aérien aurait pu anéantir les panzers. Les rapports de nos reconnaissances, tant de nos cavaliers que de nos aviateurs, n'ont servi à rien ! Il n'était pas possible que les panzer passent par les Ardennes. Autant d'aveuglement semble incroyable !
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Quant à Munich, dont vous parliez également, ce n'est plus l'oeuvre du Front populaire qui était alors dissout. Les socialistes ne participaient pas au gouvernement Daladier! Mais je ne veux pas pinailler. Certes Blum a été munichois, mais par incertitude, non par défaitisme ou par sensibilité idéologique!!
Propos facile et irrecevable. Certes, la coalition a éclaté. Mais la majorité de la Chambre est toujours celle du Front populaire. C'est facile de dire que le Front popu a cessé d'exister !!!
Comme vous le soulignez, les socialistes ne participent pas au gouvernement Daladier, mais ils le soutiennent ! En tout cas, ils ne le renversent pas ! En somme, ils font comme les communistes en 1936 à l'égard de Blum...
Blum a été munichois par sensibilité idéologique. Si, on ne peut soutenir le contraire... Blum était imprégné de pacifisme et il avait toute une minorité importante, au sein même de la SFIO, qui l'était avant tout autre chose avec Paul Faure...
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Léon Blum n'était pas Clemenceau, mais il ne porte pas la responsabilité de la défaite de la France. La politique du front populaire n'a pas été particulièrement irresponsable, elle était plus ferme que celle d'un Flandin ou d'un Laval, même s'ils ont pu avoir le concours d'un homme admirable comme Louis Barthou (l'un des seuls à se méfier suffisamment de Hitler pour être tenté de lire Mein Kampf) malheureusement assassiné par les Oustachis!
Blum a sa part de responsabilité dans la défaite. Son inaction en 1936, alors qu'il était encore temps d'agir, son incompréhension d'un de Gaulle (que son entourage lui présentait comme sympathisant de l'Action Française), son soutien à Daladier, le rendent solidaire de la politique menée de 1936 à 1940. Certes, il a initié et soutenu un effort de réarmement sans précédent, mais cet effort s'est révélé insuffisant, car mal employé. Et la nationalisation des industries aéronautiques a été plus néfaste que positive au départ. Ce qui a entraîné un retarde de deux ans, dans le réarmement aérien, retard qui n'a pas pu être rattrapé...
Et quoi qu'on en dise, aucun socialiste ne s'est opposé aux accords de Munich (sauf un député, me semble-t-il) !
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Il n'y a pas eu d'union sacrée en 1940 et une bonne part de la responsabilité est à mettre au crédit de Pétain qui a semé la discorde dans le gouvernement Reynaud. S'il l'avait vraiment soutenu, celui-ci n'aurait pas démissionné, l'un des actes les plus regrettables de l'histoire de France!! Même les plus tenaces comme Mandel n'ont pas été à la hauteur. Il y avait de quoi en vouloir aux cadres de la république, mais aussi au commandement.
Dès le 25 mai, Reynaud envisageait un armistice avec l'Allemagne. Toute sa politique a consisté à faire en sorte que Français et Anglais se présentent ensemble à la table des négociations (c'est l'apport récent des travaux de François Delpla). Et puis, c'est Reynaud qui a été chercher Pétain à Madrid, et non le contraire. C'est encore Reynaud qui -en démissionnant- a suggéré au président Lebrun de nommer Pétain comme successeur...
Reynaud s'est révélé être un incapable. Il a laissé croire à de Gaulle qu'il voulait continuer la lutte en AFN, alors qu'il ne croyait nullement à cette possibilité de rétablissement. Weygand a dit de lui que c'était "un roseau peint en fer"! Sur ce point, il avait raison...
Quant à Mandel, ses origines juives l'ont paralysé. Néanmoins, il a soutenu moralement de Gaulle et éveillé sa vocation "d'homme providentiel" (bien que cette "source" n'ait demandé qu'à jaillir...
)!